Energie: le gouvernement table sur une poussée des renouvelables d’ici 2030
La France compte accélérer sur la production d’électricité d’origine solaire et éolienne, jusqu’ici en retard, dans son prochain projet de loi de programmation sur l’énergie et le climat, indique un document de travail gouvernemental rendu public mercredi.
Le texte de 62 pages, intitulé « planification écologique dans l’énergie », a été produit par le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) qui dépend de Matignon, et dévoilé par le Monde.
Avant le texte de loi, dont le gouvernement doit présenter les grands contours début juillet, le SGPE met en rapport la réduction prévue des émissions de gaz à effet de serre de la France, les besoins énergétiques du pays, la consommation d’énergie prévue d’ici 2030, et les moyens d’atteindre ces objectifs.
Dans ce cadre, au vu de la sortie progressive des énergies fossiles et de l’électrification du pays, il prévoit un « doublement du rythme annuel de développement » des capacités de production photovoltaïque, pour parvenir à une capacité de production de 128 à 160 gigawatts en 2050.
Cela signifie que la production d’énergie solaire doit croître de 3,7 à 5,5 GW par an, alors que le rythme actuel est « d’environ 2 GW » par an, indique le rapport.
Même chose pour l’éolien terrestre, dont la production devra croître « jusqu’à 2,5 GW par an » après 2035, contre 1,2 GW par an actuellement. Dans son discours fondateur sur l’énergie à Belfort le 10 février 2022, Emmanuel Macron avait au contraire évoqué un « étalement dans le temps » des objectifs de développement de ce secteur pour ne pas heurter les opposants.
La biomasse (bois, matières et déchets agricoles pour biocarburants et biogaz…) aura son rôle, mais le projet propose des priorités d’usage (alimentation humaine et animale, puits de carbone, industries sans alternatives décarbonées…).
Du côté du nouveau nucléaire, le gouvernement vise toujours six EPR2, avec une option pour huit supplémentaires, d’ici 2050.
Sur les 56 existants, « entre 0 réacteur (l’objectif) et 9 réacteurs (cas défavorables) » seront fermés avant leurs 60 ans « pour raisons de sûreté ».
Dans l’équation, le premier élément reste la sobriété: d’ici 2030, le gouvernement table sur une baisse de 17% de la consommation finale d’énergie du pays par rapport à celle de 2021, via notamment la baisse des énergies fossiles, la rénovation des bâtiments, les efforts sur le chauffage en hiver etc…
En matière d’hydrogène vert, le document souligne le besoin de développer la production à 10 GW d’électrolyseurs installés en 2035 contre 6,5 GW prévus en 2030, mais surtout « d’atteindre » un coût de revient « d’environ 2,5 euros par kg en moyenne » pour que le secteur reste compétitif. Le coût actuel de l’hydrogène fossile est de 2,8 euros par kilo.
COMMENTAIRES
Cela me fait rire quand je lis que nous sommes en retard sur le projet de loi…. On est en retard en immobilisme absolu depuis 2015, date de la cop21 de Paris durant laquelle nous avons pris de nombreux engagements pour l’objectif 2020, dont aucun » à été tenu, et pour la plupart d’entre eux même pas commencés à fin de membre de l’échéance de 2020 et à peine embauchés aujourd’hui.
Consternant.
L’immobilisme absolu n’est pas perçu par tous de la manière du « Père Vert » Serge !!!
Ce qui est sur c’est que les Prix de Marché aux Heures de Plein Soleil sont régulièrement très bas, donc les charges de la CSPE doivent se gonfler à ces heures-là pour le quidam moyen…
Les ENRi progressent avec de beaux projets et de moins beaux (tout est relatif…). Par contre en Allemagne, ils n’arrivent pas à arrêter leur « Base » au Charbon durant le printemps (époque optimale pour les ENRi) malgré plus de 130 GW d’ENRi et qu’ils nous exportent de Gros volumes d’électricité aux Heures de Plein Soleil (et que nous leur exportons de gros volumes d’électricité durant la Nuit !!!).
Avec de plus en plus de PV en Europe, la saturation approche (il y a eu de Gros prix négatifs récemment durant le Week-End et des prix négatifs en semaine aussi… Surtout avec PV + éolien en production « importante » en simultané). Comment gérer cela !??? Peu de monde en parle et cela devient plus qu’urgent… (Le transfert des Heures de fonctionnement des chauffe-eaux peut amener quelques centaines de MW en milieu de journée la moitié de l’année, les VE consommeront aussi en milieu de journée – mais aussi en milieu de Nuit !).
Pas sur que les plans RTE tenaient compte des effets de Marché et de la saturation des Marchés Européens aux Heures de Plein soleil !!!
Sinon le « ramp-up » avant la courbe en cloche de production PV est souvent assuré par une montée en puissance avec du Gaz (en France avec pas mal d’hydraulique, mais pas tout le temps !!!).
