Elisabeth Borne auprès d’Edouard Philippe veut développer l’industrie verte « du Havre jusqu’à Paris »
Elisabeth Borne a rencontré mardi au Havre son prédécesseur Edouard Philippe, maire de la ville et président du parti allié Horizons, auprès duquel elle a souhaité « développer l’industrie verte du Havre jusqu’à Paris », en présentant deux projets de carburants alternatifs prévus sur le port.
Accompagnée de six ministres, dont Sylvie Retailleau (Recherche), Agnès Pannier-Runacher (Energie), et Christophe Béchu (Transition écologique), la Première ministre a visité avec lui le port du Havre à bord d’un bateau, après avoir reçu des mains de l’ex-chef du gouvernement un sweat-shirt de la ville pour la « marche rapide ».
« On veut tirer pleinement partie de cet ensemble portuaire (nommé Haropa, fusion des ports du Havre, Rouen et Paris, ndlr) pour développer l’industrie verte du Havre à Paris » et aussi « renforcer encore (sa) place comme porte d’entrée en Europe », a-t-elle souligné lors d’un point presse.
De hautes fumées noires étaient visibles du bateau, produites par le brûlage de pneus par des dockers sur les quais. « C’est leur petit mot de bienvenue », a ironisé Edouard Philippe.
Le groupe énergétique Engie prévoit d’implanter sur le port du Havre deux projets de carburants alternatifs destinés à accélérer la décarbonation des transports maritime et aérien, Salamandre et KerEAUzen, pour un total de 1,2 milliard d’euros d’investissements.
Leur construction va d’abord générer 5.000 emplois, puis leur gestion opérationnelle entre 150 et 200, a précisé la directrice générale d’Engie, Catherine MacGregor, également du voyage.
Le projet Salamandre permettra de fournir, dès 2027, 11.000 tonnes par an de bio-méthane de 2e génération pour les besoins du transporteur maritime CMA CGM, dans un secteur qui cherche à sortir du fioul et du gaz fossile.
L’autre projet, plus important, France KerEAUzen, évalué à 1 milliard d’euros, doit permettre, après une étude de faisabilité, de fournir 70.000 tonnes par an d’e-kérosène (carburant de synthèse bas carbone) à partir de 2030, principalement pour les besoins d’Air France.
Ce carburant sera fabriqué à partir de la combinaison d’hydrogène renouvelable et bas carbone produit par une unité d’électrolyse, et de CO2 recyclé, dont les apports sont évalués à 270.000 tonnes.
Or « une partie de ce CO2, soit 60.000 tonnes, sera récupérée sur les installations de Salamandre », le reste fourni par des industriels locaux, a expliqué à l’AFP Sébastien Arbola, directeur général adjoint d’Engie, en soulignant la « complémentarité » entre les deux projets.
De retour à terre, la Première ministre et députée du Calvados a vanté auprès de quelques passants « la plus belle région de France », après avoir posé pour une photo devant un restaurant nommé « Babette » et avant d’échanger avec un jeune infirmier qui se plaignait de ses conditions de travail.
Revenus à l’hôtel de ville, les deux responsables ont été accueillis par des huées et des casserolades de quelques dizaines de manifestants brandissant des drapeaux CGT ou NPA. « Dehors le gouvernement », a crié une femme.
Elisabeth Borne doit encore annoncer une enveloppe de 23 millions d’euros au total pour les trois universités normandes, lauréates d’un appel à projet d’excellence, dans le cadre de France 2030.
COMMENTAIRES
Si ils pouvaient faire développer la culture d’Algues en Baie de Seine et en Manche Est pour récupérer Azote et Phosphore présents gratuitement et en excès dans les eaux de la Seine, cela pourrait accélérer le phénomène et la « chimie verte » sur place..
A noter que les parcs éoliens marins peuvent être d’excellents supports d’aide à la culture d’algues (6 à 8 mois /An mais durant la bonne saison printemps/été et un peu le début d’automne…).