Dubaï : EDF EN s’associe au plus grand projet solaire du monde
Région caractérisée par ses importantes ressources en hydrocarbure, le Golfe Persique a pendant longtemps utilisé les énergies fossiles pour satisfaire ses besoins énergétiques. Toutefois, face aux nouveaux enjeux de lutte contre le réchauffement climatique, les pays du Golfe ont été contraints de repenser leur politique énergétique : soucieux de préparer l’après-pétrole, il s’agit désormais pour eux d’adopter de nouvelles sources d’énergie décarbonée. C’est dans ce contexte-là que Dubaï, la plus grande ville des Émirat Arabes Unis, a décidé de se lancer dans le développement des énergies renouvelables, notamment à travers un ambitieux projet photovoltaïque de 5.000 MW baptisé Mohammed Ben Rached Al-Maktoum. Quelques jours après l’inauguration de la seconde phase de développement de ce projet, l’électricien français EDF annonce son implication dans un chantier qui devrait donner naissance à la plus grande ferme solaire du monde.
Une troisième phase de 800 Mw pour le projet dubaïote
L’énergéticien EDF a annoncé le 22 mars que sa filiale spécialisée dans les énergies renouvelables, EDF EN, venait d’intégrer le consortium en charge de développer la Phase 3 du parc solaire Mohammed Ben Rached Al-Maktoum de Dubaï. La signature de l’accord officialisant l’entrée du groupe français dans ce consortium mené par la société Masdar s’est déroulée au siège social de Dubai Electricity and Water Authority (DEWA) en présence notamment de Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, et de Mohamed Jameel Al Ramahi, PDG de Masdar.
C’est en 2016, à la suite d’un appel à manifestation d’intérêt, que la compagnie publique émiratie DEWA a annoncé la sélection du consortium mené par Masdar pour la réalisation de la troisième phase de la centrale solaire de Mohammed Ben Rached Al-Maktoum. Un regroupement qui comprend également les groupes espagnols Fotowatio Renewable Ventures et Gransolar Group.
Le chantier auquel vient de s’associer EDF permettra de déployer une puissance de production photovoltaïque de 800 MW d’ici 2020 sur une surface de 16 kilomètres carrés. Cette centrale sera livrée en 3 étapes : une première étape de 200 MW actuellement en construction et qui devrait se terminer en avril 2018, puis une seconde tranche de 300 MW en avril 2019 et, enfin, une dernière phase de 300 MW en avril 2020. Au final, l’installation permettra d’éviter l’émission de 1,4 million de tonnes de CO2 chaque année.
« Nous sommes très fiers d’accompagner la transition énergétique au Moyen-Orient, grâce à des projets d’envergure dans les énergies renouvelables, comme celui de DEWA III. Ils illustrent notre savoir-faire de leader de la croissance bas carbone et confortent le développement du Groupe dans les pays en forte croissance, dans le cadre de notre stratégie Cap 2030« , s’est félicité Jean-Bernard Lévy.
Dubaï diversifie son mix électrique grâce à l’énergie solaire
Soucieux de réduire ses émissions polluantes, Dubaï décide en 2011 de diversifier son mix électrique grâce au nucléaire et à l’énergie solaire. Le plan « Dubaï Integrated Energy 2030 » prévoit notamment la construction du parc Mohammed Ben Rached Al-Maktoum dont la mission sera de couvrir 5% des besoins de l’Émirat d’ici l’horizon 2030. Sa construction est prévue sur une durée de 20 ans.
La première phase du projet est inaugurée en 2013. Il s’agit d’une centrale solaire thermodynamique de 13 MW déployée sur 4,5 kilomètres carrés de désert, à 50 kilomètres au sud de Dubaï. Cette installation est constituée de milliers de miroirs orientables héliostats qui orientent, focalisent, et concentrent la lumière solaire vers une centrale thermique. Cette dernière reçoit la lumière du soleil concentrée et produit de la chaleur qui sera ensuite valorisée en électricité grâce à une turbine à vapeur.
Deux ans après le lancement de cette première phase, les dirigeants de l’Émirat annoncent une révision de leurs ambitions : la seconde phase de développement du projet permettra d’accroître la puissance du parc de 200 MW (au lieu des 100 prévus au départ). Inaugurée le 20 mars dernier, cette seconde centrale solaire permet de fournir de l’électricité 100% renouvelable à 50.000 habitations et d’ainsi éviter l’émission de 250.000 tonnes de dioxyde de carbone par an.
Au terme de la troisième phase, le parc solaire Mohammed Ben Rached Al-Maktoum affichera donc une puissance de 1.000 MW. Dubaï a annoncé que les prochaines étapes consisteraient à porter la puissance totale du parc à 5.000 MW d’ici 2030, notamment grâce à la construction d’une centrale solaire à concentration de 1.000 MW.
Selon le PDG de DEWA, Saeed Mohammed Al Tayer, la stratégie énergétique de Dubaï lui permettra de dépasser son objectif et de produire 7% de son électricité grâce à des sources renouvelables d’ici l’horizon 2020. Un chiffre qui sera ensuite porté à 25% d’ici 2030 puis à 75% d’ici 2050.
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