EDF se fait solaire, un beau cadeau pour la planète
Un article de notre partenaire Les Energies de la mer.
Annoncé le 11 décembre par Jean-Bernard Lévy, Président d’EDF et Antoine Cahuzac, PDG d’EDF Energies nouvelles et directeur exécutif du groupe EDF en charge Pôle énergies renouvelables lors d’une conférence de presse, le groupe EDF se mobilise pour « le plan solaire« . 1 hectare – 1GW – 1 milliard … avec comme résultat, à l’arrivée, 30 GW pour 2035, et 25 milliards de financement.
Un beau cadeau pour la planète, la veille de la réunion #OnePlanet voulue par le Président de la République et du recentrage demandé fortement par Nicolas Hulot.
Le parc actuel de panneaux solaires d’EDF est de 1,8 GW. 30 GW représentent l’équivalent de la moitié de la capacité nucléaire actuelle d’EDF (61,3 GW) et de toute sa capacité dans les ENR (30 GW, dont les deux tiers proviennent des barrages hydrauliques).
« Le Plan solaire ne se fera pas au détriment des autres ENR, ni du grand carénage« , a confirmé Jean-Bernard Lévy, « ni de l’éolien offshore ou de l’hydrolien« , comme l’a déclaré Antoine Cahuzac à energiesdelamer.eu …. mais la procédure pour les énergies de la mer est longue. Et la baisse des coûts pour arriver à un tarif de 40€ est basée sur des éoliennes en mer d’une puissance de 12 à 15MW… et pour le moment elles n’existent pas. « 40 € le prix du MW est basé sur des hypothèses des opérateurs comme Dong (devenu Orsted) et d’autres qui ont fait le pari et répondu aux appels d’offres avec des turbines de 12 à 15MW qui pour le moment n’existent pas, et sur un prix du CO2 qui n’est pas encore installé », a précisé Antoine Cahuzac, président du CA d’EDF Energies Nouvelles .
Maintenant qu’une courbe de descente des prix du offshore comme des autres technologies est une évidence, mais savoir si cela arrivera en 2025 à 40€, honnêtement je n’en sais rien ! »
EDF a-t-il un plan mer, comme un plan solaire ?
Solaire : une nouvelle stratégie ?
Mais revenons au solaire car lorsque Jean-Bernard Lévy déclare « nous voulons répondre aux appels d’offre », s’agit-il bien d’une nouvelle stratégie, d’une opportunité ou d’une obligation pour permettre à la France (et à EDF) de répondre à l’Accord de Paris ?
En mars dernier, peu de temps après la présentation des résultats d’EDF, Antoine Cahuzac avait déclaré à Green Univers « jusqu’à récemment, l’éolien se révélait plus compétitif que le solaire d’un point de vue économique« .
« Depuis, on a pu observer que les prix du solaire en Amérique latine et au Moyen-Orient ont battu de nouveaux records. Cette compétitivité accrue du photovoltaïque explique l’explosion du nombre de projets solaires à travers le monde. Nous détenons d’importantes positions dans plusieurs pays, comme au Chili ou en Israël où nous sommes leader. Je suis convaincu que le solaire représentera une part croissante de notre portefeuille d’activités dans les années à venir, sans même prendre en compte l’autoconsommation« .
Le moment est donc venu !
EDF a profité du sommet « One Planet » pour annoncer son investissement dans l’énergie photovoltaïque, mais seulement dans l’Hexagone. Pour une maison – qui appartient à l’État à plus de 80% – qui exploite que 300 MWc* de cette technologie de production d’électricité, c’est un virage significatif comme le souligne en général les médias.
D’ailleurs, Jean-Bernard Lévy n’hésite pas aujourd’hui à en vanter les mérites: «Il n’y aura pas de transition énergétique s’il n’y a pas de solaire en France», a-t-il à plusieurs reprises martelé.
Le solaire se développe plus vite que les Energies Marines Renouvelables
Le parc actuel de panneaux solaires d’EDF est de 1,8 GW. 30 GW représentent l’équivalent de la moitié de la capacité nucléaire actuelle d’EDF (61,3 GW) et de toute sa capacité dans les ENR (30 GW, dont les deux tiers proviennent des barrages hydrauliques).
La part du solaire photovoltaïque dans la production électrique d’EDF doit passer en quinze ans « de 1,6 % à plus de 6 %« , estime Antoine Cahuzac. La France rattrapera ainsi son retard européen, puisque avec un ensoleillement bien supérieur, elle est paradoxalement loin derrière l’Allemagne (4% d’électricité solaire) ou le Royaume-Uni (2,5%).
Il faut trouver du foncier
« EDF mobilisera ses terrains, ses friches industrielles…. Le groupe a déjà installé des panneaux solaires couvrant 2000 places de stationnement sur le parking de la centrale du Blayais, en Gironde« . Mais « cela ne suffira pas, il faudra que l’Etat (le ministère de la Défense) et les collectivités libèrent du terrain», demande Antoine Cahuzac.
Et le nucléaire dans tout ça ?
Jean-Bernard Lévy l’a bien confirmé : « On ne touche pas au grand carénage. Il est essentiel. Il est déjà bien engagé depuis 2014. Il se terminera en 2025. Le tiers a déjà été fait« .
Le projet de maintenance d’EDF a pour objectif de permettre au parc actuel d’être exploité avec le meilleur rendement, si possible au-delà de 40 ans, durée pour laquelle les réacteurs d’EDF ont été conçus dès l’origine. Afin d’y parvenir et d’optimiser l’organisation des opérations de maintenance, leurs coûts et leurs effets sur la capacité de production d’électricité, EDF a donc élaboré son projet sur le long terme et à l’échelle des besoins pour l’ensemble du parc existant de 58 réacteurs.
Crédit photo : @edf – Getty images
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Précisions :
• Electricité photovoltaïque allemande = 8% de la consommation.
• 1 GWc de PV = 1000 hectares min = 1 milliard en 2016 = 0.5 milliards en 2025 (les prix baissent de manière continue, -15%/an, avec encore de grandes marges de progressions connue)