Electricité: la Norvège pourra réduire ses exportations en cas de risque de pénurie
La Norvège, généralement un important fournisseur d’électricité pour l’Europe, pourra réduire ses exportations en cas de baisse prononcée de ses réservoirs hydroélectriques faisant planer le risque de rationnement, a annoncé le gouvernement vendredi.
Tirant la quasi-totalité de son électricité de ses quelque 1.700 installations hydroélectriques, le pays scandinave est très dépendant du niveau de précipitations pour faire tourner son économie, se chauffer et ses transports, étant notamment un champion de la voiture électrique.
Pour se protéger contre les risques de rationnement, le gouvernement a présenté vendredi des mesures qui pourraient passer par une baisse des livraisons d’électricité vers l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Danemark, les Pays-Bas, la Suède et la Finlande en cas de baisse critique du niveau des retenues d’eau du pays.
« Dans les circonstances les plus extrêmes, on pourra fixer des limites pour les connexions avec l’étranger », c’est-à-dire les câbles qui relient le réseau électrique norvégien à celui des pays européens, a déclaré le ministre du Pétrole et de l’Energie, Terje Aasland, lors d’une conférence de presse.
« Il s’agit d’un outil puissant qui pourra être envisagé quand il y aura un vrai risque de rationnement pour les ménages et/ou les groupes norvégiens », a-t-il expliqué.
Si elle n’est pas membre de l’Union européenne, la Norvège y est étroitement associée via son appartenance à l’Espace économique européen (EEE), qui prévoit la libre circulation des services et marchandises, y compris l’électricité, entre Etats membres.
Les mesures envisagées sont « conformes aux règles de l’EEE », a assuré M. Aasland.
Face au bas niveau de ses retenues d’eau du fait d’une météo relativement sèche, le ministre avait déjà évoqué l’été dernier la possibilité de réduire les exportations d’électricité et invité les groupes énergétiques à privilégier la remontée des réservoirs plutôt qu’essayer de tirer parti des prix élevés en produisant davantage.
Cette annonce lui avait valu des critiques de la part des opérateurs des réseaux électriques des autres pays nordiques, où les factures d’électricité se sont envolées après la réduction des livraisons de gaz russe.
Concrètement, le gouvernement propose aujourd’hui d’inscrire dans la loi la responsabilité des producteurs d’électricité en matière de sécurité d’approvisionnement, de les obliger à développer des stratégies à cette fin, et surtout de donner la possibilité aux autorités de s’immiscer dans la gestion des ressources d’eau en cas de risque de pénurie.
En 2021, la Norvège avait exporté un record de 25,8 TWh. Après déduction de ses importations, ses exportations nettes s’étaient élevées à 17,6 TWh, selon l’institut national de statistique SSB.
COMMENTAIRES
C’est pour cela que ce pays fait appel, de temps en temps, à ses quelques centrales au gaz. Et le phénomène pourrait, à l’avenir, s’accentuer.
Pour en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_en_Norv%C3%A8ge
Comme quoi le passage à la voiture électrique risque d’impacter lourdement Réseau et Système de production !!!
Pas sur que le développement des ENRi soit utile 80% du temps, ni même 50% !!! Ce sera par intermittence… Le Gaz risque de voir ses parts se maintenir voir augmenter…