Vers une énergie à bas carbone : des scénarios pour l’électricité. So Watt?

La quasi-totalité des scénarios proposés pour la transition énergétique fait l’hypothèse d’une très forte croissance de la demande d’électricité d’ici 2050 afin d’atteindre l’objectif de la neutralité carbone à cet horizon, c’est en particulier celui que s’est fixé la France. Il est utile de faire le point sur la feuille de route pour y parvenir.

Rappelons qu’alors qu’une pandémie mondiale provoquait une grave crise sanitaire, économique et sociale, l’AIE a révisé ses scénarios antérieurs, dans son rapport 2020 sur les perspectives de l’énergie.

L’année 2020 a été marquée par la chute de 5% de la demande mondiale d’énergie primaire et une baisse de 7% des émissions de CO2, et elle a proposé un nouveau scénario plus volontariste, « Zéro émissions nettes en 2050 » : une chute de 60% des émissions de CO2 entre 2019 et 2030, associée à une baisse de 17% de la demande d’énergie primaire (son niveau en 2006 avec une économie qui aurait doublée).

En 2030, les filières renouvelables produiraient 60% de l’électricité (27 % en 2019) et le nucléaire 10%, la puissance solaire photovoltaïque installée quadruplerait en dix ans ; les automobiles électriques représenteraient la moitié des ventes, la production de batteries doublant tous les deux ans, celle d’hydrogène prendrait son essor.

Le solaire brille

Selon l’AIE (Agence internationale de l’énergie), le solaire photovoltaïque prendrait une place prépondérante dans les filières renouvelables et deviendrait, en quelque sorte le « roi » (sic) de l’électricité, à l’échelle mondiale. Quant à ses prévisions pour 2021, elles sont relativement optimistes car elle envisage une croissance de 6% de l’économie mondiale et de 4,6 % de la demande d’énergie mais avec un rebond des émissions de CO2.

La production électrique connaîtrait sa plus forte croissance de ces dix dernières années (4,5%) avec une augmentation très significative de celle des filières renouvelables (8%), en particulier le solaire photovoltaïque.

L’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), qui promeut les énergies renouvelables à l’échelle mondiale, a aussi publié en avril un rapport, le World Energy Transitions Outlook, sur l’avenir des énergies renouvelables qui conforte les « prévisions » de l’AIE.

Elle propose deux scénarios assez contrastés. Le premier « Planned Energy », basé sur la contribution prévue par les États pour atteindre les objectifs adoptés lors de la Cop 21 à Paris en 2015 (un réchauffement de la planète inférieur à 2°C à la fin du siècle). Le second plus volontariste, le scénario 1,5 °C, permettrait selon l’Irena de limiter à 1,5°C ce réchauffement comme le préconisait le GIEC.

Il suppose une stabilisation de la demande d’énergie grâce, notamment, à une forte augmentation de l’efficacité énergétique, une utilisation croissante des énergies décarbonées, une forte augmentation de la production d’électricité par des filière renouvelables, une utilisation importante des biocarburants et de l’hydrogène vert (produit par électrolyse de l’eau).

Ainsi la production mondiale d’électricité triplerait d’ici 2050, et celle-ci serait assurée à 90% par des filières renouvelables (hydroélectricité, éolien solaire, bioénergie, énergie marine) mais le solaire photovoltaïque et l’éolien domineraient la production, dont le coût a fortement baissé ces dernières années (le kWh produit étant inférieur à celui des centrales thermiques).

Les centrales à gaz et le nucléaire contribueraient respectivement à 6% et 4% de la production électrique. Ce scénario serait une étape importante vers la neutralité carbone. Il suppose une croissance très importante de la puissance électrique renouvelable installée dans le monde : elle passerait de 2500 GW, aujourd’hui, à 28 000 GW en 2050. L’électricité représenterait 51% de l’énergie finale (58 % en comptant l’hydrogène vert produit par électrolyse de l’eau avec de l’électricité décarbonée).

L’utilisation de la bioénergie dans les transports (les biocarburants) et l’industrie serait également en forte croissance (18% de l’énergie finale), de même que celle de l’hydrogène, les énergies fossiles représenteraient encore 10% de l’énergie finale (leurs émissions de CO2 seraient captées et stockées).

