EDF affiche ses ambitions sur le marché du démantèlement nucléaire
Avec plus de 110 réacteurs arrêtés dans le monde à l’heure actuelle, le marché du démantèlement nucléaire est prometteur. Il serait même évalué à plus de 200 milliards d’euros dans les quinze prochaines années et attire donc logiquement de plus en plus d’exploitants. Le groupe français EDF entend ici s’appuyer sur son expérience en matière de déconstruction des centrales nucléaires dans l’Hexagone pour devenir un acteur majeur du démantèlement à l’international.
« La déconstruction constitue un marché important et des opportunités pour notre filière nucléaire, aussi bien en France qu’à l’étranger« , a souligné Dominique Minière, lors d’une rencontre avec la presse ce lundi 4 juillet. Le directeur exécutif d’EDF en charge du parc nucléaire et thermique, confirme ainsi toutes les ambitions de son groupe en la matière.
EDF est en effet déjà très bien positionné sur ce segment en France avec plus de 800 experts en activité spécialisés sur les filières du démantèlement et du traitement des déchets. « C’est une opportunité pour EDF de consolider son savoir-faire en matière de déconstruction et de devenir ainsi un acteur important sur un marché en développement« , a-t-il ajouté.
Mais EDF ne vise pas seulement le marché français et entend bien s’étendre rapidement en Europe dans un premier temps. Sa filiale Socodei devrait se rapprocher du groupe suédois Studsvik, racheté par EDF en avril dernier, pour constituer à eux deux, une plateforme industrielle de référence au niveau européen spécialisée dans le traitement des déchets radioactifs.
« Nous nous attendons à ce qu’il y ait un développement assez rapide du marché en Europe (…) d’ici quelques années« , a indiqué quant à lui Sylvain Granger, directeur des projets déconstruction et déchets d’EDF. Le groupe français vise notamment le marché britannique, où il exploite déjà plusieurs réacteurs, mais aussi l’Allemagne, où, en l’absence de centre de stockage adapté aux gros composants, les énergéticiens « sont très intéressés par les techniques de traitement qui permettent de réduire les volumes ou de recycler » les déchets radioactifs.
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