Dunkerque : injection d’hydrogène dans le réseau de gaz
Facilement stockable et pouvant être généré de manière respectueuse de l’environnement grâce aux énergies renouvelables, l’hydrogène est considéré par le gouvernement français comme un véritable atout pour notre transition énergétique.
C’est dans ce contexte qu’Engie a inauguré, le 11 juin dernier à quelques kilomètres de Dunkerque, son démonstrateur d’injection d’hydrogène dans un réseau de distribution de gaz.
Un démonstrateur pour évaluer en situation réelle l’injection de gaz
Cette unité de démonstration se sera faite attendre, c’est le moins que l’on puisse dire. Il aura en effet fallu quatre années d’études et d’autorisations administratives à Engie pour enfin lancer son premier système d’injection d’hydrogène dans un réseau de distribution de gaz.
Mais c’est désormais chose faite : le démonstrateur Gestion des Réseaux par l’injection d’Hydrogène pour Décarboner les énergies (GRHYD) est opérationnel et il injecte depuis juin dernier des molécules d’hydrogène dans le réseau de gaz de la métropole de Dunkerque, dans les Hauts-de-France.
« Lancé en 2014, le projet GHRYD est entré dans sa phase de démonstration le 11 juin 2018 : les premières molécules d’hydrogène ont été injectées dans le réseau local de distribution de gaz naturel pour alimenter en chauffage et en eau chaude les logements et le centre de soins d’un nouveau quartier de Cappelle-La-Grande sur la Communauté Urbaine de Dunkerque », précise Engie dans un communiqué de presse officiel.
Comme son nom l’indique, ce démonstrateur vise à expérimenter en situation de fonctionnement réel, d’une part, la production d’hydrogène grâce aux énergies renouvelables (via le Power-to-Gas) et, d’autre part, la réinjection de cet hydrogène dans un réseau local de distribution de gaz naturel.
Par retour d’expérience, Engie pourra ainsi analyser de manière concrète « les avantages techniques, économiques, environnementaux et sociétaux de cette nouvelle filière énergétique pour des villes durables et une mobilité verte ».
Le Power to gas au cœur du projet
Le démonstrateur GRHYD met en application le Power to gas qui permet de transformer de l’électricité en gaz grâce à la technique de l’électrolyse de l’eau. Cette dernière consiste à utiliser du courant électrique pour transformer des molécules d’eau en hydrogène gazeux (ou en oxygène).
Cet hydrogène peut ensuite être valorisé (sur place ou injecté dans un réseau) ou stocké afin d’être consommé plus tard, au moment où la demande en électricité est supérieure à l’offre.
Le Power to gas apparait ainsi comme une solution adaptée à l’intégration des énergies renouvelables. En effet, en raison de leur caractère intermittent, les énergies éoliennes et solaires ne permettent pas d’assurer en tout temps l’équilibre d’un réseau électrique.
Dès lors, la transformation de l’électricité renouvelable en hydrogène pendant les périodes de creux semble être une solution viable pour éviter les déséquilibres réseau et favoriser l’intégration des ressources intermittente à notre mix énergétique.
Le Power to gas permet en effet de valoriser en tout temps les excédents d’électricité verte et de les mettre au service de différents usages (électricité, chauffage, eau chaude sanitaire, mobilité…).
100 logements inclus dans l’expérimentation
L’expérimentation d’Engie devrait durer 2 ans pour un budget total de 15 millions d’euros (financé à hauteur de 4 millions d’euros par le programme des investissements d’avenir de l’Ademe).
Tout au long de cette période, le GRHYD injectera de l’hydrogène dans le réseau de gaz de ville de la Cappelle-la-Grande pour 100 logements (chauffage, eau chaude et cuisine).
Engie souhaite dans un second temps étendre son expérimentation à une centaine de logements supplémentaires.
« La proportion en hydrogène dans le réseau n’est pas fixe, elle pourra varier de 0 à 20 % en fonction du coût de l’électricité verte », explique Isabelle Alliat, coordinatrice du projet Grhyd pour Engie.
Un outil de simulation du CEA permettra d’analyser le taux d’ensoleillement et de vent, afin d’évaluer la pertinence économique de la production de l’hydrogène renouvelable à un instant T.
Enfin, Engie a annoncé l’adaptation d’une station de bus GNV au mélange d’hydrogène et de gaz naturel issu de son démonstrateur. Une cinquantaine de bus devrait être alimenté avec ce mélange.
Crédit photo : @Engie
COMMENTAIRES
L’hydrogene est le vecteur d’avenir le plus prometteur à la condition de ne pas gâcher, j’aime bien cette expression paysanne. Dans cet article finalement l’hydrogène se mord la queue finalement, puisqu’il va servir à satisfaire des besoins de chauffage lesquels sont déja satisfaits par le gaz nat d’origine et au moindre mal sur le plan environnemental. Ah non pardon, on va alimenter aussi 50 bus. Waooh !! avec 0 ou 20% d’hydrogene, ce n’est pas le même coomme on dit dans le Nord, pour le moteur des bus, il va falloir faire quelque chose. Pourquoi ne pas passer directement au 100% hydrogene et propulser les bus avec des piles à combustibles. Ah p