« Chacun doit pouvoir accéder à un logement connecté »
A l’occasion des Universités d’été Smart buildings for Smart cities, le rendez-vous incontournable du bâtiment intelligent dans la ville durable qui s’est déroulé à Lyon début septembre, nous avons rencontré François-Xavier Jeuland.
Pour le président de la Fédération française de domotique, l’humain a tout à gagner du développement des logements connectés. Interview.
Pouvez-vous nous rappeler d’abord ce qu’est la domotique ?
Historiquement, la domotique est la convergence de tous les équipements de la maison (éclairage, chauffage, énergie…). Depuis quelques années est apparue la domotique 2.0, c’est à dire le logement connecté, qui s’étend à tous les objets que l’on peut utiliser dans une maison.
Cela va du smartphone à la tablette en passant par les enceintes ou le thermostat connectés. La domotique doit permettre de nous simplifier la vie au quotidien, de nous apporter plus de sécurité, plus de confort, nous faire faire des économies d’énergie, bref plus de services liés aux usages.
Pourquoi avoir créé la Fédération française de domotique en 2012 ?
Justement parce que la domotique était trop associée à la seule filière électrique. Pour nous la domotique est la synthèse de douze filières distinctes : la sécurité, l’électricité, la ventilation, le chauffage, l’énergie, les télécoms, l’informatique, l’audiovisuel, l’électroménager, l’autonomie et le bâtiment.
Nous avons voulu mettre autour de la table tous les acteurs de la filière et pas seulement les fabricants, à savoir les éditeurs de logiciels ou encore les installateurs et intégrateurs du smart building, ces nouveaux métiers qu’il convient d’accompagner.
Notre ambition à travers cette Fédération française est de tendre vers le logement connecté pour tous. Nous considérons que tous les Français ont un intérêt à installer la domotique chez eux.
Un bilan depuis la création de la FFD ?
En six ans, le bilan est satisfaisant car nous n’imagions pas rencontrer autant d’adhésions. Il y a des réussites en terme d’image de marque.
Nous avons fait avancer les choses. Sans oublier qu’au niveau européen, les échanges et les coopérations sont de plus en plus fructueux.
Et en juin dernier, nous avons lancé un nouveau dispositif « Prestataire Smart Home de confiance. Face aux clichés qui entourent la domotique, l’objectif est de répondre à un déficit de confiance pour améliorer le taux de satisfaction des utilisateurs et ainsi conforter le développement du marché. Il faut ainsi instaurer la confiance entre les professionnels eux-mêmes, et entre le grand public et les donneurs d’ordre et les intégrateurs.
Le dispositif de confiance va évoluer dans les prochains mois sur le smart building.
Les Universités d’été SBA4SC ont clairement posé la question de l’être humain au cœur du smart building et de la smart city. Le logement connecté et/ou autonome a-t-il un réel avenir et un intérêt pour les citoyens ?
C’est le sens de l’Histoire. On ne peut pas parler de smart city, smart building ou de smart éco quartier sans que les logements eux-mêmes soient équipés. C’est le balbutiement, on est bien d’accord.
En revanche, quand vous avez de grands promoteurs nationaux qui annoncent des logements 100% connectés ou quand les bailleurs sociaux massivement mettent en place des programmes de logements connectés, l’histoire est clairement en marche. Maintenant, les bénéfices pour l’utilisateur restent à construire.
Ce qui est important, c’est que les logements soient compatibles avec ça. Quand nous parlons de « logements connectés pour tous », nous ne souhaitons pas qu’il y ait d’exclusion. Tous les logements doivent être compatibles avec les services d’un bâtiment ou d’un quartier qui sont à créer. Chaque citoyen doit pouvoir y accéder s’il le souhaite.
Avant, la domotique était réservée aux personnes riches. Aujourd’hui, si on veut qu’il se passe des choses pour tout le monde, notre rôle est d’accompagner tous ceux qui imaginent et construisent la ville de demain.
Quelles seront, selon vous, les principales évolutions à attendre dans la domotique dans les années à venir ?
Un des principaux enjeux des prochaines années sera de mettre en place des fonctions qui nous simplifient la vie réellement, qui analysent ce que nous faisons et nos besoins. Après la confiance, c’est la sérénité qui doit primer.
Le logement doit prendre en compte les besoins de chacun sans être trop intrusif. D’autre part, la blockchain et l’intelligence artificielle devraient progressivement submerger le marché via notamment les GAFA.
La bonne nouvelle c’est que les prix baissent, je pense par exemple aux objets connectés.
COMMENTAIRES
beaucoup de personnes sont inquiètes sur le plan sanitaire de toutes ces ondes émises dans un logement connecté ,car si il faut bien admettre que, pris isolément, le niveau du champ électromagnétique de chaque dispositif connecté est certes très faible , le problème de ces ondes électromagnétiques , c’est qu’ elles se rajoutent à toutes celles déjà émises dans la maison (wi-fi etc.) , avec des risques potentiels donc majorés de « brouillard électromagnétique » pernicieux : source « La prévention des risques des champs électromagnétiques » :http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/rayonnements/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=126&dossid=338