Le géant pétrolier italien Eni se retire d’un gazoduc reliant la Russie à la Turquie

Le groupe italien des hydrocarbures Eni compte céder sa part de 50% dans le gazoduc Blue Stream, qu’il contrôle à égalité avec le géant russe Gazprom, dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine par Moscou, a annoncé mardi soir un porte-parole de la société à l’AFP.

« Eni a l’intention de vendre sa part » dans le gazoduc Blue Stream qui relie la Russie à la Turquie via la mer Noire, a-t-il déclaré. Eni suit ainsi l’exemple de majors pétrolières comme les britanniques Shell ou BP, qui ont annoncé se retirer de projets en Russie.

« La présence actuelle d’Eni en Russie est marginale. Les coentreprises existantes » avec le géant russe semi-public Rosneft, « liées à des licences d’exploration dans la zone arctique, sont déjà gelées depuis des années, notamment en raison des sanctions internationales imposées depuis 2014″, a assuré le porte-parole.

La part d’Eni dans ses joint-ventures avec Rosneft s’élève à 33,3%. Interrogé par l’AFP, le porte-parole d’Eni n’a pas précisé le montant de la participation détenue par Eni dans le gazoduc Blue Stream.

La Russie a lancé jeudi une invasion de l’Ukraine, provoquant une onde de choc internationale et déclenchant une batterie de sanctions économiques de l’Occident à l’égard de Moscou.

Shell avait annoncé dès lundi se séparer de ses parts dans plusieurs projets communs avec Gazprom en Russie, en raison de l’invasion de l’Ukraine.

Ces parts comprenaient notamment la participation de 27,5% de l’entreprise dans le gigantesque projet gazier Sakhaline-2 dans l’Extrême-Orient russe, sur une île proche du Japon, où avait été ouverte la première unité de production de gaz naturel liquéfié en Russie.

Les autres projets concernés sont les gisements sibériens de Salym et Guydan, dans lesquels Shell détenait 50%.

Dimanche, c’est BP qui avait annoncé se désengager de Rosneft. Il en détenait 19,75%, soit 14 milliards de dollars fin 2021. Le groupe était présent depuis plus de 30 ans en Russie et figurait depuis 2013 parmi les actionnaires de Rosneft.

Le géant français TotalEnergies a pour sa part indiqué mardi qu' »il n’apportera plus de capital à de nouveaux projets en Russie » sans pour autant se retirer des projets dans lesquels il est actuellement impliqué.

La Russie a annoncé mardi préparer un décret pour enrayer l’hémorragie d’investissements étrangers qui a commencé depuis l’annonce des sanctions contre Moscou.

« Un projet de décret présidentiel a été préparé pour introduire des restrictions temporaires à la sortie (des investisseurs étrangers) des actifs russes », a déclaré le Premier ministre Mikhaïl Michoustine.
bh/ybl

 

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