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EasyJet veut faire voler son 1er avion de ligne 100% électrique d’ici 2027

Malgré la crise économique qui a frappé une grande majorité des secteurs de l’économie mondiale, le transport aérien connaît depuis de nombreuses années une croissance exponentielle. Selon les chiffres publiés en début d’année par l’Association du transport aérien international, ce ne sont pas moins de 3,7 milliards de passagers qui ont pris l’avion au cours de 2016. Derrière ce nouveau record se cache cependant une réalité environnementale moins reluisante : en raison des tonnes de CO2 qu’il relâche dans l’atmosphère, le transport aérien est un secteur hautement énergivore. Il engendrerait annuellement entre 2 à 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Comme pour le transport routier, la problématique d’économie d’énergie est donc au cœur des préoccupations des acteurs du secteur de l’aviation. C’est pour améliorer le bilan carbone de son activité que la compagnie aérienne britannique EasyJet a annoncé fin septembre le développement d’un avion court-courrier électrique.

530 kilomètres d’autonomie pour plus de 120 passagers

C’est un pari osé dans lequel vient de se lancer EasyJet. La compagnie low cost vient en effet d’annoncer un nouveau partenariat avec le constructeur américain Wright Electric pour développer un avion électrique destiné à ses vols court-courriers. L’objectif est simple : disposer d’un avion totalement respectueux de l’environnement (zéro émission de CO2) d’ici l’horizon 2027.

Les deux compagnies travaillent sur ce projet d’avion électrique depuis plusieurs mois et ont présenté un premier prototype le 27 septembre. L’objectif est de développer un moteur électrique permettant à un aéronef de disposer d’une autonomie de 530 kilomètres : de quoi effectuer des vols de moins de deux heures sans émettre un seul gramme de dioxyde de carbone.

« Les vols tels que Londres-Amsterdam, Londres-Paris ou Belfast-Londres, pourraient ainsi être assurés par des avions électriques moins polluants et moins bruyants », estime la compagnie dans un communiqué de presse.

Si de nombreuses questions restent pour l’instant sans réponse, EasyJet et Wright Electric ont annoncé que le système de propulsion électrique serait installé dans les ailes de l’appareil, alors que les batteries (remplacées après chaque vol) seraient situées sous les sièges des passagers. Niveau capacité, cet avion électrique pourrait transporter entre 120 et 220 passagers.

Sûr de ses capacités à mener à bien ce projet, EasyJet estime même qu’à terme, un vol sur cinq sera assuré par un aéronef électrique. Mieux, tous les court-courriers de de la compagnie seront respectueux de l’environnement d’ici 20 ans.

Coup de communication ou véritable stratégie environnementale ?

« Nous partageons une ambition commune avec Wright Electric, celle d’une industrie aéronautique plus durable. Pour la première fois, nous pouvons envisager un futur sans carburant et nous sommes enthousiastes à l’idée de faire partie du projet. Quand on parle de vol électrique court-courrier la question est désormais quand et non plus comment », a déclaré Carolyn McCall, directrice générale d’EasyJet.

Les grands constructeurs aéronautiques sont jusqu’à présent restés très prudents sur leur capacité à se passer de kérosène pour faire voler leurs avions. En début d’année, Airbus a par exemple annoncé l’abandon de son projet d’avion 100% électrique E-Fan pour se concentrer sur la construction d’un modèle hybride.

En raison des nombreux défis technologiques qui restent encore à surmonter, beaucoup d’ingénieurs estiment que l’avion électrique reste encore du domaine de la fiction. C’est la raison pour laquelle Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne spécialiste du transport aérien, estime que l’annonce d’EasyJet est surtout un « formidable coup de communication ».

« Le projet d’EasyJet est très ambitieux mais il est extrêmement présomptueux et parfaitement précipité. Sur l’avion à propulsion électrique, c’est-à-dire avec des cellules solaires, des batteries – ou l’avion hybride – avec un moteur qui utiliserait un peu de biocarburant pour recharger les batteries –, pour l’instant, on bute », estime également Michel Polacco, spécialiste aéronautique à Franceinfo.

Rendons cependant à César ce qui lui appartient. La stratégie environnementale d’EasyJet s’est pour l’instant révélée payante. La compagnie britannique a en effet diminué ses émissions de CO2 de plus de 30% au cours de ces 15 dernières années et vise la neutralité carbone d’ici 20 ans. Derrière ses tentatives de buzz, EasyJet cache donc de véritables ambitions en matière environnementale.

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