La forte croissance de la production et de l’utilisation de l’électricité est un premier point commun à tous les scénarios énergétiques, la montée en puissance des filières renouvelables en est un second.
On observe aussi que l’électricité nucléaire, produite sans émission de CO2, est le « parent pauvre » des scénarios, dans ceux de l’AIE sa part dans la production électrique mondiale se situerait dans une fourchette de 8 à 11% en 2040 (contre 10% en 2020).

Des constats, beaucoup de questions

Du coup, ces constats soulèvent des questions. La première étant que si la « décarbonation » de l’énergie est une évolution incontournable, quelle stratégie peut-on envisager pour la production d’électricité ? Si l’industrie ne fait plus appel au carbone fossile (le gaz naturel et le pétrole), par exemple pour produire des matières plastiques (l’électricité est déjà utilisée dans la sidérurgie), la biomasse est-elle une alternative ? C’est une deuxième question.
Troisième question, enfin : les biocarburants, produits à partir de la biomasse et éventuellement à l’aide du génie génétique, pourront-ils se substituer aux carburants pétroliers (par exemple au kérosène de l’aviation) ?
Il est urgent d’apporter une réponse à la première question car quel que soit le mix électrique qui sera adopté par chaque pays, une planification d’investissements importants sera nécessaire. S’il est indéniable qu’à l’échelle mondiale les coûts de production par les filières renouvelables ont fortement baissé, leur intermittence imposera de sérieuses contraintes au système électrique.
Comme l’ont souligné l’AIE et RTE dans leur rapport sur des scénarios électriques avec une forte contribution des filières renouvelables, le recours aux énergies renouvelables imposera une plus grande flexibilité de la production (assurée, aujourd’hui en France, par des centrales thermiques, hydroélectriques et nucléaires) qui devra être assurée à la fois par des capacités de stockage de l’électricité (par exemple avec des batteries), et des réserves de production pilotables pour faire face aux pointes de consommation et aux aléas climatiques.
La plupart de scénarios ne tiennent pas compte de cette nécessité, en particulier ceux d’Irena. Les centrales hydroélectriques, les réacteurs nucléaires et les turbines à gaz sont des filières pilotables (on peut faire varier leur production), mais ces dernières ont l’inconvénient d’émettre du CO2 (son captage et son stockage envisagés par certains scénarios restent aléatoires).

La stabilité du réseau électrique et la sécurité de la production sont le point critique d’un scénario avec une forte proportion de filières intermittentes

Un effort de R&D sur les réseaux électriques et les techniques de stockage est indispensable avec une planification des investissements. S’agissant du nucléaire, contentons-nous de rappeler, comme l’avait fait le GIEC, qu’il est une filière qui doit faire partie d’une stratégie de « décarbonation de l’énergie ».
Son utilisation rencontre de sérieuses oppositions comme en témoigne un récent éditorial de la revue Nature qui rappelle que les accidents de Tchernobyl et de Fukushima, d’origine très différente, ont porté atteinte à son crédit.
Nature souligne également que l’électronucléaire pâtit de la confidentialité dans laquelle ont été prises la plupart des décisions concernant les choix techniques dans les pays qui l’ont développé.
Le nucléaire ne prendra une place significative (de 30 à 50 %) dans le mix électrique du futur qu’à plusieurs conditions :
– les coûts de construction des réacteurs des nouvelles filières (les EPR notamment, celui de l’EDF à Flamanville s’élèverait à 19 Mds €) devront être réduits
– un effort de R&D sur les filières du futur doit être poursuivi
– la mise au point de filières de réacteurs de moyenne puissance (300- 500 MW) construits par modules permettrait de fournir une puissance pilotable en appui à des filières renouvelables
– l’existence d’une autorité indépendante chargée de la régulation de la sûreté des installations (c’est la cas en France avec l’Autorité de Sûreté Nucléaire, l’ASN, au Japon, l’autorité chargée de la sûreté n’avait pas de réelle indépendance par rapport à l’industrie nucléaire avant Fukushima).
Soulignons, enfin, que les capacités d’exportations de l’industrie nucléaire, française notamment, supposent le maintien d’une grande compétence en matière d’ingénierie nucléaire, mais aussi l’existence d’une « culture du risque » dans les pays importateurs qui leur permettrait de gérer un éventuel accident.
L’UE a annoncé, le 21 avril 2021, un accord politique confirmant l’objectif de parvenir à une neutralité carbone à l’horizon 2050, et son engagement à réduire ses émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990.
Cet objectif est très ambitieux et pour l’atteindre les pays européens ne peuvent pas se contenter de proposer des scénarios, ils doivent planifier des mesures concrètes avec des investissements à long terme, en particulier pour le mix électrique qui va jouer un rôle clé dans la transition énergétique.
commentaires

