Enedis teste de nouveaux moyens d’intégrer les énergies vertes au réseau
Le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité Enedis va tester de nouveaux moyens pour mieux intégrer les énergies renouvelables au système électrique, notamment en Vendée et en Champagne-Ardennes, a-t-il annoncé jeudi.
L’opérateur est confronté à la montée en puissance des énergies vertes en France ainsi qu’à l’émergence de l’autoconsommation, qui permet aux particuliers, entreprises et collectivités, de produire eux-mêmes leur électricité grâce à des panneaux solaires.
« 95% des énergies renouvelables sont reliées au réseau de distribution (…) et historiquement notre réseau n’avait pas été conçu » pour les intégrer, a expliqué Antoine Jourdain, directeur délégué d’Enedis, lors d’une conférence de presse.
Enedis, qui investit 1,4 milliard d’euros par an dans le raccordement de nouveaux moyens de production électrique, va donc devoir créer de nouveaux ouvrages pour accueillir cette production dans les années à venir, mais aussi apporter plus d’intelligence pour gérer ces énergies intermittentes.
Le mois prochain, la filiale d’EDF va ainsi expérimenter une nouvelle manière de raccorder un parc éolien et un parc solaire en Vendée.
Actuellement, si le réseau n’était pas capable d’assimiler la puissance d’un nouveau parc, le développeur de ce projet devait attendre qu’Enedis fasse les travaux nécessaires, ce qui pouvait prendre beaucoup de temps et pénaliser la viabilité financière du projet.
Or, les installations éoliennes et solaires ne produisent que rarement à pleine puissance. Enedis proposera donc au développeur d’accepter, par contrat, que la puissance injectée dans le réseau soit réduite en échange d’un raccordement plus rapide.
« Nous souhaitons industrialiser ces offres dès l’année prochaine », avance Hervé Lextrait, chef du département Producteurs d’Enedis, même si pour l’instant le cadre réglementaire manque pour généraliser ces « offres de raccordement intelligentes ».
Autre expérimentation qui sera lancée l’an prochain en Champagne-Ardennes, principale région éolienne de France: recharger des véhicules électriques grâce au pilotage de l’électricité produite dans des parcs éoliens et utiliser les réserves de courant dans les batteries des véhicules pour aider le réseau électrique lorsque les éoliennes ne tournent pas.
Enedis est en train de finaliser l’élaboration d’un consortium réunissant des collectivités, une start-up, un fabricant de borne de recharge et un constructeur automobile. L’objectif est de tester ce dispositif sur des flottes d’entreprises ou de collectivités. Une maison de champagne est d’ores et déjà volontaire.
Un projet similaire est à l’étude à Marseille.
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