Energie : Eon en voie de céder sa participation dans Uniper
Le groupe d’énergie allemand Eon a annoncé mercredi être en discussion avancée avec le finlandais Fortum Oyi pour lui céder sa participation de 46,65% dans Uniper, sa filiale regroupant les centrales à charbon et à gaz.
« L’accord, qui pourrait être conclu en 2017, stipulerait que Fortum présenterait une offre publique d’achat sur Uniper SE, sur laquelle Eon aurait à se décider au début de 2018 », indique-t-il dans un communiqué.
En plus de s’emparer du bloc minoritaire d’actions encore détenu par Eon, Fortum lancerait au début de l’an prochain une offre pour la totalité du capital restant, en proposant à chaque actionnaire de racheter sa part à raison de 22 euros par action.
Ces annonces ont été bien accueillies par le marché. A 10H40 GMT, l’action Uniper, cotée sur l’indice MDax des valeurs moyennes, s’envolait de 5,37% à 22,19 euros, soit déjà au-delà du prix hypothétique de rachat par Fortum, et l’action Eon s’envolait de 2,91% à 9,48 euros sur le Dax.
En cas d’accord avec Fortum, Eon pourrait empocher la somme de 3,8 milliards d’euros, sous réserve de l’approbation de l’opération par les autorités de la concurrence.
Eon, l’un des quatre grands fournisseurs d’énergie allemands, implanté à Essen (Ouest), a connu de grandes difficultés depuis la décision couperet de l’Allemagne d’abandonner progressivement le nucléaire après la catastrophe de Fukushima en mars 2011.
L’entreprise avait réagi en se recentrant sur les énergies renouvelables et en se séparant de ses centrales à charbon et à gaz regroupées dans la filiale Uniper.
En août dernier, le patron d’Eon, Johannes Teyssen, ne faisait pas mystère des intentions du groupe d’étudier « toutes les options possibles » pour se défaire de sa participation de près de 47% dans Uniper.
Si ce projet se réalise et qu’Uniper passe sous pavillon étranger, son patron Klaus Schäfer risque d’être déçu. Il a récemment déclaré qu’Uniper avait vocation à « rester une compagnie indépendante et cotée en Bourse », dans une interview au quotidien Handelsblatt.
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