COMMENTAIRES

  • On voit bien à la lecture de cet article qu’il y a un constat qui n’a pas encore été fait au niveau en particulier au niveau du solaire. Oui le solaire est bien adapté aux pays en voie de développement mais peu aux pays développés comme tous les sont en Europe et qui ne bénéficient pas pour une large partie du même ensoleillement. Mais en Europe, le point favorable est que le solaire disposent de puissants moyens pour voler à son aide, mais point trop n’en faut sous peine de sous-utiliser les moyens traditionnels pré-existants qui conditionnent la stabilité de toutes les énergies dites intermittente donc non pilotables.. On peut arriver à des situations ubuesques en procédant ainsi. Mais en pays en développement plus ou moins avancé, la soleil se justifie davantage même si le risque de « surchauffe » peut amener à des situations ou la mise en service des moyens classiques thermiques devient nécessaire annulant ainsi les gains de CO2 voir les surpassant. C’est donc pays développés ou pas un jeu d’équilibre à trouver et se convaincre rapidement que les énergies renouvelables intermittentes ne peuvent à elles seules constituer une solution viable ni du point de vue de l’équilibre du réseau ni des conséquences en terme d’effet de serre du au CO2 sauf à faire appel à des stockages de tailles monstrueuses avec les coûts et la pollution latente induite. Ou faire appel à une proportion raisonnable de renouvelables pilotables.

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  • Cette analyse ne prend pas en compte les données de la géographie humaine et politique . Or les besoins varient selon les territoires ,une étude globale n’est pas très pertinente .

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    • Sirius, il me semblait que mes propos contenaient le même commentaire que le votre….?

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      • M. Chopin .En effet ,mais je pensais que l’analyse pouvait descendre au niveau plus régional , voire local.Sur le plan mondial vous avez raison .

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  • Toujours les mêmes refrains réactionnaires, qui refusent simplement de mesurer, tant pour l’un que pour l’autre des deux précédents commentaires. Le Solaire est une énergie largement disponible sous nos latitudes et bien plus indispensable ici que dans les pays émergents plus ensoleillés, car ils ont une « industrie » basique hélas pour longtemps encore, qui n’a pas besoin d’électricité. Hors sous nos latitudes européennes c’est l’activité économique qui est active dans la phase diurne du cycle que l’on a besoin d’énergie et de plus en plus à convertir à l’électricité pour éviter les GES. C’est pour cette raison que le solaire sera développer massivement …. pour les aveugles. En tous cas bien plus que l’éolien dont la production n’est pas corrélée au besoin mais indépendante et sera déjà, quoi qu’il arrive, suffisante pour répondre au besoin hors phase solaire, car une fois déportées en phase solaires les « besoins » nocturne artificiels ces besoins sont très limités même l’hiver avec des logement bien isolés et chauffés toute la journée au Soleil. les arguments des nucléophiles sont totalement irréfléchis et seulement issus de la perversion qui s’est installée avec les exigences du nucléaire et aujourd’hui confondus avec des vérité bibliques incontournables.

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    • Cher Rochain,
      Bon l’article en lui-même pourquoi pas, mais par contre à la fin de votre article, vous évoquez les Vérités bibliques qui peuvent constituer un bel exemple d’oxymore. La Bible, que je respecte bien sûr, est bourrée de croyances ayant parfois un rapport lointain avec la vérité pour autant qu’on puisse la connaître. Pardonnez à l’amoureux de la langue française que je suis, doublé d’un mécréant assumé.

