Electricité: les grands industriels français satisfaits des propositions de Bruxelles
« Une heureuse surprise »: les industriels français grands consommateurs d’énergie estiment que la réforme des marchés de l’électricité proposée mercredi par Bruxelles « est à la hauteur des enjeux ».
« C’est plutôt une heureuse surprise », a réagi mardi soir Nicolas de Warren, président de l’Union des industries utilisatrices d’énergies en France, représentant 70% de la consommation énergétique industrielle du pays dans des secteurs allant de l’agroalimentaire au verre en passant par l’automobile, la chimie, les ciments, la construction, l’énergie, les métaux, le papier, et les transports.
La Commission européenne a dévoilé mardi ses pistes pour réformer le marché européen de l’électricité sans le restructurer fondamentalement, en recourant à des contrats énergétiques de long terme pour les énergies décarbonées afin de protéger les consommateurs de la volatilité des prix et encourager les investissements dans les renouvelables et le nucléaire.
« On pouvait craindre que la Commission demande une réforme a minima, ayant des difficultés à gérer les tensions entre Etats membres. Elle a, en fait, créé un cadre favorable », a souligné M. de Warren sur BFM Business.
« Ce qui est très important — et c’est un point essentiel par rapport à il y a deux ans– c’est que la Commission a accepté que les industriels et notamment les grands industriels que nous représentons, puissent bénéficier de prix prévisibles sur les dix ou 15 prochaines années » pour pouvoir « se décarboner et investir », a-t-il ajouté.
Certains industriels européens consommateurs d’énergie ont beaucoup souffert de la flambée des prix de gros de l’électricité et du gaz, après l’invasion russe de l’Ukraine, faisant craindre de possibles délocalisations, notamment vers des pays comme les Etats-Unis où un vaste plan IRA vient d’être lancé par l’administration Biden pour encourager les industries vertes, alors que le coût de l’énergie y est beaucoup plus bas qu’en Europe.
COMMENTAIRES
Oui, il est absolument impossible de faire un BP crédible dans un monde de l’energie aussi agité et donc ce message est un message d’espoir. Si les tecnos bruxellois reconnaissent que les industriels ont besoin d’un minimum de stabilité sur le cout de leur energie sur les 10 à 15 années à venir, c’est un progrès majeur. Trouver des solutions nécessitera sans doute des révisions dogmatiques importantes en particulier sur les qualités supposées de la main invisible du marché.
Se décarboner et investir , la France gros dindon de la farce . Et nos industriels , heureux de payer plus cher leur électricité ….
Bizarrement quand j’achéte de l’essence je préfére qu’il soit moins cher que plus cher .
Un progres ! Le graal ? Certainement pas, mais un progres. pour une fois qu’une décision ne va pas dans le mauvais sens autant s’en réjouir. D’abord la stabilité pour savoir sur quoi on peut compter, ensuite diminuer le coût, la bonne stratégie.
Quelles sont les énergies décarbonées en 24/7 et 365 jours/an garanties avec un haut % de certitude sur les 10-15 années à venir !? La paire Hydraulique-Nucléaire semble être bien placée…
En système complet, Que peuvent faire les ENRi !? UnBack-up au Gaz (très variable maintenant) ou un back-up batteries (limité en volume et pas de garantie de prix à LT) voir avec de l’hydraulique type STEP (mais quasi aucun investissement des promoteurs d’ENRi dans ce secteur – Hélas !) –> La complémentarité des ENRi sera donc un peu d’hydraulique, un peu de batteries et le restant avec du GAZ (mais ce ne sera pas « un peu » !!!).
@APO
Évident mon cher Watson !!!
En systèmes complets, une part très importante des éolien et solaire intermittents n’ayant pas de backup possible non polluant en CO2, ces renouvelables sont très polluants.
Si les GRANDS industriels semblent satisfaits des décisions de Bruxelles sur des prix garantis sur des périodes longues, j’attends de voir quelles seront les décisions pour tous les autres consommateurs (particuliers, PME, PMI, artisans..) car ils risquent bien d’être moins satisfaits si on conserve les mêmes principes (marché spot, marché de capacité…) qui génèreront les mêmes conséquences: volatilité des prix avec des hausses globales importantes pour compenser les prix à long terme des GRANDS industriels…..
@Victor,
Ce que vous décrivez en fin de commentaire est ce qu’il s’est passé en Allemagne : Gros Industriels mis faiblement à contribution de l’effort national et les autres portent tout sur les épaules/porte-monnaie… Cela passait avec un Gaz peu cher, maintenant avec la crise qui démarre (Date d’incident + 1 an comme en 73) qu’est ce que cela va devenir !?