La France se rêve en futur leader de la « croissance bleue »
C’est à Montpellier que s’est tenue les 3 et 4 décembre la 15ème édition des Assises de l’économie de la Mer. Cet événement majeur, qui réunit chaque année près de 1.500 professionnels français du secteur maritime, vise à créer les synergies nécessaires à une ambition forte : faire de la France le leader mondial de la Croissance bleue.
Invité à intervenir lors de la séance d’ouverture de cet événement, Emmanuel Macron a profité de l’occasion pour réaffirmer l’importance de l’espace maritime français dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le Chef de l’Etat a notamment envoyé un signal particulièrement positif en annonçant la hausse du rythme de développement des projets éoliens offshore à 1 GW par an.
Les espaces maritimes pour allier écologie et économie
Pendant les Assises, les débats ont notamment tourné autour des ambitions de la France en matière de développement des énergies marines renouvelables.
Les intervenants n’ont à ce titre pas manqué de rappeler leur incompréhension face à l’inaction des pouvoirs publics en matière de développement des énergies renouvelables en mer, malgré le fort potentiel de la France. Il faut en effet souligner que notre pays, en partie grâce à ses territoires d’Outre-mer, incarne le deuxième espace maritime mondial (11 millions de kilomètres carrés d’espaces marins).
« Aujourd’hui, l’urgence environnementale est là, il nous faut agir toujours plus collectivement, et accélérer encore. 2030 c’est demain matin, 2050 c’est demain après-midi. L’Économie Bleue est un formidable levier de croissance pour le 21ème siècle alliant développement et durabilité, environnement et économie. Avec cette croissance bleue, notre pays doit devenir le leader de la transition écologique et solidaire », a notamment souligné Frédéric Moncany de Saint-Aignan, président du Cluster Maritime Français, lors de son discours d’ouverture.
L’État envoie un signal positif aux acteurs de la filière éolienne offshore
Comme chaque année, l’événement a attiré plusieurs personnalités politiques. Le président de la République, la ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, et la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, ont notamment fait le déplacement à Montpellier pour confirmer les ambitions du gouvernement dans le secteur de la production énergétique.
E. Macron a en effet profité de son discours pour officialiser la hausse des objectifs de développement de l’éolien en mer. Il s’est en effet engagé à ce que l’État attribue annuellement 1 GW de puissance éolienne offshore supplémentaire d’ici 2024. Un projet de décret sera présenté afin d’intégrer cette nouvelle directive à la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE).
« La France possède un des potentiels les plus importants au monde en matière d’éolien en mer (…). Avec 20 000 km de côtes, nous avons un énorme potentiel et beaucoup d’ambitions pour la filière, c’est la fin de plusieurs années d’embourbements administratifs », a affirmé le Chef de l’Etat.
Cette annonce, qui permettrait la pérennisation ou la création de quelques 15.000 emplois, a bien évidemment été accueillie très favorablement par les acteurs de la filière éolienne en mer qui y voient les premiers signes d’un véritable soutien de la part de l’État.
Certains ont cependant regretté l’absence d’annonces concernant la réduction du délai de traitement des recours (qui pénalise aujourd’hui le développement des projets éoliens offshore).
Le savoir-faire français s’exporte en Écosse
Avec ses 2 GW de puissance de production en mer, la France accuse un véritable retard en matière d’énergies marines renouvelables par rapport à ses voisins européens. À l’heure actuelle, le Royaume-Uni affiche une puissance de production à hauteur de 8,2 GW et l’Allemagne de 6,4 GW.
C’est d’ailleurs de l’autre côté de la Manche que s’exporte actuellement le savoir-faire français en matière d’éolien offshore. Le 28 novembre dernier, l’électricien EDF a en effet annoncé le début des travaux du projet Neart na Gaoithe (NnG), un parc éolien en mer situé à une quinzaine de kilomètres au large des côtes de l’Écosse.
Développé en partenariat avec l’électricien irlandais ESB, ce projet est composé de 54 turbines Siemens d’une puissance unitaire de 8 MW. Des équipements qui permettront au parc d’atteindre une puissance cumulée totale de plus de 430 MW lors de sa mise en service en 2023.
« À pleine capacité, ce parc éolien en mer générera l’équivalent de l’alimentation électrique annuelle de 375.000 foyers, soit 4% de l’électricité consommée en Écosse (…). NnG représente désormais notre plus grand parc éolien en mer au Royaume-Uni« , s’est félicité le groupe EDF.
COMMENTAIRES
De belles ambitions qui restent à concrétiser. Esperons le développement de projet en france va gagner en flexibilité !!!
En ce qui concerne l’exportation du savoir faire français au Royaume uni, un peu plus d’humilité aurait été bienvenue !!