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  • Actuellement, 0.9% de CO² pour la France vis à vis de la planète et on fait des élucubrations comme ci-dessus avec des stockages batteries pour les intermittences des renouvelables (déjà polluant avant usage). On se mord la queue pour le plaisir, ces « scientifiques de la quadrature du cercle » au service de khmers verts sont d’un ridicule !

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  • Michel DUBUS, avez-vous remarqué la propension que nous avons tous lorsque nous commettons une erreur à nous précipiter pour tenter de la corriger pour en faire finalement une seconde. C’est exactement ce à quoi nous assistons avec le stockage batteries.

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  • Le message de Rochai est celui d’un grand rêveur et ses propos sont totalement irréfléchis, encore une fois. La nuit, l’été, la consommation en France tourne encore autour de 30 à 35 GW et on voit mal comment il serait possible de la réduire à 0. De même en Allemagne où l’eau sanitaire est peu chauffée la nuit, la consommation tourne autour de 35 à 40 GW.

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    • Les consommations nocturnes sont dues aux contrats  »double tarif » qui  »imposent » aux clients d’utiliser des appareils très voraces en énergie; cumulus, lave linge, lave vaisselle… pour des raisons STUPIDES d’économies financières! Avec un tout petit peu d’intelligence les trois appareils que j’ai cité doivent fonctionner LE JOUR, AUX HEURES DE PLEIN ENSOLELLEMENT ET BRANCHES SUR UN CHAUFFE EAU SOLAIRE, ET BIEN SÜR PLUS DE CUMULUS.
      Ce sont trois résistances de 2Kw qui ne consommeront plus la nuit… sacrées réductions de la demande! Mais bien mieux encore, le jour, ces appareils ne vont plus dilapider de l’énergie électrique NOBLE (l’électricité), en énergie la plus dégradée qui soit; LA CHALEUR!
      Les  »blas blas » stupides sans cesse ressassés ne feront jamais avancer notre problématique, rajoutez les irresponsables du nucléaire… on n’est pas prêts de s’en sortir… alors que les moyens existent, sans coûter des milliards, il faut tout simplement FAIRE AUTREMENT!

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      • Bien vu Guy Favand, mais on peut aller encore plus loin. Aujourd’hui on peut aller encore plus loin et au moins utiliser au mieux les renouvelables non pilotables; les prévisions météo tres fiables à 24h, et les compteurs Linky qui servent à ça et non pas à espionner chaque foyer ce qui est totalement ridicule.
        Et établir chaque soir vers 20h un tarif adapté aux conditions réelles du lendemain.
        J’aime par ailleurs cette réaffirmation de la qualité de l’energie : elles ne sont pas égales et la plus noble, la plus intéressante, c’est l’électricité qui se transporte sur de grandes distances avec des pertes limitées. A l’autre bout de l’échelle, la chaleur qui est une énergie dégradée souvent le produit d’une machine thermique de plus ou moins bon ou mauvais rendement, mais qu’il est néanmoins valorisant de récupérer.
        Je viens de parler de rendement, un terme qu’il convient par la même occasion de remettre sur le piédestal qu’il n’aurait jamais du quitter. Plus que jamais l’efficacité énergétique a une énorme importance. Chaque point en moins, c’est du CO2 économisé.

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  • Ce que Favant ne dit pas, c’est que les solutions qu’il avance coûteront globalement plus cher. En effet, les chauffe-eau solaires et l’électricité diurne ne sont pas toujours les solutions généralisables et économiques. Tout ceci est encore du rêve et ce monsieur se garde bien de fournir des chiffres. Du bla-bla et des invectives, il connait !