Les 30 GW de PV installés potentiellement en Europe en 2023 vont être par endroit un Bienfait, Mais dans d’autres cela va mettre une sacrée cacophonie entre Marché Libre et Faussé et le peu de transfert de consommation à ces heures (Hélas !!!), cela va créer de « vilaines » spéculations dues à des excès de production …
Nota : Le Pilotage des ENRi doit devenir au plus vite une nécessité. La priorité d’injection va être une catastrophe sur le Long Terme pour le Prix moyen du petit consommateur et aussi pour les investissements dans du Vrai pilotable décarboné (Hydraulique ou Nucléaire).
Toujours pas l’once d’une explication sérieuse sur la manière dont seraient intégrées ces ENRv dans de telles proportions…
Un jour, il faudra aller chercher tous ces braves gens et mettre en lumière leur tartuferie.
Bonjour,
Il m’est impossible de croire à ce texte:
« Le texte de 62 pages, intitulé « planification écologique dans l’énergie », a été produit par le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) qui dépend de Matignon »
Surtout quand on a une idée du passé écologique de notre Première Ministre. Elle qui voulait fermer une quinzaine de centrale nucléaires. Elle nous a aussi répété récemment que la France devait marcher sur 2 jambes l’une renouvelable et l’autre pilotable. Il va falloir apprendre à marcher à cloche-pied la plupart du temps.
Il faudra un jour faire le classement des personnes qui nous ont proposé des scenarii les plus improbables à propos de l’avenir énergétique de la France. Il faudra commencer par ceux qui ont été auditionnés par la commission de l’Assemblée Nationale concernant la perte de souveraineté de la France en matière d’énergie. Il faut avoir le courage d’aller voir et s’informer réellement. (Les mieux classés seront peut-être S Royale, F Hollande, E Vals, E Borne, …)
Repris ailleurs, je cite
« la Commission d’enquête sur la perte de souveraineté a révélé un niveau d’aveuglement et d’inconscience ahurissants de la part de nos responsables politiques. Pour être le bon élève de la construction européenne, nous avons laissé l’idéologie anti-nucléaire, venue notamment d’Allemagne, injecter son poison dans la société, jusqu’aux plus hautes sphères de l’Etat et des entreprises publiques. Le résultat, c’est que nous avons démobilisé la filière nucléaire en lui envoyant des signaux négatifs,
alors qu’elle nous assure un avantage compétitif certain, la sécurité d’approvisionnement et une électricité décarbonée ».
Ségo et Borne (qui peuvent prétendre ou rester 1er ministre) ont toutes les 2 le meilleur niveau d’aveuglement et d’inconscience voire d’incompétence pour nous envoyer ds le mur.
Pour les aveugles volontaires qui nuancent « immobilisme absolu » :
Engagement de la France à la cop 21 de 2015, par exemple, 6 GW d’éolien offshore opérationnels à l’échéance 2020 !
Résultat sur ce poste d’engagement (les autres en sont au même point), ZERO GW d’éolien offshore au 31 décembre 2020…..
et 0,5 GW d’offshore en 2023 !
En effet, on a presque tenu nos engagements !
@ »Père Vert » Serge,
Si vous croyez que des annonces « absolutistes » politiques sont toujours réalisables c’est votre Droit… Comme dit l’adage, les promesses n’engagent que ceux qui y croient…
L’éolien Offshore en France (sur ses cotes) est bien plus complexe à réaliser pour moultes raisons que l’éolien Offshore en Mer du Nord, qui hérite de l’énorme savoir-faire, du matériel et des bases logistiques de l’Oil&Gaz Offshore… avec même dans le cas de la Mer du Nord des mutualisations de moyens qui doivent faire baisser les prix de cout d’extraction de Gaz et de Pétrole…
Les fonds au large de nos cotes (sauf en Manche) sont rapidement profonds et l’éolien flottant risque de rester une « chimère » (Cf Projet d’éolien Flottant abandonné par SHELL en Bretagne Sud, quelques semaines après un « Bel » article d’un de ces cadres sur ce site – Sacré Cocasserie !!!)…
Pour Rappel, ce n’est pas parce que des pays ont potentiellement 2.000 heures de PV potentiels que partout en France on a ce niveau !!! (et c’est bien loin de là par endroit – Hélas mais c’est ainsi)
Toujours Rien sur les STEP (3 GW à minima sont à faire !!!) ni sur les nouvelles interconnexions frontalières (39GW de capacités à atteindre !)…
La filière de production PV, sans coordination européenne globale va être un GROS FIASCO surtout avec des Marchés « Libres et Faussés » partout en Europe…
Croire que l’on saura gérer 100 GW de PV au printemps et en été est une Utopie !!! (ce sera des écrêtements massifs donc de grosses indemnités aux producteurs… et une augmentation de prix pour le consommateur moyen !).