Easyjet annonce sa neutralité carbone et une collaboration avec Airbus sur l’avion hybride
La compagnie aérienne EasyJet a affirmé mardi qu’elle serait la première au monde à atteindre la neutralité carbone par compensation et annonce un partenariat de recherche avec Airbus sur l’avion hybride.
Le groupe britannique va dans un premier temps souscrire à des schémas de « compensation carbone », qui lui permettront de porter des projets verts, notamment dans la reforestation ou les énergies renouvelables, et de compenser ainsi les émissions de co2 de ses vols.
EasyJet précise que cela va lui coûter 25 millions de livres (29,2 millions d’euros) à partir de l’an prochain.
« Nous nous engageons à avoir des vols neutres en carbone à travers notre réseau, ce qui est une première mondiale pour une compagnie aérienne », a déclaré Johan Lundgren, le directeur général du groupe, qui lance ces mesures « vertes » dès mardi.
Le groupe explique que le recours à la « compensation carbone » est temporaire en attendant de mettre au point la technologie pouvant faire voler des avions hybrides ou électriques.
C’est la raison pour laquelle il poursuit ses recherches en ce sens et annonce un protocole d’accord avec le géant européen Airbus afin de réfléchir à la manière d’introduire sur le marché une nouvelle génération d’avions propres et de pouvoir les exploiter commercialement.
EasyJet rappelle qu’il travaille déjà avec le constructeur américain Wright Electric sur le développement d’un avion électrique, qu’il espère lancer sur du court-courrier dans moins de dix ans.
La compagnie est engagée en outre dans une modernisation de sa flotte, avec des avions moins gourmands en carburant, ce qui lui a permis de réduire ses émissions carbone par passagers d’un tiers depuis 2000.
Ces mesures sont annoncées au moment où le secteur aérien est sous pression pour réduire son empreinte carbone. L’aviation représente environ 2% des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2), selon l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).
Selon des chiffres de l’Agence européenne de l’environnement, les émissions de CO2 du transport aérien dépassent largement, avec 285 grammes par passager-kilomètre, celles des autres modes de transport.
Depuis quelques mois, des citoyens se mobilisent même pour appeler au boycott de l’avion, notamment en Suède où le mouvement « flight shaming » (la honte de prendre l’avion) incite les voyageurs à privilégier tout autre moyen de transport.
En plus de ses initiatives « vertes », EasyJet a publié des résultats en demi-teinte pour 2018-2019 avec un bénéfice net en léger repli de 2,5% pénalisé par les incertitudes du Brexit et le ralentissement de l’économie européenne, le tout dans un marché très concurrentiel.
Il a enfin annoncé une commande supplémentaire de 12 A320neo, connu pour être plus efficace en termes de consommation de carburant, portant à 159 le nombre de ces appareils dans sa flotte.
jbo/lth
COMMENTAIRES
L’hybridation avec une propulsion exclusivement électrique pour les phases de décollage et d’atterrissage est certainement déjà réaliste afin de limiter la pollution locale, mais les vols totalement électriques sont certainement encore très éloignée tans que la densité énergétique des batteries restera ce qu’elle est aujourd’hui, même pour les cours courriers. C’est peut-être là que l’hydrogène a une chance de percer ?