Engie devient numéro un dans l’énergie solaire en rachetant Solairedirect
Les énergies renouvelables, dont les coûts sont en chute libre, sont devenues particulièrement attractives. Et parmi ces nouvelles énergies, le photovoltaïque est une des plus prometteuses. Il attire donc les plus grands. C’est dans ce cadre qu’Engie (ex-GDF Suez) a annoncé le rachat de 95 % de Solairedirect pour près de 200 millions d’euros et procédera à une augmentation de capital de 130 millions.
Conséquence immédiate de ce rachat, Engie renforce sa position dans le solaire en devenant le numéro un du secteur en France avec une capacité installée totale de 383 MW. Il compte bien se positionner en première ligne pour signer des contrats avec des pays comme l’Arabie Saoudite ou l’Inde, par exemple. En France, Engie exploite déjà 22 centrales photovoltaïques au sol pour une puissance totale de 158,5 MW installés fin juin 2015. Le groupe conduit le projet de centrale solaire thermique de Kathu en Afrique du Sud et des projets au Chili. Ce rapprochement va accentuer sa présence à l’international.
Côté Solairedirect, l’annonce a un peu surpris, car la société a plutôt donné l’impression depuis sa création, en 2006, de vouloir faire cavalier seul. Sans doute qu’après la tentative avortée en avril de capitalisation boursière d’environ 386 millions d’euros – en raison d’un manque d’intérêt suffisant et de la fébrilité des marchés -, il a fallu étudier d’autres options pour le développement de la société. Le partenariat avec Engie va donner les moyens financiers indispensables pour permettre à Solairedirect de continuer sa politique qui lui a permis de développer 57 parcs solaires, soit un total de 486 MW (dont 224 en France), avec l’ambition de développer 125 MW par an. A l’étranger, l’entreprise a un carnet de commandes intéressant avec des projets en développement et en phase de pré-construction de plus de 4,5 gigawatts (GW), dont 434 MW devant être construits dans les six à dix-huit mois à venir. Le tout réparti sur l’Afrique du Sud, l’Inde, le Chili, les États-Unis, le Mexique et la Thaïlande.
Reste à éviter l’écueil classique de ce genre d’opération, à savoir « celui de l’absorption-disparition », et à savoir quelle sera la marge de manœuvre dans le futur pour Thierry Lepercq, PDG de Solairedirect, et de toute son équipe. Le précédent dans l’éolien ne rassure pas. En 2007, l’ex-GDF Suez avait repris 60 % de la Compagnie du Vent. Aujourd’hui, le fondateur Jean-Michel Germa, est en conflit ouvert avec son repreneur, lui reprochant d’avoir siphonné les actifs et le savoir-faire de sa société.
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