Engie, Infinium et ArcelorMittal veulent faire voler des avions avec des fumées de sidérurgie
Le français Engie et l’américain Infinium ont dévoilé lundi un partenariat pour produire à partir de 2026 des carburants synthétiques neutres en carbone pour l’aviation ou le transport maritime, à partir du CO2 émis par les hauts fourneaux du sidérurgiste ArcelorMittal à Dunkerque.
Ce projet, baptisé « Reuze », est l’un « des plus gros projets en Europe de production de carburant de synthèse décarboné », a indiqué à la presse Sebastien Arbola, directeur général adjoint d’Engie. La décision finale de l’investissement, estimé au total à « plus de 500 millions d’euros », ne sera pas annoncée avant la fin 2023, a-t-il néanmoins prévenu.
Les carburants de synthèse, sont surnommés e-carburants ou electro-carburants, car leur fabrication fait appel à de l’hydrogène vert, obtenu par électrolyse de l’eau, qui est ensuite rassemblé avec du dioxyde de carbone (CO2) capturé soit dans l’atmosphère, soit chez un industriel émetteur, qui réduit ainsi ses émissions de gaz à effet de serre.
Malgré leur prix élevé, ces e-carburants sont présentés comme une solution pour réduire les émissions de l’aviation et du transport maritime, secteurs difficiles à décarboner.
Dans un premier temps, le projet permettrait surtout au sidérurgiste ArcelorMittal, premier émetteur industriel (hors énergie) de gaz à effet de serre en France, de se décarboner.
Le projet vise à réutiliser 300.000 tonnes de CO2 par an, captées sur les installations de production d’acier d’ArcelorMittal à Dunkerque, la plus grande usine sidérurgique d’Europe.
Ce CO2 serait associé à de l’hydrogène vert produit par un électrolyseur de 400 MW installé par Engie, intégrateur global du projet, indique le groupe.
D’autres débouchés à destination de l’industrie chimique, dont la production de plastique à partir de CO2, sont également envisagés.
Infinium prévoit aussi de produire du naphta, à partir du CO2, un hydrocarbure léger constitué de carbone et d’hydrogène, qui est un précurseur du plastique.
Le projet Reuze permet d’utiliser le CO2 « comme un produit » s’est réjoui M. Schuelzle. « Si nous pouvons donner une valeur au CO2, cela créerait une économie du CO2 au lieu de le voir uniquement comme une source d’émission ».
Selon une légende dunkerquoise, Reuze est un géant qui protège la ville. Il est fêté chaque année durant le Carnaval. Le nom évoque aussi « Re-Use », l’anagramme de « réutiliser » en anglais, pour la réutilisation du CO2, de la chaleur, et de l’eau.
im/jmi/bt
COMMENTAIRES
Non ce n’est pas neutre en carbone! C’est un progrès mais pas une suppression du carbone dans atmosphère. Le C02 venant du haut fourneau sert à fabriquer un carburant qui sera brûlé comme combustible. La molécule de carbone servira deux fois avant d’être émise, c’est une économie de carbone en quelque sorte. Le sidérurgiste et la compagnie aérienne vont se déclarer vertueux tous les deux! Ne leur accordons que la moitié de la mention à chacun. A partir du moment où Arcelor sait séparer le CO2 dans les fumées, il vaudrait mieux l’enfouir, mais ce serait bien plus coûteux, là il le valorise, au prix d’une unité de synthèse plus hydrogène.
Et encore une arnaque de plus aux subventions pour payer du greenwashing publicitaire…
Bravo !
« Infinium prévoit aussi de produire du naphta, à partir du CO2, un hydrocarbure léger constitué de carbone et d’hydrogène »
Ça, c’est une grande nouvelle scientifique LOL
Une grande nouveauté, un hydrocarbure composé de carbone et d’hydrogène !!!
A part ça, reste à produire l’électricité pour fabriquer l’hydrogène.
2oliennes ? ou centrales nucléaires ?
Hervé Guéret il suffit juste de bien vérifier que c’est bien avec les ENR que l’on commence à faire l’hydrogène et c’est déjà en train de se mettre en place sur le terrain …