Energie: les progrès encore insuffisants en Afrique
L’Afrique a besoin de mesures plus fortes pour développer les énergies propres, faute de quoi 530 millions de personnes seront encore privées d’électricité en 2030, prévient vendredi l’Agence internationale de l’énergie (AIE), relevant qu’il s’agit d' »un enjeu mondial ».
« Les mesures menées sur le continent ne suffisent pas » à répondre à ses besoins de développement, alerte l’AIE.
Aujourd’hui 600 millions d’Africains sont sans accès à l’électricité, et 80% des entreprises sub-sahariennes soumises à des coupures de courant.
Or au rythme des politiques actuelles, et de la demande accrue annoncée, 530 millions de personnes seraient encore sans électricité à horizon 2030.
Seule « une poignée de pays » – dont l’Afrique du Sud, l’Ethiopie, le Ghana, le Kenya, le Rwanda et le Sénégal – bénéficieraient d’un accès complet, estime l’AIE, qui publie un rapport de 300 pages, conçu également comme un guide pour les acteurs locaux.
« L’Afrique peut avoir cette opportunité unique: devenir le premier continent à se développer grâce à l’efficacité énergétique, aux énergies renouvelables et au gaz naturel », souligne Fatih Birol, le directeur de l’AIE.
En particulier, « si les décideurs mettent l’accent sur des technologies propres, le solaire photovoltaïque pourrait devenir la première source d’électricité d’ici 2040 en termes de capacité installée », souligne le rapport.
A ce jour le continent le plus riche en ressource solaire n’a que 5 gigawatts de panneaux photovoltaïques, soit moins de 1% de la capacité mondiale installée.
Selon M. Birol, cette capacité pourrait être multipliée par 70 d’ici 2040.
« Une croissance gigantesque parce que le potentiel est énorme et le coût très faible », a dit M. Birol à l’AFP.
« Le principal est de trouver les bons investisseurs, qui iront là-bas parce qu’ils peuvent gagner de l’argent », ajoute l’économiste, qui se dit « optimiste » devant la « détermination politique de nombreux gouvernements » africains.