Dordogne: élus et syndicats inquiets sur l’avenir de la papeterie Condat
Entre une réunion à l’Elysée le 16 octobre et une autre la semaine prochaine au ministère de l’environnement, la pression monte sur le gouvernement pour qu’il aide à la papeterie Condat dont la production est menacée et dont les pertes s’accumulent.
« Les élus locaux, conscients de l’importance économique et sociale de Condat, sont mobilisés pour la sauvegarde du plus gros employeur privé » de Dordogne, avec 550 salariés au Lardin-Saint-Lazare, a récemment tweeté Germinal Peiro, président socialiste du département.
Selon Jacqueline Dubois, députée LREM, la « situation est très inquiétante mais pas sans espoir. Il faut que le gouvernement trouve le bon moyen » d’aider l’entreprise et ses salariés, a-t-elle dit à l’AFP.
Spécialisée dans la fabrication de papier pour l’édition publicitaire, les beaux livres et la presse, Condat est une filiale du groupe Lecta créé à partir du rapprochement des sociétés Torraspapel (Espagne), Garda Cartiere (Italie) et Condat.
Selon sa direction, l’usine a perdu 23 millions d’euros en 2017 et depuis le début de l’année 16 à 17 millions d’euros.
Depuis 2013, date de la suppression par la France de certaines aides à l’énergie non-verte, l’usine qui possède une chaudière cogénération tournant au gaz, ne les perçoit plus.
« Dans les pays européens où nous sommes présents, l’énergie coûte moins cher », a souligné devant la presse locale Andréa Minguzzi, président de la papeterie.
Selon lui, il est urgent que « quelque chose soit mis en place pour que Condat soit compétitif par rapport à ses concurrents et ses sociétés soeurs dans le groupe ».
Si aucune solution n’est trouvée, Lecta menace de fermer en 2019 une ligne de production qui emploie plus de 200 personnes.
Le groupe voudrait transformer cette ligne, qui fabrique actuellement du papier couché (pour affiches) dont les ventes chutent chaque année de 10%, en ligne de production de papier adhésif, plus demandé et rentable.
Pour cela, 45 millions d’euros d’investissements sont nécessaires. Selon la direction, ils ne peuvent être réalisés sans un coup de pouce de l’État.
« Ils menacent d’arrêter toute production s’ils n’obtiennent pas ces aides. Ils ont pris toute une région en otage. De notre côté, nous voulons la garantie que ces aides ne servent pas à rien », a dit à l’AFP Daniel Magne, délégué CGT de l’usine.
Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État du ministre de la Transition écologique, interpellée jeudi en séance par le sénateur PS Bernard Cazeau, a assuré que des « solutions économiques et énergétiques » sont à l’étude « pour soutenir la diversification ».
Après une rencontre avec des élus locaux à l’Elysée le 16 octobre, la direction de l’usine doit être reçue mardi au ministère de la Transition écologique.