Renouvelables : l’UE en retard sur ses objectifs 2020
En raison de la hausse de la demande énergétique et d’un mix encore trop dépendant des énergies fossiles, l’Union Européenne a du mal à stabiliser ses émissions de gaz à effet de serre.
Pourtant le Paquet énergie et climat adopté par les États membres vise à diminuer de 20% les émissions de CO2 de l’Union en atteignant notamment 20% d’énergie renouvelable dans la consommation brute d’énergie finale d’ici 2020.
Ce dernier objectif ne sera pas atteint si d’importantes mesures ne sont pas prises pour favoriser la production d’électricité renouvelable au niveau européen mais également au niveau national.
C’est en tout cas la conclusion d’un rapport publié il y a quelques semaines par la Cour des Comptes Européenne. Décryptage.
La moitié des États membres en retard sur l’objectif 2020
La Cour des Comptes Européenne a annoncé en février 2018 le lancement d’un vaste audit destiné à vérifier l’efficacité des politiques de soutien à la production d’électricité renouvelable au sein des États membres de l’Union européenne. Le travail de l’institution européenne visait notamment à analyser la mise en œuvre et le suivi des stratégies de déploiement d’énergie éolienne et solaire au niveau national mais également à l’échelle européenne.
« Dans l’ensemble, nous avons constaté que la moitié des États membres de l’UE risquent de ne pas produire suffisamment d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelable pour pouvoir atteindre leurs objectifs pour 2020 ». Telle est la première conclusion du rapport de la Cour des Comptes.
La part des énergies propres dans la consommation finale d’énergie est passée de 9,1 à 17,5% entre 2005 et 2017. Grace à cette progression, 11 pays membres de l’Union ont d’ores-et-déjà atteint leur objectif pour 2020 (ou sont en passe d’y parvenir). Mais pour les autres nations, la Cour des Comptes Européenne estime que la réalisation des objectifs nationaux reste « un défi de taille ».
Les investissements verts en perte de vitesse dans les années 2010
Les auteurs du rapport ont constaté que le développement des énergies renouvelables avait été largement soutenu par les institutions publiques au début des années 2000. Mais à cette période faste, qui a permis de faire progresser la production solaire et éolienne dans le mix énergétique européen, a succédé une période où la coupe des subventions a eu pour effet de décourager les investissements potentiels.
« Il est crucial d’encourager les enchères et la participation des citoyens pour accroître les investissements et améliorer les conditions de déploiement, notamment en remédiant à certaines règles d’aménagement du territoire particulièrement restrictives, à la lenteur des procédures administratives et aux insuffisances des réseaux », plaide à ce titre la Cour des Comptes Européenne.
La situation est d’autant plus urgente que les résultats obtenus par les États membres les plus « performants » en matière de production renouvelable pourrait se révéler être insuffisants pour compenser les résultats des États membres « sous-productifs ». Empêchant ainsi à l’Union d’atteindre son objectif global de 20%.
Quelle mesure pour redresser la barre ?
Pour éviter cette situation, la Cour des Comptes demande à la Commission Européenne d’identifier les États membres qui pourraient ne pas atteindre leur objectif afin de les conseiller en matière de mesures favorables au déploiement des énergies renouvelables.
« Ces mesures devraient également prendre en considération la planification des enchères, la simplification des procédures administratives et les investissements dans des infrastructures de réseau et des interconnexions (…). En 2017, la part de l’électricité produite à partir de sources renouvelables atteignait près de 31%. Les retards d’investissement dans le réseau, y compris dans les infrastructures d’interconnexion, entravent le déploiement des énergies renouvelables et le développement de synergies entre États membres ».
La France fait partie des pays qui devraient être en difficulté pour atteindre leur objectif 2020. À cette échéance, notre pays doit être capable de produire 23% de son énergie à partir de ressources 100% renouvelables. Fin 2017, la part du renouvelable dans notre consommation finale brute d’énergie n’était que de 16,3%.
COMMENTAIRES
Pour réduire les émissions de CO2 liées à la production d’électricité, ce ne sont pas des énergies renouvelables qu’il faut substituer aux énergies fossiles, mais des énergies DÉCARBONÉES : nuance !
Plus précisément, l’UE dominée par l’Allemagne et ses activistes antinucléaires, refuse que cette énergie soit citée au rang des solutions propres à sauver le climat, alors que l’immense majorité des experts, à commencer par ceux du GIEC, recommandent de développer le nucléaire dans les pays qui maîtrisent cette technologie.
Tant que l’idéologie, le parti-pris et le sectarisme domineront nos institutions européennes, les objectifs ambitieux en matière de CO2 resteront des vœux pieux.
L’Allemagne notamment qui engloutit des centaines de milliards d’€ dans son Energiewende, et qui arrête son nucléaire alors qu’elle pourrait et devrait faire l’inverse, inonde son territoire d’éoliennes mais conserve ses émissions de CO2, en plus de particules polluantes car elle refuse d’arrêter l’exploitation de son lignite (charbon sale) national.