EDF lance sa première hydrolienne
La France regarde de plus en plus vers la mer afin de développer ses énergies renouvelables. EDF vient ainsi de lancer à la mer sa première hydrolienne, une turbine subaquatique chargée de capter l’énergie des courants sous-marins.
Fabriquée par l’irlandais OpenHydro (dont les chantiers navals militaires français possèdent 8%), l’hydrolienne, pesant tout de même 1000 tonnes et ayant la hauteur d’un immeuble de sept étages, a commencé ses premiers essais sous l’eau et sera immergée la semaine prochaine au large de Paimpol (Côtes-d’Armor) sur le site du premier parc hydrolien du monde. En plus de celle-ci, 3 autres hydroliennes seront raccordées au réseau électrique du continent d’ici fin 2012.
Si massives soient-elles, ces hydroliennes restent pour l’instant d’une puissance modeste, 2 Mégawatts, soit l’électricité nécessaire à environ 2 000 personnes. Cependant, le potentiel est là: selon EDF, la France pourrait produire plus de 1.000 fois plus en exploitant la côte bretonne et du Cotentin, la Manche étant la seule mer en Europe disposant de courants suffisants.
« Le Royaume-Uni et la France se partagent le potentiel européen, avec les trois quarts côté britannique et le reste côté français », affirme Jean-Charles Galland, de la R&D hydraulique d’EDF.
Cependant, le coût des hydroliennes reste pour le moment prohibitif: l’énergie cinétique des courants marins coûte douze fois plus cher à EDF que le nucléaire, mais le groupe d’Henri Proglio espère diviser ces coûts par trois d’ici 2020.
En tout cas, les principaux groupes européens commencent à croire au potentiel des hydroliennes: l’allemand Siemens et le français Alstom développent également leurs propres projets.