Electroménager: des ONG réclament des tests de consommation énergétique plus pertinents
Une fédération d’ONG environnementales européennes a réclamé mercredi de nouvelles normes de consommation énergétique des produits électroménagers plus pertinentes, un voeu toutefois plus compliqué à réaliser qu’il n’y paraît, selon les fabricants.
Le Bureau européen de l’environnement (BEE), association fédérant une centaine d’ONG, a mené des tests de consommation énergétique sur des réfrigérateurs, des lave-vaisselle et des téléviseurs en suivant un protocole différent de celui des normes européennes en vigueur, censé mieux refléter des conditions d’usage en vie réelle.
Dans son étude publiée sur son site, le BEE a relevé des écarts de consommation énergétique parfois importants par rapport aux tests en vigueur.
Ainsi, en ouvrant un réfrigérateur à des intervalles réguliers pendant une période donnée, un geste que le protocole en vigueur n’intègre pas, sa consommation énergétique peut augmenter considérablement, jusqu’à plus de 30% dans un cas, a relevé le BEE.
S’agissant des lave-vaisselle, le BEE critique notamment le fait que le mode « éco » des appareils soit considéré comme le mode d’usage standard dans le protocole actuel.
« Tout est fait pour que les résultats soient les plus positifs possible » dénonce Benoît Hartmann, directeur général du CLER, une ONG française membre du BEE, interrogé par l’AFP. « Il y a une information qui est faussée » pour le consommateur, estime-t-il.
« Nous ne sommes pas réfractaires à ce que les normes évoluent », mais les processus sont longs, s’élaborent en concertation à l’échelle européenne et sont « extrêmement techniques » déclare à l’AFP Camille Beurdeley, déléguée générale du Gifam, le groupement français des fabricants d’électroménager.
« La normalisation évolue en permanence » et tant les pouvoirs publics que les industriels, mais aussi les associations de consommateurs et les ONG environnementales, sont invités à y contribuer, assure Patrick Le Dévéhat, directeur technique du Gifam.
Par ailleurs, les fabricants d’électroménager en Europe consacrent « 1,4 milliard d’euros par an » pour améliorer la performance énergétique de leurs appareils, et en France des mesures réalisées en 2016 dans des foyers par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) ont montré des baisses de consommation considérables, selon Mme Beurdeley.
La semaine dernière, le Parlement européen a donné son feu vert à une révision de l’étiquetage de consommation d’énergie des appareils électroménagers dans l’Union européenne, l’ancien système de classement étant devenu obsolète avec les évolutions technologiques. La nouvelle échelle sera appliquée à partir de fin 2019.