Un prototype d’éolienne flottante marine inauguré près de Brest
Un prototype d’éolienne flottante marine, une technologie émergente mais considérée comme l’avenir de l’éolien marin en France, a été inauguré vendredi à Saint-Anne-du-Portzic (Finistère), près de Brest, a-t-on appris dans un communiqué.
Conçu par la société Eolink en partenariat avec l’Ifremer, le prototype mesure 1/10ème du projet final, avec des pales à 22m au-dessus du niveau de la mer, un choix dicté par la « taille des vagues sur le site de Sainte-Anne-du-Portzic (…), dix fois plus petites que celles observées au large ».
L’éolienne à taille réelle, dotée d’une hauteur de nacelle de 120 m au-dessus du niveau de la mer, sera fabriquée progressivement après plusieurs phases de tests. Sa capacité de production sera de 12 MW, deux fois plus que les éoliennes « posées » en mer du Nord, selon ses concepteurs.
Très en retard sur le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark, locomotives européennes de l’éolien offshore, la France compte sur le flottant pour exploiter ses gisements de vent les plus importants, en Bretagne et en Méditerranée.
Les éoliennes flottantes ont en effet l’avantage de pouvoir être installées en eaux profondes, contrairement aux éoliennes « posées ».
Les tests sur le prototype d’Eolink dureront plusieurs mois avant la production des premiers prototypes en taille réelle en 2021 et une fabrication en série en 2025, selon le communiqué.
La France avait inauguré en octobre la première éolienne flottante en mer, portée par la société Ideol, sur le port de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
« Il y a d’autres projets mais pas d’autres réalisations à ce jour », a indiqué Marc Guyot, président d’Eolink.
« A terme, la solution Eolink pourra produire 12 MW, ce qui permettra de réduire le coût de production électrique de 20 à 25%, par rapport aux références actuelles de 6 MW », souligne-t-il.
Le prototype inauguré vendredi a déjà été éprouvé auparavant dans le bassin d’essai de l’Ifremer, à Plouzané (Finistère), près de Brest.
Parmi les innovations, le mât conventionnel est remplacé par quatre bras « qui améliorent la résistance de la structure » qui repose sur un flotteur.
L’architecture permet, selon ses concepteurs, « de réduire sa masse et son coût et d’installer un rotor plus grand pour davantage d’électricité, sur un plus petit flotteur ».
Le potentiel de l’éolien flottant en France est estimé à 400 TWh/ an selon France Energie Eolienne, qui rassemble les professionnels de la filière.