Énergie : demandez le programme de la présidentielle !
Article signé Michel Gay.
Les choix énergétiques figurant dans les programmes des 10 principaux candidats à l’élection présidentielle (Dupont-Aignan, Hidalgo, Jadot, Le Pen, Macron, Mélenchon, Pécresse, Roussel, Taubira, Zemmour) en matière d’électricité, de gaz, et de nucléaire pour les entreprises et les Français sont-ils pertinents ?
Énergie et démagogie
L’énergie est le fondement de toute économie. Sa production massive et bon marché répondant à la demande de l’industrie et des particuliers (électricité, chaleur, transport,…) en est le cœur vital.
Cette production fondamentale nécessite des ressources énergétiques disponibles (uranium, pétrole, gaz, charbon, biomasse, vent, soleil,…), des matières premières (cuivre, nickel, lithium,…), et doit limiter les nuisances environnementales (émissions de gaz à effet de serre, pollutions,…).
Si les orientations annoncées par ces 10 candidats dans le domaine des énergies contiennent beaucoup de grandes généralités démagogiques « passe-partout », d’incantations parfois incohérentes, et de lettres au Père Noël (Hidalgo, Jadot, Mélenchon,…), il existe aussi quelques choix de société.
Cinq candidats (Macron, Pécresse, Roussel, Zemmour, Le Pen) sont clairement favorables à l’énergie nucléaire, dont trois (Macron, Pécresse et Roussel) sont, hélas, également favorables aux énergies renouvelables, notamment l’éolien, probablement davantage par opportunisme politique pour « ratisser large » que par conviction technique.
Seuls trois candidats (Dupont-Aignan, Le Pen, et Zemmour) sont clairement hostiles aux éoliennes.
Seule une candidate (Le Pen) évoque également l’arrêt des subventions aux panneaux solaires qui dilapident pourtant plusieurs milliards d’euros d’argent public chaque année en France pour une production infime et intermittente.
Une autre candidate (Taubira) propose un référendum sur le nucléaire, ce qui permettrait à toute la sphère médiatico-écolo-antinucléaire de déverser comme d’habitude leur bile et de se déchaîner pour pourrir les débats préalables afin d’effrayer les Français.
Faites votre choix !
En annexe figure l’essentiel des propositions des candidats dans le domaine énergétique à la base de toute activité et de production de richesse.
Il est désolant et préoccupant de constater que la plupart d’entre eux n’ont pas les idées claires sur les conséquences techniques, écologiques, géostratégiques, et sociales de leurs choix sur un sujet aussi crucial pour l’avenir de la France et des Français.
Certaines propositions (Jadot, Mélenchon, Taubira) sont mêmes techniquement et économiquement irréalistes, sans aucun fondement sur des réalités.
Ces programmes indigents dans le domaine de l’énergie à 3 ou 4 exceptions (Le Pen, Pécresse, Roussel, Zemmour) reposent sur le ruineux développement inconsidéré d’énergies renouvelables aléatoirement variables ou intermittentes (éolien et solaire).
Ils sont à l’image de la classe politique française : d’une affligeante médiocrité.
Extraits centrés sur l’énergie des programmes de 10 candidats
(Par ordre alphabétique)
1) Nicolas DUPONT-AIGNAN
Réduction de nos factures d’électricité, en finançant un grand plan d’isolation thermique en utilisant les aides et incitations actuellement réservées aux éoliennes.
Zéro éolienne implantée en cinq ans.
2) Anne HIDALGO
Développement d’un plan sur 5 ans pour décarboner l’économie.
Accompagner chacun dans la fin du recours aux énergies fossiles. Passer de l’économie de la consommation à l’économie de la réparation, se déplacer sans abîmer.
Objectif : neutralité carbone en 2050 et faire voter au Parlement, chaque année, un budget carbone de la Nation.
Mettre fin aux subventions publiques aux activités néfastes (énergies fossiles, pesticides, etc.).
Sortie rapide du nucléaire.
Mise en place d’un ISF afin de mettre à contribution les plus fortunés pour financer la transition énergétique. Les placements liés aux énergies fossiles seront surtaxés.
Baisser les taxes sur les carburants (TVA à 5,5%).
La fiscalité environnementale sera dotée d’une Règle d’Or Climatique pour assurer la transparence et la pertinence des usages : 50 % pour des dépenses accélérant la transition écologique et 50 % pour des mesures sociales en faveur des ménages particulièrement impactés par la transformation de nos modes de vie ou déjà en difficulté sociale.
3) Yannick JADOT
Développement d’une grande filière de la rénovation avec comme objectif la création de 200 000 emplois.
