L’énergie nucléaire, une composante essentielle du mix électrique européen
Les statisticiens d’Eurostat se sont intéressés, dans une étude publiée au début du mois de mai, à la place de l’énergie nucléaire dans le mix électrique de l’Union européenne.
Selon cette étude, la moitié des États membres de l’UE exploitent actuellement des réacteurs nucléaires sur leur territoire à des fins de production d’électricité bas carbone : l’Allemagne, la Belgique, la Bulgarie, l’Espagne, la Finlande, la France, la Hongrie, les Pays-Bas, la République Tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède.
L’atome au cœur de la moitié des mix électriques européens
En 2016, l’ensemble des centrales nucléaires de ces pays ont généré 839,7 GWh d’électricité. Ce volume représente 25,8% de l’électricité produite au sein de l’Union Européenne.
Eurostat note cependant que la tendance est à la baisse depuis une dizaine d’années pour la production électronucléaire européenne.
Les chiffres publiés par l’office de statistique de l’Union Européenne indique en effet que la production des réacteurs nucléaires des États membres a diminué de 17% entre 2004 et 2016.
Malgré les nombreux débats qui l’entourent, le nucléaire reste cependant une ressource énergétique plébiscitée par les pays membres de l’UE.
Entre 1990 et 2016, une grande majorité de pays ont en effet renforcé la part de l’atome dans leur mix électrique.
Sur cette période, la production électronucléaire de la République Tchèque a progressé de 91,5%.
Une tendance qui se confirme, dans une moindre mesure cependant, dans des pays comme la France (+28,4%), la Slovénie (+23,6%), la Slovaquie (+22,7%), la Finlande (+20,7%), la Hongrie ( +16,9%), les Pays-Bas (+13,1%), le Royaume-Uni (+9,1%), l’Espagne (+8,0%) et la Bulgarie (+7,5%).
Deux États membres ne confirment pas cette tendance haussière : la Lituanie, qui a décidé de stopper la production de son parc nucléaire en 2009, et l’Allemagne dont la production à drastiquement diminué de 44,5% à la suite de la décision du gouvernement d’Angela Merkel de sortir du nucléaire.
48% de l’électricité consommée en Europe est d’origine nucléaire
La France est le premier producteur d’électricité nucléaire d’Europe.
En 2016, le parc nucléaire français a en effet permis de produire quelques 403.195 GWh d’électricité… soit 48% de la production électrique européenne totale.
L’Allemagne se positionne sur la seconde marche du podium (plus de 84,6 GWh, soit 10% du total européen) suivi du Royaume-Uni (71,7 GWh, 8,5%), la Suède (63GWh, 7,5%) et l’Espagne (58,6 GWh, 7%).
« En 2016, ces cinq États membres représentaient plus de 80% de la quantité totale d’électricité produite dans les installations nucléaires de l’UE », soulignent les auteurs du rapport d’Eurostat.
France : un mix électrique exemplaire d’énergies décarbonées
La France compte actuellement 58 réacteurs nucléaires en activité, répartis sur 19 centrales, et un réacteur de type EPR en cours de construction.
Il s’agit du plus important parc nucléaire d’Europe, et le deuxième au niveau mondial (derrière les États-Unis).
Grâce à une puissance cumulée totale de 63,2 GW, les centrales nucléaires françaises ont assuré la production de 63,2 GWh d’électricité en 2017.
« Nous avons eu une baisse de production ces dernières années. En 2017, elles ont été causées par des aléas comme les arrêts longs de Paluel 2 et Fessenheim 2, de l’audit Creusot ou de l’affaire Digue Tricastin », explique EDF.
Grâce à la puissance de son parc nucléaire et à l’importance de l’énergie renouvelable (hydroélectricité notamment) dans son mix électrique, la France produit 90% de son électricité sans émission de dioxyde de carbone.
Le secteur électrique français est à ce titre un des plus vertueux d’Europe, une caractéristique qui devrait encore s’améliorer dans les années à venir si la fermeture des centrales au charbon se poursuit et que la part du nucléaire dans notre mix électrique est maintenue.