Énergie éolienne: un consortium européen vante un supraconducteur très prometteur
Un consortium de recherches européen sur les matériaux supraconducteurs a obtenu des résultats qui pourraient « révolutionner la production d’énergie renouvelable » en permettant de doubler la puissance d’une éolienne, a annoncé mardi l’institut espagnol qui le dirige.
Le consortium Eurotapes sur les matériaux supraconducteurs -c’est-à-dire qui n’opposent aucune résistance au passage d’un courant électrique- associe une vingtaine d’universités, de centres de recherches et d’entreprises de neuf pays européens.
Il mène depuis quatre ans des recherches sur un nouveau système visant à « produire des rubans supraconducteurs moins chers et plus efficaces », résume, dans un communiqué, l’Institut de sciences des matériaux de Barcelone (ICMAB) qui coordonne le consortium.
Concrètement, « Eurotapes est parvenu à produire 600 mètres de ruban supraconducteur avec un procédé qui en réduit le coût de production », a expliqué à l’AFP le coordinateur du projet, le professeur Xavier Obradors, joint par téléphone.
« Ce matériau, un oxyde de cuivre, est comme un fil qui conduit cent fois plus d’électricité que le cuivre. Avec ce fil, on peut par exemple produire des câbles qui transportent beaucoup plus d’électricité ou bien générer des champs magnétiques plus intenses qu’actuellement », a-t-il expliqué.
Les applications « pourraient révolutionner la production d’énergie renouvelable », selon l’ICMAB.
Car « ce nouveau matériau peut servir à équiper des aérogénérateurs plus puissants et plus légers », a expliqué M. Obradors, assurant qu’on pourrait ainsi « doubler la puissance d’une éolienne ».
« Il pourrait aussi être utilisé pour une nouvelle génération d’avions électriques, pour qu’ils pèsent moins », a-t-il dit.
Ce qui est nouveau avec ce projet, résume le scientifique espagnol, « c’est la manière de fabriquer le matériau, associant faible coût et hautes performances ».
Jusqu’à présent, les supraconducteurs mis au point ne fonctionnent qu’à des températures extrêmement basses, limitant les applications aux seuls laboratoires.
Mais l’industrie « a appris à gérer des températures de -200 centigrades, de manière simple et fiable » grâce à des machines frigorifiques très performantes, dit M. Obradors.
Des organismes et entreprises de neuf pays -Espagne, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Autriche, Italie, Slovaquie, Roumanie, Belgique- participent à ce projet de recherche sur la supraconductivité, au budget de 20 millions d’euros financé pour l’essentiel par l’Union européenne.
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