4) Marine LE PEN
Construction de 6 EPR, réouverture de Fessenheim et relance du programme Astrid.
S’appuyer sur l’hydrogène.
Arrêter les subventions aux énergies intermittentes telles que l’éolien et le photovoltaïque pour réaliser des économies de 6 à 7 milliards d’euros par an.
Faire un moratoire sur l’intégralité des chantiers d’éoliennes et engager de façon progressive leur démantèlement.
Baisse de la TVA sur le carburant (à 5,5%) et sur le gaz et l’électricité.
5) Emmanuel MACRON
Les orientations du président de la République Emmanuel Macron « futur candidat » sont contenues dans son discours du 8 décembre 2020 au Creusot dans lequel il a souligné le caractère fondamental de la filière nucléaire pour l’indépendance de la France, tant dans les domaines énergétique et climatique que de souveraineté nationale.
Il semble avoir compris que le nucléaire est le meilleur atout de la France en matière économique, industriel et écologique. Toutefois, il reste « en même temps » pour les énergies renouvelables auxquelles il ne renonce pas.
Il s’est exprimé sur la construction du nouveau réacteur EPR et sur le projet de « petit » réacteur nucléaire SMR (Small Modular Reactor), appelé « Nuward » en France.
Cependant, avec l’actuel Président, il y a les mots et les actes qui sont rarement en accord. C’est le principe flou du « en même temps ».
« Je veux du nucléaire et en même temps du renouvelable ! ».
« Alors qu’il est très difficile de dire aujourd’hui quel sera, du nucléaire ou des énergies renouvelables, la meilleure technologie pour remplacer notre parc nucléaire existant en 2035, nous devons donc regarder tous les champs des possibles.
Il nous faut étudier d’abord la faisabilité technique d’un mix électrique avec un très haut niveau d’énergies renouvelables ».
6) Jean-Luc MÉLENCHON
Assurer l’isolation d’au moins 700 000 logements par an.
Réduire l’impact écologique : développer la construction Bois Terre Paille.
Conditionner l’obtention de labels écologiques à des résultats énergétiques concrets.
Revenir sur la libéralisation du marché de l’électricité et du gaz : stopper la privatisation des barrages hydroélectriques, créer un pôle public de l’énergie en renationalisant EDF et Engie et en lien avec des coopératives locales.
Instaurer une tarification progressive de l’énergie et garantir la gratuité des premières quantités indispensables à une vie digne.
Annuler la libéralisation du marché de l’électricité et du gaz : stopper la privatisation des barrages hydroélectriques, créer un pôle public de l’énergie en lien avec des coopératives locales en renationalisant EDF et Engie.
Annuler les hausses du tarif du gaz depuis 2017.
Sortir du nucléaire : abandonner les projets d’EPR et d’enfouissement des déchets nucléaires, planifier le démantèlement de la centrale de Fessenheim.
Mettre en place une convention collective unique pour les travailleurs du nucléaire et arrêter l’utilisation massive de la sous-traitance, tout en garantissant leur reconversion au fur et à mesure des fermetures de centrales.
Mettre fin aux situations de précarité énergétique : privilégier les rénovations complètes, interdire la location des passoires thermiques, renforcer les programmes de détection des passoires énergétiques.
Planifier le 100% énergies renouvelables avec un double axe sobriété/efficacité énergétique pour 2050.
Sortir des énergies carbonées : arrêter les subventions aux énergies fossiles, y compris à l’étranger.
Développer les énergies marines renouvelables (EMR) dans le cadre du plan de transition énergétique et d’une maîtrise publique des installations et réseaux : refuser l’abandon de la filière d’énergie marine et assurer son développement industriel par la nationalisation de la branche Energies Marines d’Alstom cédée à General Electric et de la branche éolienne d’Areva cédée à Siemens.
Relever les ambitions climatiques de la France avec pour objectif une baisse de 65% des émissions en 2030 et rendre public un bilan annuel.
Obliger les entreprises à mettre en œuvre une comptabilité carbone pour les émissions directes et indirectes certifiée par un organisme public agréé.
Instaurer des droits de douane sur des critères écologiques (émissions carbones, pollutions, etc).
7) Valérie PÉCRESSE
Fusionner le Livret A avec le Livret développement durable pour mettre les ressources du Livret A au service de la transition écologique puisqu’à eux deux ils rassemblent près de 469 milliards d’euros.
Décarboner les transports : Objectif 2035 pour que tous les véhicules neufs ne consomment plus d’énergies fossiles, pas seulement les voitures, mais aussi camions, cars, bus, trains, deux roues, bateaux, petits avions (Et 50% de biocarburants durables dans les plus gros avions).
