Eolien flottant: élus et industriels pour une « feuille de route claire »
Elus et industriels ont plaidé jeudi à Brest pour « une feuille de route claire » de la part du gouvernement en matière de développement éolien flottant, une technologie émergente, afin d’éviter que la « filière s’essouffle voire ne s’éteigne ».
L’État doit annoncer « une feuille de route claire et des appels d’offres qui sortent en temps et en heure pour ne pas que la filière s’essouffle voire même qu’elle s’éteigne », a martelé le président de la région Bretagne Loïg Chesnais-Girard.
« S’il n’y a pas d’appels d’offres avec une vision claire il n’y aura pas d’investissements massifs des industriels ce qui ne permettra pas à la filière de décoller », a-t-il assuré lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion du Forum international dédié à l’éolien flottant FWT Atlantic forum.
« On ne peut pas investir, préparer une filière si on n’a pas une certaine visibilité », a renchéri le président de Naval Energies, Laurent Schneider-Maunoury, disant attendre avec « grand intérêt » la feuille de route du gouvernement en matière d’énergies.
La filiale de Naval Group (ex-DCNS) a annoncé fin juillet la fin de ses activités dans l’hydrolien estimant que le marché offrait finalement des perspectives insuffisantes, en particulier en France.
Le gouvernement doit fixer dans la future feuille de route énergétique (PPE, Programmation pluriannuelle de l’énergie), adoptée en application de la loi de transition énergétique et attendue avant la fin de l’année, les objectifs de déploiement des différentes énergies d’ici 2023 et 2028.
Si la France semble avoir baissé les bras en matière de développement hydrolien et que le retard est conséquent dans l’éolien posé en mer, l’éolien flottant –dont le principal atout est d’aller chercher les vents loin des côtes ce qui lui confère un potentiel énorme– concentre actuellement les espoirs.
« L’ambition c’est (…) de servir l’Europe et de servir le monde », a assuré M. Chesnais-Girard, faisant allusion à la compétition mondiale dans ce secteur émergent.
La première éolienne flottante installée sur les côtes françaises, au large du Croisic (Loire-Atlantique), a commencé mardi à alimenter le réseau électrique. De taille moyenne, elle préfigure l’installation au cours des prochaines années de fermes pilotes puis commerciales.
Quatre parcs pilotes sont actuellement en développement en France, trois en Méditerranée et un en Bretagne. Le secteur attend cependant toujours un premier appel d’offres commercial, promis sous la présidence de François Hollande.
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