L’éolien français en bonne voie pour atteindre ses objectifs
L’énergie éolienne n’a pas toujours bonne presse auprès des citoyens français. Les ambitions en matière de valorisation énergétique de la puissance du vent, que ce soit sur terre ou en mer, se heurtent en effet régulièrement à l’opposition des populations locales.
Pourtant, la démocratisation de ces imposantes turbines est un enjeu important dans le cadre du verdissement de notre mix électrique et de notre transition énergétique.
Si l’on pourrait croire que la filière éolienne française est à la peine, l’association France Energie Eolienne (FEE) a annoncé il y a quelques semaines un record en matière de nouvelles capacités raccordées au réseau électrique français.
606.65 MW de puissance supplémentaire depuis le début de l’année
Dans un communiqué de presse diffusé cet été, la FEE se fait l’écho des bons résultats de la filière éolienne française au cours du premier trimestre 2018.
Selon les chiffres publiés par l’association, ce ne sont pas moins de 606,65 MW de nouvelles capacités de production qui ont été raccordées sur le territoire hexagonal entre janvier et juin 2018. Un chiffre qui marque une progression importante de 23,2% par rapport à la même période de 2017.
De manière plus concrète, ce sont 48 nouveaux parcs éoliens qui ont vu le jour depuis le début de l’année.
Ces nouveaux sites de production comptent 263 turbines éoliennes : elles permettent au parc français d’atteindre une puissance cumulée totale 14.367 MW. L’énergie éolienne permet ainsi de couvrir plus de 6% de la demande électrique nationale.
Avec une puissance raccordée de 168,95 MW au premier semestre 2018, la région des Hauts-de-France reste le territoire français le plus dynamique en matière de développement de l’énergie éolienne (malgré l’opposition citoyenne et la défiance de plus en plus prononcée des personnalités politiques locales).
Le Grand Est et le Centre-Val de Loire complètent le podium avec respectivement 160,2 MW et 60,9 MW de puissance raccordée tout au long des six premiers mois de 2018.
« La puissance raccordée sur ce premier semestre conforte l’atteinte de l’objectif fixés pour fin 2018. Cette cadence de raccordement montre surtout que la filière a pleinement la capacité de répondre à des objectifs très ambitieux pour accélérer la transition énergétique du pays », estime Olivier Perot, Président de cette association qui se voit comme le porte-parole des professionnels du secteur éolien français. « Nous attendons que la feuille de route énergétique de la France, via la PPE, soit à la hauteur des multiples signaux positifs délivrés par la filière : accélération des capacités installées, volume de production, création d’emplois, baisse des prix et compétitivité renforcée. France Énergie Éolienne recommande ainsi un objectif de 45% d’énergies renouvelables en France à horizon 2030, dont 23% d’énergie éolienne ».
L’éolien offshore, talon d’Achille de la France
Malgré le potentiel de son gisement (le deuxième à l’échelle européenne) et les objectifs ambitieux évoqués il y a quelques années (6.000 MW de puissance déployée d’ici l’horizon 2020), la France ne compte toujours pas d’éolienne offshore en activité dans ses eaux territoriales.
Pourtant, la FEE estime que l’éolien en mer s’impose comme « une solution d’avenir » et une option solide pour pérenniser le développement des énergies renouvelables sur notre territoire.
Il faut reconnaitre que l’éolien offshore souffre de lourdeurs administratives et de recours judiciaires incessants. Les professionnels français déplorent un cadre réglementaire loin d’être propice au développement des parcs offshore malgré un enjeu et des promesses de taille.
Pendant ce temps-là, nos voisins continuent de verdir leur mix énergétique (près de 4.000 éoliennes offshores sont installées aux larges des côtes européennes).
« Nous demandons au gouvernement des volumes de projets ambitieux et réguliers pour l’éolien offshore afin notamment de créer des emplois locaux et de pérenniser ceux déjà créés. De nombreux investissements ont été consentis par les collectivités, les autorités portuaires et les industriels. Une meilleure visibilité sur les volumes à venir permettra de soutenir l’émergence de cette filière et de générer des retombées économiques uniques pour les territoires », plaide Olivier Perot.
Un secteur en progression au niveau européen
La bonne santé de la filière éolienne se ressent également au niveau européen. L’association WindEurope, qui promeut l’utilisation de cette énergie en Europe, a en effet annoncé que la puissance du parc éolien européen avait progressé de 4,5 GW au cours du premier semestre 2018.
Un chiffre certes en baisse par rapport à la même période de 2017, mais qui reste conforme aux attentes.
Dans le détail, la puissance totale des éoliennes européennes terrestres a progressé de 3,3 GW depuis janvier. Un résultat rendu possible notamment grâce à la croissance des parcs allemand (1,6 GW), français (606 MW) et danois (202 MW).
Du côté des turbines en mer, le parc européen a augmenté de 1,1 GW au premier semestre 2018 notamment grâce au trio Royaume-Uni (911 MW), Belgique (175 MW) et Danemark (28 MW).
D’ici la fin de l’année, WindEurope estime que l’éolien en mer aura progressé de 3,3 GW et l’éolien terrestre de 10,2 GW.
Soit un total de 13,5 GW de nouvelles capacités tout au long de 2018.
« Nous sommes sur la bonne voie pour une solide année en ce qui concerne les nouvelles installations de parcs éoliens, mais la croissance est tirée par quelques marchés. Ces chiffres masquent également certaines tendances inquiétantes », a déclaré Pierre Tardieu, directeur de l’association WindEurope.
« La France a installé beaucoup de nouvelles éoliennes terrestres cette année, mais elle n’a pas délivré un seul nouveau permis pour les éoliennes terrestres au cours des huit derniers mois en raison d’un problème administratif », a-t-il cependant déploré.
COMMENTAIRES
Il faudrait libérer les porteurs de projet des contraintes paysagères afin que le territoire soit vraiment disponible. C’est possible: Wpd a réussi à implanter son projet en zone paysagère remarquable,la vallée du Layon (49). Il est cependant nécessaire d’utiliser TOUS les moyens de persuasion possible.
ce qui me surprend un peu dans cet article, c’est que vous ne parlez que de puissance installée et non de puissance produite, ce qui est très différent… d’autant que le vent est intermittent…et qu’il n’ y pas forcément du vent quand les besoins sont les plus importants. l’éolien n ‘est qu’une vaste question financière et rien d’autre
elle n’a rien d’une énergie verte, entre la fabrication des éoliennes, l’utilisation de terres rares etc…
ce sera le futur scandale financier…et écologique…
La puissance n’est pas l’énergie produite, il faudrait arrêter de dires des mensonges. L’éolien c’est une production de 23% de sa puissance. Rien dans cette technologie n’est bon, hormis l’argent qui va au producteur, car trop cher, peu productive, environnementalement douteuse, économiquement inutile et surtout inutile contre réchauffement climatique. Car la France émet 1.2% de Co2, et sur ses émission seulement 6ù sont pour la production électrique. Il y aurait tant à dire sur ce scandale qui n’est qu’une fuite en avant politique. Qui parle de 49 millions de tonne de béton si 60 000 éoliennes voient le jour pour soit disant atteindre les 30% de notre mixe, pur phantasme! etc, etc…