Simplifier les lois pour éviter que la justice annule des grands projets de transport ferroviaire après des années de concertation, alors qu’ils sont d’intérêt écologique.
Retirer la TVA sur la taxe de l’électricité.
Réformer le tarif régulé pour que les consommateurs profitent pleinement de la compétitivité de l’énergie nucléaire.
Remettre à plat les frais commerciaux des opérateurs qui enflent avec les certificats d’économie d’énergie.
Mettre sous contrôle le réseau de transport de l’électricité qui n’est pas transparent sur ses coûts qui explosent, alors que RTE est une entreprise publique.
Augmenter la quantité d’énergie vendue par EDF à la concurrence.
Électrifier les usages pour réduire les importations d’hydrocarbures.
Réinvestir dans le nucléaire, rénover nos installations, relever le défi industriel des EPR, envisager la piste des petits réacteurs modulaires.
Relancer le projet du réacteur Astrid.
Pousser les investissements de sûreté nucléaire ainsi qu’une politique de contrôle et de transparence irréprochable.
Relancer les projets technologiques qui permettront de limiter les déchets nucléaires et de les stocker.
Proposer une décision au Parlement sur le centre d’enfouissement des déchets, attendue depuis tant d’années, après tant de débats publics.
Se servir du nucléaire pour créer de l’hydrogène vert.
Passer aux biocarburants de 2e génération pour les avions du futur, développer le bio méthane.
Soutenir les chaufferies de biomasses dans les zones rurales et le chauffage urbain issu de la géothermie.
Lancer un grand plan d’utilisation de l’hydrogène propre qui doit faire partie des priorités de l’avenir.
Développer en parallèle du nucléaire le petit hydraulique, le photovoltaïque et l’éolien. Pour l’éolien, il faut associer les habitants et édicter des zones de protection de nos espaces naturels remarquables et de nos zones de pêche.
Diversifier nos sources d’énergie, en poursuivant les investissements sur le stockage (barrages, batterie…) et la recherche / l’expérimentation sur l’hydrogène. Cependant les énergies renouvelables doivent respecter les paysages, l’adhésion des populations riveraines et faire en sortes que ces énergies ne soient pas inflationnistes, il y a trop peu de transparence et la rémunération des opérateurs doit être mieux contrôlée.
Développer les incitations financières plutôt que les taxes pour décarboner la consommation des ménages, (remplacement des véhicules ou des chaudières polluants).
8) Fabien ROUSSEL
Pour un mix énergétique avec du nucléaire et du renouvelable. La priorité est de se passer des énergies fossiles.
9) Christiane TAUBIRA
Concentrer l’ensemble des aides françaises et européennes à l’investissement et à la recherche pour accélérer la transition écologique des entreprises : décarbonation, nouvelles mobilités, sobriété énergétique du numérique… Ce soutien ira aux entreprises qui relocalisent et qui produisent en France.
Référendum sur la question du nucléaire : C’est une énergie non carbonée, c’est une réponse de transition, mais sa part doit diminuer et il est urgent de faire plus pour les énergies renouvelables. Ce sujet devra être tranché par les Français.
10) Eric ZEMMOUR
Pour le développement du nucléaire.
Interdire tout nouveau projet de construction d’éoliennes et geler les projets en cours. Rediriger le soutien public aux énergies éoliennes et solaires vers les renouvelables thermiques.
Baisse des taxes sur les carburants.
COMMENTAIRES
3 lignes concernant F. Roussel, c’est un peu cour.
Pour Quelqu’un qui a combattu:
1/-la privatisation et la libéralisation de l’énergie. 2/- la fin de superphénix. 3/- de Fessenheim. 4/- la loi nome et l’Arenh…
Pour quelqu’un qui souhaite la construction d’au moins 6 EPR pour une réindustrialisation et une électricité bon marché pour les familles et les entreprises.
Relance du projet ASTRID.
Poursuite du projet ITER.
Nationalisation d’EDF et Engie.
Contre la privatisation des barrages.
Tout cela pour une sortie crédible des énergies fossiles.
Roussel veut ressusciter les dinosaures du nucléaire ?
Ferait mieux de changer son fusil d’épaule le mec.
Le travailleur n’a pas besoin de nucléaire.
Etonnant le ton de cet article et la manière de trier les propositions.
Pas que les candidats qui sont médiocres (vos propos), on pourrait reconnaître la difficulté du sujet, les années d’atermoiement, les questions d’acceptabilité vues comme des accessoires par les ingénieurs à la manoeuvre en général, le caractère baclé de la conduite de projet dans le contexte d’une France décentralisée, les compétences techniques, …,