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    • Désolé Cochelin, ni bla bla ni invectives, je ne m’exprime que sur du vécu et sur ce que j’ai pu vérifier expérimentalement… vous feriez bien d’en faire de même au lieu de  »ragotter comme un enfant »!
      Et ce vécu date de 40 ans; 40 ans sans factures EDF ni factures d’eau… j’ai donc un certain recul et une gigantesque expérience (bon je suis aussi prof en Sciences et Techniques Industrielle et j’avais conçu et réalisé le premier onduleur de puissance à très haut rendement en 1986… rien à l’époque sur le marché mondial!).
      Pour monsieur Dubus, il y a bien mieux à faire…
      1) Le lave linge doit être alimenté en eau chaude solaire, plus du tout de résistance chauffante de 2Kw! Comme je l’ai déjà écris, le linge sera aussi rincé à l’eau chaude solaire d’ou élimination totale des produits lessivels et si le linge est étendu chaud, il se défroisse, moins de repassage, enfin, il sèche plus vite!
      2) Chez nous, c’est plutôt deux douches par jours… très grande citerne de récupération des eaux pluviales…
      3) Bien sûr, vaisselle à la main à l’eau chaude solaire
      4) A la Guadeloupe, pas besoin de se chauffer, mais aussi et surtout pas besoin de climatiser dans une maison bioclimatique (beaucoup à dire).
      Je pourrai rajouter une foultitude d’autres moyens pour consommer très peu en conservant tout le confort moderne… et disposer même encore plus que le confort moderne, mais là pour comprendre, ce n’est pas donné à toutes les personnes!

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      • M. Favant, vous ne parlez que du secteur électrique pour votre cas personnel, et à la Guadeloupe. Vous ne pouvez pas en déduire que vous allez révolutionner la situation énergétique du pays, et je rajouterais même que votre propre empreinte énergétique, tout compris par vos consommations annexes, vos revenus et votre accès aux services publics, est nettement supérieure à ce que vous pensez. Si vous êtes honnête, vous ne pouvez pas maintenir des propos aussi simplistes.

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        • Bien entendu que je prends tous ces éléments énergétiques  »annexes » en compte…trop long à développer!
          Révolutionner la situation énergétique en France et dans le monde… c’est hélas trop tard… mais j’aurai fait ma part comme le colibri!
          Mes propos ne sont pas  »simplistes », mais concrêts et vérifiés  »in situ »… je ne m’exprime pas sur un sujet scientifique sans l’avoir vérifié sur le terrain (et pas en éprouvette!).
          Dans l’habitat collectif (beaucoup en reviennent de ce concept en ces jours de confinements répétés!), il est possible de faire beaucoup de choses… mais il faut FAIRE AUTREMENT… cela impose de changer tellement d’habitudes, de comportements irréfléchis, de règlements de lois… que seuls les élus (qu’on a!) ne pourront pas y arriver…. d’ailleurs ils s’en moquent, ne regardant que le PIB et leurs actions en bourse!
          Nous en sommes arrivés à la recherche d’une résilience la plus totale qui soit et dans tous les domaines… au risque d’être à nouveau critiqué, j’avoue que cette crise pandémique ne m’a affecté d’aucune façon possible ou imaginable!
          Difficile à croire n’est-ce pas?
          Je retourne à mes activités de terrain, là je suis entrain de concevoir et réalier une serre  »blindée » (avec des matériaux de récup) pour cultiver à l’abris des ravageurs devenus très nombreux ici en Gpe.
          Bon courrage à vous!

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          • Peut-être êtes-vous retraité et militant très convaincu. Mais vos « vérifications in situ » ou « sur le terrain » ne valident en rien vos recommandations. Tout juste une intuition loin des réalités de ce monde. Si je vous répond ceci, c’est que, moi-aussi, je suis dans votre trajectoire de réduction de consommation énergétique (chauffage au bois, habitat bioclimatique,…)

  • Sans bla-bla, sans les invectives des connaisseurs ! Mon programme de « restrictions » réalisé :
    1) lessives en programme court et basse t°
    2) par personne 1 douche/semaine et le reste du temps au lavabo (comme à l’ancienne)
    3) faire la vaisselle à la main chacun son tour !
    4) se chauffer uniquement au bois (buches de 50 cm)
    Avec 1,2 3 baisse de 20% de la conso d’élec et d’eau depuis 2 ans environ. Avec 4 depuis 2012, j’ai divisé par 3 ma conso d’élec (car j’étais tout élec avant).

