Energie: vers un marché plus diversifié grâce aux renouvelables
Le marché mondial de l’énergie sera le plus diversifié jamais observé d’ici 2040, réparti à parts égales entre le pétrole, le gaz, le charbon et les renouvelables, selon une étude du géant BP publiée mardi.
Cette diversification s’accompagne d’une demande en énergie qui va aller crescendo, précise le groupe pétrolier dans son rapport annuel sur les grandes tendances du marché, dévoilé le jour de l’ouverture de l’International Petroleum Week à Londres, qui réunit des professionnels du secteur.
« Nous constatons une concurrence accrue entre les différences sources d’énergie, en raison d’offres abondantes et de l’amélioration de l’efficacité énergétique », relève Spencer Dale, économiste en chef chez BP.
« Alors que le monde apprend à faire plus avec moins, la demande en énergie va être satisfaite avec les sources les plus diverses jamais vues », a-t-il complété.
BP s’attend à ce que d’ici 2040, le pétrole, le gaz, le charbon et les énergies renouvelables représentent chacun un quart du marché.
Cette diversification est due pour une bonne part à l’essor spectaculaire des énergies propres, grâce à une meilleur compétitivité de l’éolien et du solaire et à l’apport de la Chine et de l’Inde.
La hausse de la consommation d’énergies renouvelables, attendue autour de 7% en moyenne par an sur la période 2016-2040, va être beaucoup plus vive que celle de gaz (+1,6%) et surtout de pétrole (+0,5%) et de charbon (stable).
Concernant le pétrole, BP prévoit que l’utilisation pour les transports, aujourd’hui dominante, va être dépassée après 2030 par des usages non-combustibles, comme dans la pétrochimie.
L’offre de pétrole est quant à elle pour l’heure soutenue par la production américaine, mais BP estime que les pays de l’Opep prendront le relais vers la fin des années 2020 en raison d’une stratégie des producteurs du Moyen-Orient d’augmenter leur part de marché.
BP estime par ailleurs que la rapide croissance du nombre de voitures électriques ne se traduira pas par une baisse de la demande de pétrole, qui restera plus élevée en 2040 qu’elle ne l’est aujourd’hui.
Les véhicules électriques devraient représenter 15% du parc mondial en 2040, souligne le pétrolier, qui reconnaît que le rythme de développement de ce nouveau marché dépendra de la volonté des gouvernements d’interdire ou non à terme les moteurs à combustion.
Le Royaume-Uni et la France projettent par exemple de mettre fin aux ventes de voitures essence ou diesel d’ici à 2040.