EPR finlandais : TVO annonce un nouvel arbitrage partiel en sa faveur
L’électricien finlandais TVO a annoncé jeudi 20 juillet 2017 un nouvel arbitrage partiel en sa faveur de la Chambre de commerce internationale (CCI) dans le litige l’opposant à Areva sur le chantier du réacteur EPR en Finlande, une décision qui « déçoit » le groupe français.
La construction du réacteur de troisième génération par le groupe français et son partenaire allemand Siemens à Olkiluoto (sud-ouest de la Finlande) connaît d’importants retards et surcoûts, qu’Areva et TVO s’imputent mutuellement.
Les deux groupes ont porté leur différend devant un tribunal d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale à Paris. Areva réclame 3,4 milliards d’euros de dédommagements et TVO 2,6 milliards. En novembre 2016, TVO avait déjà revendiqué un arbitrage partiel en sa faveur venant de la CCI concernant notamment le calendrier des travaux et la conception du réacteur aux premiers stades du chantier.
Cette fois-ci, la cour s’est penchée sur les documents liés à la conception et à la réalisation du projet.
La CCI « rejette les méthodes analytiques que le fournisseur (Areva) a employées », a déclaré à l’AFP le directeur général adjoint de TVO, Risto Siilos, précisant que le contenu et le moment de la remise des documents étaient des questions essentielles dans le dossier.
Les deux décisions successives de la CCI tendent à prouver que la balance penche « en faveur de TVO », a ajouté Risto Siilos. En revanche, la CCI n’a pas statué sur la question des montants réclamés par chacune des deux entreprises. Un porte-parole du groupe français, contacté par l’AFP, s’est dit « déçu par cette décision partielle ». Il a cependant rappelé que d’autres étaient attendues avant la décision finale prévue début 2018. La sentence de la CCI « n’impacte pas du tout le projet qui se déroule conformément aux jalons prévus », a-t-il ajouté.
La mise en service du réacteur EPR en Finlande, prévue initialement pour 2009, est désormais programmée pour 2018, alors que le chantier a débuté en 2005.
Côté français, ce contentieux freine une opération clé de la restructuration de la filière nucléaire engagée par Paris en raison des lourdes difficultés rencontrées par Areva, dont l’État français est l’actionnaire principal. La résolution de ce litige a en effet été posée comme préalable par EDF à la reprise de la branche réacteurs d’Areva, Areva NP, l’électricien français ne voulant pas assumer les risques associés à l’EPR d’Olkiluoto.