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  • Les solutions avancées semblent bien peu adaptées à l’habitat collectif urbain qui domine largement .
    Par ex. :une citerne pour 40 logements ? Comment la concevoir sur un immeuble de grande hauteur ?. Il faudrait une vraie révolution dans les modes de construction .Ne parlons pas du chauffage au bois strictement rural et par ailleurs destructeur des forêts .
    S’acharner à produire une électricité sans prendre en compte l’acceptabilité sociale relève de l’utopie .

    Répondre
    • Sirus, vous avez du bois et de ses déchets une image que je partage grandement, je l’ai déja dit sur ces colonnes, voir les réponses adressées à Michel Dubus. En ce monde un peu perroquet, on a tendance un peu à tirer le chasse d’eau et à évacuer le bébé avec l’eau du bain.Il faut aujourd’hui bien regarder de près ce qui se passe sur le terrain et proposer des solutions adaptées à la nouvelle donne du réchauffement climatique et ce en priorité par rapport à toute autre considération. J’espère que le film de Michael Moore sera à nouveau projeté lorsque nous pourrons retourner au cinéma, et qu’il aura le succès qu’il mérite.
      Je vais vous surprendre sans doute, mais aujourd’hui , la meilleure façon de produire de la chaleur, seule forme d’énergie réellement encouragée financièrement (en France, mais pas de bol je suis français) s’agissant de la biomasse au mépris de l’électricité point de départ imparable de la discussion à laquelle nous participons, cette meilleure façon peut passer par une ou plusieurs pompes à chaleur. Le procédé que je défend l’autorise puisque produisant potentiellement 35% d’électricité sous puissance 300 kWe comme au dessus. Ceci n’empéche pas de s’en servir pour alimenter une pompe à chaleur tout en utilisant la chaleur dissipée par le moteur. Le rendement optimisé est aussi une bonne pratique incontournable quel que soit le combustible. L’avenir est au mixage des technologies et si nous devons utiliser des déchets, j’insiste bien des déchets et pas des forêts , faisons le intelligemment.

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  • La gestion des forêts en France cela existe et elle est réalisée pour ceux qui savent de manière très correcte. Elle permet à ceux qui le désirent de se chauffer au bois dans les campagnes. Les kWh non consommés sont tjrs bon à ne pas prendre.
    Les solutions ne sont pas globales mais toujours réalisées par des petits pas qui peuvent générer de grandes rivières d’économie d’énergie… et en plus c’est poétique…

    Répondre
    • Bonjour Michel DUBUS, pas question pour nous d’aller vers les grosses centrales biomasse qui n’ont aucun sens si ce n’est dévaster un peu plus les forêts comme dans le Morvan. j’ai vu et tres apprécié le film de Michael Moore, rien à voir avec notre idéal qui est de faire des petites centrales disséminées sur le territoire de puissances comprises entre 300 kWe et 2 MWe implantées près des sources de déchets ( le transport des déchets est une aberration) et bien sûr implantées à proximité des consommateurs de chaleur quitte à les créer (petits réseaux de chaleur) donc rdt global compris entre 75 et 95% selon niveau de température de la chaleur récupérée.
      voir notre site internet http://www.edda-energie.com/
      Ceci étant, notre procédé proche de la perfection ne nous attire pas que des amis, on peu comprendre.

      Répondre
  • @ M. Dubus
    Malheureusement la forêt n’est pas toujours gérée dans le respect de la nature (la biodiversité dans le jargon actuel)
    Si un particulier peut choisir la provenance de son combustible on voit se mettre en place de véritables centrales qui peuvent même importer des bois ;ou encourager la plantation de mono espèces .
    Ici encore l’habitat collectif a des conséquences fâcheuses mais inévitables .

    Répondre
    • Pour être complet, pour nous les sources de combustibles ne sont pas les forêts mais les industiries de transformation de la biomasse qui laissent des déchets qui nous conviennent souvent bien. Il faut éviter les conflits d’usage. Pour les grosses centrales, je suis personnellement plutôt pro-nucléaire ( bien sûr non sans réserves) et plutôt SMR qui pourraient fonctionner en cogénération à proximité non pas d’une collectivité humaine, comme nos petites installation déchets peuvent le faire, mais d’une grosse zône industrielle grosse consommatrice de chaleur.

