EDF déploie sa stratégie d’acquisition en Europe et à l’international
Créé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en 1946, EDF possède un statut d’opérateur historique en France. Premier acteur du marché français de l’électricité, le groupe de Jean-Bernard Lévy a à ce titre un rôle majeur à jouer dans la réussite de notre transition énergétique et dans la lutte contre la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre. Conscient de son rôle et des mutations qui s’opèrent actuellement dans le marché de l’énergie, EDF a lancé en janvier 2015 sa « stratégie 2030 » qui vise notamment à doubler la capacité de son parc de production d’énergies renouvelables d’ici l’horizon 2030. Un objectif ambitieux que le groupe compte notamment atteindre en enrichissant son portefeuille éolien en Europe et à l’international.
Renforcer son parc de production
Ce début d’année 2017 a été particulièrement propice pour EDF en termes d’acquisition de projets renouvelables éoliens. L’électricien français continue en effet d’étendre son parc renouvelable en Europe : après des transactions fructueuses en Allemagne il y a quelques mois, EDF a annoncé il y a quelques jours avoir finalisé une opération financière en Écosse avec la société de gestion et de développement d’actifs Partnerships for renewables.
Cette opération porte sur le rachat par EDF Energy Renewables (EDF ER), filiale britannique d’EDF Energies Nouvelles, de 11 projets de parcs éoliens. L’ensemble de ces actifs affichent une capacité potentielle de 600 MW. « Potentielle » car ces unités de production ne sont pas encore sorties de terre : trois de ces projets ont d’ores-et-déjà obtenu un permis de construire, un autre est en phase d’instruction alors que les sept derniers sont encore en phase de développement.
Cette opération financière permet à EDF de renforcer sa puissance de production d’outre-manche. L’électricien français exploite déjà 319 MW en Écosse et compte plus d’1 GW de projet en cours de développement. Parmi eux, le projet éolien de Lewis, situé sur la plus grande île de l’archipel des Hébrides extérieures et qui affiche une puissance de 340 MW.
Deux acquisitions en Allemagne pour diversifier ses compétences
Cette opération financière intervient quelques semaines après celles effectuées en Allemagne et aux États-Unis, également dans le secteur de l’éolien. Après avoir acheté 67% du capital de Futuren en juin dernier, le groupe EDF a annoncé le 5 juillet le lancement d’une OPA simplifiée afin d’acquérir les parts restantes. EDF EN a également annoncé le rachat d’Offshore Wind Services (OWS), une autre société allemande, spécialisée dans le service offshore. L’ensemble de ces opérations devraient afficher un coût de 320 millions d’euros.
L’acquisition de Futuren, un « pure player » de l’éolien, va permettre à EDF d’étendre son activité dans des pays jugés stratégiques. La société allemande affiche en effet un portefeuille de parcs éoliens terrestres d’une puissance cumulée totale de 389 MW en France (159 MW) mais également en Italie (40 MW), en Allemagne (140 MW) et au Maroc (50 MW).
EDF ne compte cependant pas s’arrêter au simple rôle de producteur énergétique. L’acquisition d’OWS, issue de l’activité maintenance du turbinier Bard, va en effet lui permettre de se positionner comme un opérateur intégré, qui dispose de l’ensemble des compétences nécessaires au bon fonctionnement d’une installation (exploitation, rénovation, amélioration…). De quoi renforcer son savoir-faire dans la maintenance des sites de production mais également dans le renforcement des sites les plus anciens (repowering, ou remplacement des turbines par des plus performantes).
EDF mise sur le renouvelable à l’international
La filiale américaine d’EDF dédiée aux énergies renouvelables a également annoncé à la fin du mois de juin une opération destinée au renforcement de son portefeuille éolien outre-Atlantique. EDF EN a en effet signé un contrat de fourniture d’électricité pour le projet éolien de Stoneray. Implanté sur les comtés de Pipestone et de Murray, dans le sud-ouest de l’Etat du Minnesota, ce parc éolien sera composé de 50 turbines. Sa construction devrait débuter début 2018.
Une fois mis en service (à l’horizon de l’hiver 2018-2019), il affichera une puissance de 100 MW. De quoi répondre avec une électricité 100% renouvelable aux besoins annuels de 47.000 foyers américains.
« Le secteur des énergies renouvelables et de l’éolien se professionnalise et se concentre, en France et ailleurs dans le monde. Et le mouvement ne va pas s’arrêter là. J’en prends le pari. La stratégie d’EDF vise à doubler ses activités dans les énergies renouvelables d’ici à 2030, principalement par développement organique, mais on ne s’interdit pas de regarder des acquisitions surtout si elles comportent un portefeuille de développement », explique Antoine Cahuzac, directeur général d’EDF EN.