Engie inaugure la première centrale française de géothermie marine à Marseille
Le groupe Engie a inauguré lundi 17 octobre la première centrale de production thermo-frigorifique marine en France dans le cadre du grand projet urbain EcoCité Euroméditerranée. Baptisée Thassalia, cette centrale unique en son genre exploite la mer Méditerranée comme source d’énergie durable afin d’approvisionner en chaleur et en froid un territoire de près de 500 000 m2 dans Marseille.
Située en plein cœur du grand port maritime de Marseille, la centrale Thassalia fonctionne grâce l’énergie thermique marine et permet de produire et de distribuer le chauffage et la climatisation pour près de 500.000 m² de bâtiments, dont les docks de Marseille, un centre commercial, un hôtel, des tours de bureaux et des logements. L’installation puise de l’eau de mer à 7 mètres de profondeur dans le port de Marseille. L’eau salée, en moyenne à 14 degrés l’hiver et 22 degrés l’été, passe ensuite dans des pompes à chaleur pour alimenter en froid ou en calories le réseau de chauffage d’une partie d’Euroméditerranée, nouveau quartier d’affaires écoresponsable de la cité phocéenne.
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Consistant à exploiter la différence de température entre les eaux chaudes de surface et les eaux froides des profondeurs pour produire de l’électricité, la géothermie marine est encore assez peu développée et seules les eaux tropicales ou la Méditerranée présentent les conditions favorables à ce type de structure en France. « La centrale marseillaise repose sur des techniques encore peu développées, mais largement au point« , explique Philippe Laplaige, expert de la géothermie à l’Ademe, l’agence publique chargée de la transition énergétique, joint par l’AFP. « Ce type de pompes à chaleur reliées à la mer s’adresse plus particulièrement à des zones à forte densité d’habitation, comme par exemple à Monaco, où de nombreuses installations ont été développées ces dernières années« , ajoute-t-il.
Cette centrale géothermique a représenté un investissement de 35 millions d’euros, dont 5 millions de subventions publiques (Ademe, Fonds européen de développement régional, ville de Marseille, conseil général, conseil régional, Marseille-Provence-Métropole), et 30 millions financés par le groupe Engie. Elle est équipée de chaudières à gaz d’appoint afin de garantir une continuité de service en toute circonstance, mais promet au final une réduction de 70% des gaz à effet de serre.
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