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  • La mise en place de centrales à grande échelle c’est pour le process de la biomasse avec ces méfaits gigantesques au niveau déforestation (voir le documentaire The planet of the humans de Jeff Giffs et Michael Moore). D’ailleurs les verts des USA, pris à revers, ont voulu interdire la sortie de ce documentaire… Donc il ne faut pas mettre dans le même panier le chauffage individuel au bois par buche permettant une gestion correcte des forêts et ses centrales à « méfaits » au nom de la biomasse…

    Répondre
  • Complètement d’accord avec votre analyse. Lorsque dans le parc d’une usine électrique on voit des troncs d’arbre empilés, ne c’est pas un signe tres positif contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire. En matière de déchets de toutes natures, plus que jamais le « small is beautiful » des années 70 est la bonne voie contrairement au « I want my money back as soon as possible ». Ou alors on n’a rien compris ou encore, on s’en fout.

    Répondre
  • L’article prétend que le GIEC aurait « rappelé » que le nucléaire « est une filière qui doit faire partie d’une stratégie de « décarbonation de l’énergie »… c’est FAUX, le GIEC n’a jamais dit ça, d’ailleurs il ne se prononce pas sur les options de mix électrique permettant d’atteindre tel ou tel niveau d’émissions et donc de réchauffement… ce n’est tout simlement pas son rôle. LE GIEC se « contente » (et c’est déjà) beaucoup » de passer en revue et de systhétiser la littérature existante – il ne crée pas de scénario.

    Faut-il être en manque d’arguments, pour en être réduit à tenter de jouer au ventriloque avec le GIEC…

    Répondre
  • Je vois que le débat est toujours acharné, les positions de chacun bien figées.
    Dommage.

    Alors je vais moi aussi apporter de l’eau au moulin.

    Rappelons que le coût du nucléaire sortie centrale d’Hinkley Point serait vendu 12cts / kwh, un jour, peut être, pour faire allusion aux déboires de Flamanville.

    A ce propos, appliquons donc de simples règles de trois, chères à certains polytechniciens.
    Pour compenser les 20 milliards € nécessaires à la construction de l’EPR de Flamanville, il faudrait produire, sur la base de 50€ le MWh (prix moyen de vente de l’électricité de gros) , 400 milliards de kwh soit au minimum 40 ans de production (base de 1600MW x 6300h/an = 10 milliards de kWh/ an ), uniquement pour compenser les coûts d’investissement !!!!
    Tenant compte de l’ensemble des coûts (exploitation, fabrication retraitement et stockage du combustible, + coup de démantèlement), il faudrait probablement multiplier par un facteur 2, soit 80 ans… Situation extrême , liée au caractère prototype de ce projet ? .
    Notons quand même que les premières études sur l’EPR datent des années 80 et qu’entre temps le partenaire principal d’EDF Siemens a jeté l’éponge (rappelons que le pdg de Siemens disait  » le nucléaire c’est 5% de notre activité et 90% de nos soucis » , le directeur financier d’EDF a démissionné….
    Brefs simplement quelques indices susceptibles de semer le doute …

    Concernant les aspects politiques, ou tout simplement peut être l’ego ?….

    D’un côté le modèle énergétique allemand, vilipendé par les nucléophiles, pour lesquels il ne fait aucun doute de la supériorité de nos têtes pensantes, (peut être encore des polytechniciens ?) , sur les ingénieurs et docteurs allemands.
    Critiques aussi sur les institutions européennes qui ne pensent pas comme nos élites nucléophiles.

    Et bientôt critiques aussi contre le nouveau gouvernement américain qui prêche pour les renouvelables, sans compter les techniciens de l’énergie du far west qui ont abandonné depuis bien longtemps (TMI / 1980) le nucléaire.

    Même L’AIE s’en mêle, si j’en crois un récent article publié par le monde de l’énergie du 24 mai « so watt »
    « Selon l’AIE, le solaire photovoltaïque prendrait une place prépondérante dans les filières renouvelables et deviendrait, en quelque sorte le « roi » (sic) de l’électricité, à l’échelle mondiale. »

    Ça fait quand même beaucoup de monde que ne pense pas comme le chef de file d’une partie des polytechniciens.

    Tout ça juste pour apporter un peu d’eau au moulin…

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