Électricité: investissements massifs en 2023 sur le réseau haute tension français
Le gestionnaire du réseau électrique français à haute tension va investir massivement en 2023 et au cours des années suivantes pour raccorder les deux gros parcs éoliens en mer de Saint-Brieuc et Fécamp et renforcer l’électrification du pays, a indiqué RTE mardi en annonçant ses résultats.
L’an passé, les comptes du groupe public, filiale à 50,1% d’EDF, le reste étant détenu par la Caisse des Dépôts et la CNP, illustrent la baisse de consommation d’électricité des industriels et ménages dans le pays (-1,7% sur l’année), avec un recul de 6% du chiffre d’affaires à 4,9 milliards d’euros, et de 27% du bénéfice net à 485 millions, a déclaré à l’AFP Laurent Martel, directeur général du pôle finance du groupe.
Mais ils traduisent aussi « une gestion très prudente du groupe », face à la flambée historique des prix de l’énergie l’an passé, selon lui.
Pour 2023, le montant du programme d’investissement de RTE s’élève à 1,88 milliard d’euros, soit une hausse de près de 10% par rapport au montant réalisé en 2022 qui avait lui-même progressé de 10%, a précisé RTE.
« Depuis la naissance de RTE en 2005, jamais un tel niveau d’investissement n’avait été atteint » a déclaré M. Martel.
En 2022, 22% des sommes ont été consacrées au développement du réseau en mer, avec le raccordement du parc offshore de Saint-Nazaire, d’un montant de 280 millions d’euros.
Vingt-cinq pour cent des sommes ont été consacrées au renouvellement du réseau, avec notamment, en Seine-Saint-Denis, la réalisation d’une galerie de 2,5 kilomètres pour l’enfouissement de lignes à haute tension permettant la construction du village olympique des JO 2024 à Paris.
« Nous prévoyons de dépasser deux milliards d’euros d’investissement en 2024, et de dépasser 4 milliards en 2028-2029 », a précisé M. Martel.
Le groupe, qui emploie 9.500 personnes, prévoit aussi de doubler son rythme de recrutements, avec 700 nouveaux collaborateurs attendus en 2023.
Outre les raccordements éoliens, RTE va travailler sur l’interconnexion entre la France et l’Irlande et entre la France et l’Espagne, et prévoit des travaux « considérables » pour l’alimentation des industriels « qui décarbonent leur activité à Dunkerque, au Havre et à Fos notamment » a indiqué M. Martel.
En conséquence, la dette nette du groupe s’est envolée à 9,9 milliards d’euros fin 2022 et « va encore » gonfler.
Mais RTE s’affiche serein et met en avant sa « situation financière très saine », en rappelant que Standard and Poor’s a confirmé en mai 2022 la notation « A, perspective stable » de sa dette, ce qui est « mieux que la plupart des voisins européens » selon M. Martel.
RTE prévoit « une autre émission » d’obligation verte (green bond) en 2023, après celle de 2022.
COMMENTAIRES
Éolien offshore, interconnexion avec l Espagne, investissements massifs…. Enfin des bonnes nouvelles!
Pour les Acteurs financiers qui financeront les projets, c’est une Bien Bonne Nouvelle !!! (Un monde qui tend vers plus d’ENR est un monde à fort CAPEX !)
Pour les Acteurs économiques, cela ne garantit pas une électricité moins chère à terme (il faudra rembourser ces infrastructures…).
Et pour les Acteurs individuels, cela garantit une augmentation du prix de l’électricité plus importante que l’inflation (en moyenne) pour les années à venir…
On va tendre de plus en plus vers le Prix moyen de l’électricité allemande (sauf nos industriels qui vont se faire avoir tant les spécificités allemandes protègent les leurs au dépends du petit consommateur de base…).