Energies renouvelables : le Danemark revoit ses objectifs à la baisse
Si le Danemark reste aujourd’hui le bon élève européen en matière d’énergies renouvelables et entend toujours atteindre plus de 50 % d’énergie propre dans sa production électrique à l’horizon 2020, le gouvernement souhaiterait néanmoins revenir sur quelques uns des grands objectifs de transition énergétique à plus long terme. Le parti libéral, de retour au pouvoir en 2015, considère la politique énergétique et climatique du pays trop coûteuse et économiquement contre-productive.
Misant très tôt sur l’éolien, aussi bien terrestre qu’offshore, le Danemark est aujourd’hui l’un des pays pionniers en matière d’énergies renouvelables, et est devenu en quelques années le 7e producteur d’électricité éolienne en Europe, avec 11 628 GWh en 2014, en progression de 4,5 % par rapport à 2013, juste devant son voisin suédois (10 500 GWh). Mieux encore, il assure aujourd’hui plus de 42 % de sa production électrique via l’énergie éolienne. Des résultats exemplaires qui cachent toutefois de lourdes conséquences sur le prix de l’électricité.
L’électricité danoise est l’une des plus chère d’Europe – son prix est 2,5 plus élevé qu’en France. Elle est donc en grande partie subventionnée par l’Etat et pèse autant sur les finances publiques que sur la compétitivité des entreprises. Pour y remédier, le ministre du Climat souhaiterait donc ralentir le rythme de progression des énergies renouvelables et revoir les ambitions du pays à la baisse. Il désire notamment abandonner deux objectifs forts : la fin de l’utilisation du charbon en 2030 et celle du gaz naturel (que le pays extrait de la mer du Nord) en 2035.
Comme l’explique dans Les Echos le ministre du Climat et de l’Energie Lars Lilleholt, « le pays continuera à être une vitrine dans le domaine énergétique« , notamment dans le secteur éolien, qui fournit 42 % de l’électricité consommée par les Danois. Mais il faut trouver « un équilibre raisonnable« , prenant davantage en compte les intérêts des industries locales, garantes de l’emploi. Le taux de chômage au Danemark est actuellement de plus de 6 %.
Crédits photo : Abourdeu
COMMENTAIRES
Ce qu’on ne dit pas : l’éolien produit de l’électricité de manière aléatoire, suivant qu’il y ait ou non du vent. Et la puissance nominale n’est en moyenne disponible que 20 à 25% du temps. Beaucoup de pays comme l’Allemagne compensent les 75% restants avec des centrales pilotables à combustible fossile, charbon ou gaz, et polluent toute l’Europe.
Le Danemark s’efforce de compenser l’absence de production éolienne des jours sans vent avec de l’énergie hydraulique, ce qui est nettement plus vertueux. Mais il y a un mais : ce n’est pas une énergie issue du réseau danois, mais importée de Norvège, pays voisin qui regorge d’hydroélectricité.
Quand on dit que l’éolien fournit 42% de la consommation électrique du Danemark, c’est vrai, mais le Danemark ne réussit pas l’exploit d’avoir un mix national où l’éolien produirait 42% de l’électricité : car c’est la Norvège qui fournit une partie de cette énergie. Il faut en fait considérer le système électrique « Danemark + Norvège » et on s’aperçoit alors que l’éolien est loin d’être intégré à 42% dans le mix.
Une raison à cela : l’intermittence de l’éolien qui ne permet guère, pour des raisons physiques, de produire plus de 30% de l’électricité d’un réseau donné.
Il y a donc lieu d’être prudent en vantant les mérites du Danemark : ce pays, même exemplaire, n’a pas réussi l’exploit (impossible) d’aller au-delà des 30% d’énergie électrique éolienne. Il a simplement la chance d’être interconnecté à la Norvège !
C’est totalement ridicule et enfoncer des portes ouvertes que de dire que la puissance nominale n’est atteinte que 20 à 25% du temps surtout que c’est faux, ce maximum est bien plus rarement atteint que cela, peut-être même jamais pour certaines éoliennes, mais surtout, l’objectif n’a jamais été de faire en sorte qu’une éolienne tourne tout le temps au maximum de ses possibilités. Ca c’est le raisonnement de celui qui n’a rien compris de ce que l’on attend d’une éolienne. La réalité est surtout tres différentes : 80% du temps une éolienne produit une énergie variable et c’est ce constat qui importe, et il faut donc mettre et répartir la puissance installée éolienne de sorte qu’elles produisent 90% de ce dont on a besoin 80% du temps et se procurer les 10% qui manquent 80% du temps d’une autre manière, avec d’autres sources si possible renouvelables, comme les 100% qui manquent 20% du temps.
Le Danemark qui n’au aucun hydraulique peut recourir à la bioénergie et aux énergies marines (courants, marées, houle selon le degrés de maturité atteinte par ces différents moyens) ce qui la rendrait autonome. Mais il peut aussi choisir la voie de la solidarité européenne avec de l’import/export puisque s’il a besoin d’importer il peut aussi exporter lorsque sa production éolienne est surabondante, et je crois que c’est la voie qu’ils ont actuellement choisie.
La production par les renouvelables se gèrent statistiquement avec des prévisions météorologiques et pas au doigt mouillé avec des secrets de polichinelle comme « ce qu’on ne dit pas » genre cours de recréation de potaches.