EDF doit passer à 25 milliards d’euros d’investissements par an, inédit selon son PDG

EDF va devoir doper ses investissements à 25 milliards d’euros par an, un niveau « sans commune mesure » dans son histoire, a déclaré mercredi le PDG Luc Rémont auditionné à l’Assemblée nationale sur le financement du nouveau parc nucléaire.

« Il nous faut passer à un niveau d’investissements de l’ordre de 25 milliards d’euros par an à l’échelle du groupe EDF dont rapidement 80% seront concentrés sur la France », a déclaré le PDG entendu par les députés de la commission des affaires économiques.

Pour le dirigeant, ce montant est « sans commune mesure avec ce que le groupe a pu connaître dans le passé ».

Il s’agit du niveau d’investissement requis selon Luc Rémont pour répondre aux nombreux défis industriels du groupe, à commencer par la construction de 6 à 14 nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR2 et la prolongation de la durée de vie des 56 réacteurs actuels, construits entre 1975 et 1995, selon la feuille de route fixée par le gouvernement.

A titre de comparaison en 2022, les investissements du groupe atteignaient 16,39 milliards d’euros.

L’Etat mise en effet sur un relance du nucléaire à marche forcée, en plus d’une accélération sur les renouvelables pour sortir des énergies fossiles, ce qui va se traduire par une explosion des besoins en électricité.

« Jamais dans l’histoire, le groupe EDF n’a eu à investir autant dans plusieurs domaines », a insisté Luc Rémont, dont le groupe aborde ce mur d’investissements avec d’immenses difficultés financières.

« Nous commençons ce chemin escarpé vers davantage d’investissements pour l’électrification avec le sac à dos un peu lourd d’une dette de 65 milliards d’euros » en 2022, a ainsi souligné le patron du groupe, renationalisé à 100% depuis le 8 juin.

Dans ces conditions, il ne sera pas possible pour EDF d’assumer seul la charge des investissements attendus alors que le coût de la construction des six premiers nouveaux réacteurs est estimé à 51 milliards d’euros.

« EDF va avoir besoin d’une forme d’aide de l’Etat pour arriver à boucler le financement de ce projet », a souligné le dirigeant. Cela pourrait consister notamment en « des garanties sur les conditions de commercialisation d’électricité » ou « des avances remboursables ».

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire auditionné la semaine dernière par cette même commission a indiqué que les modalités de financement du nouveau parc nucléaire, qui dépendent aussi de décisions à venir de l’UE, devront être précisées d’ici fin 2024.

commentaires

COMMENTAIRES

  • On doit passer d’un monde d’OPEX à un monde de CAPEX ! C’était connu…

    Le parc Nucléaire historique fut un moment d’importantes politiques de CAPEX forts, on l’a trop oublié ! (et on a beaucoup « trait » la bonne vache EDF pour alimenter des « vaches » et des « chèvres » bientôt à réformer pour partie car incapables de produire correctement quoi que ce soit…).

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    • Le « Père Vert » Serge sait-il bien compter !?

      Les 6 nouveaux EPR2 couteraient 50 milliards sur 15 ans !!! Soit 3 à 4 milliards par an ! Disons 5 milliards par an sur le Nucléaire (pour faciliter la Tache ie : le calcul sommaire et pour le pépère !), ce qui correspond par ailleurs en ordre de Grandeur au cout annuel du grand carénage, le Nucléaire va donc compter pour 20% de investissements d’EDF et pour près de 80% de sa production (à EDF toujours !) donc la règle des 20% investis (valable pour le temps) pour 80% de la production semble vraie… Il reste la « couverture Verte » à payer et surtout la « sécurité réseau », et là ça coute cher !!!

      Quand EDF installe un Parc éolien en mer de 0.5GW à 1 ou 2 milliards d’Euros (avec l’éolien, on ne connait jamais bien les couts d’installation réels ! surtout en ce moment !) cela chiffre vite et en plus il faudra en remplacer une bonne partie après 20 ou 25 ans d’usages…Donc pour mettre en route 20 GW d’éolien en mer, EDF sortira de ses « caisses » entre 40 et 80 milliards (à renouveler tous les 20 ans donc 2 à 4 milliards annuellement sans tenir compte de l’inflation !!!), plus les activités d’éoliennes terrestres, plus les barrages à maintenir, plus le PV, plus les STEP à développer et/ou optimiser, plus tous les, de plus en plus nombreux, outils de sécurisation du réseau, …
      Avec 5 milliards de Nucléaire annuel (voir un peu plus si on se décide enfin à se lancer sur 14 réacteurs), 5 milliards d’éolien en mer (En France et à l’étranger), les ENRi de Base en France (éolien terrestre + PV) qui doivent couter quelques milliards annuellement, un peu d’hydro dont pas mal sur les STEP (là cela chiffrera vite aussi) et tout plein d’outils de sécurisation système alors Oui, les 25 milliards annuels ne sont guère étonnants !!! Mais dire que le Nucléaire est majoritaire dans l’Affaire est une escroquerie intellectuelle (venant du « Père Vert » Serge c’est juste une « sermonade » de plus…)

      Répondre
      • Le manque chronique d’investissements dans le Nucléaire pendant 25 ans va se payer très cher, avec la dose d’ENRi à installer pour combler le « trou » et la « relance » du Nucléaire qui a démarré avec de sacrés plâtres essuyés à Flamanville…

        Qu’est ce qu’on a été demeuré en France !!! A force de vouloir se croire à Bruxelles ou sur le paillasson Allemand, on a oublié des choses élémentaires… Et les Huiles et autres Gaz de l’Oil&Gaz nous ont endormi et question « Nez » les NegaWatt &Co nous ont sérieusement guidé vers du Gaz fossile à outrance… Un vrai pays de sommeliers sans Nez et sans caractère, voilà la France de l’énergie !

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