Retards du chantier EPR en Finlande: contentieux réglé entre Areva et TVO
Areva et l’électricien finlandais TVO ont réglé leur litige concernant le chantier du réacteur EPR en Finlande qui a accumulé dix ans de retard, a annoncé dimanche le groupe nucléaire français qui va verser une compensation de 450 millions d’euros.
La construction du réacteur de troisième génération par le groupe français et son partenaire allemand Siemens à Olkiluoto (sud-ouest de la Finlande) connaît d’importants retards et surcoûts, qu’Areva et TVO s’imputent mutuellement. Sa mise en service, prévue initialement pour 2009, est désormais programmée pour mai 2019, alors que le chantier a débuté en 2005.
Areva et TVO avaient porté leur différend devant un tribunal d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale (ICC) à Paris. Le groupe français réclamait 3,4 milliards d’euros de dédommagements au finlandais, et TVO 2,6 milliards à Areva.
« Areva SA et Siemens, membre du consortium en charge de la construction de la centrale nucléaire d’Olkiluto 3 (OL3) en Finlande, ont signé avec TVO un accord de réglement global », indique Areva dans son communiqué.
Il est cependant précisé que « les parties prévoient le +closing+ de la transaction avant fin mars, lorsque les dernières conditions auront été satisfaites ».
Cet accord « permet de régler tous les litiges qui les opposaient, met au point un nouveau mode de coopération pour achever le projet OL3 », et met également « un terme à l’arbitrage et à toutes les réclamations antérieures, tout en maintenant les termes essentiels du contrat d’origine », est-il précisé dans le communiqué.
« Le consortium paiera une somme forfaitaire de 450 millions d’euros en compensation de sa responsabilité dans les retards subis par TVO dans la réalisation du projet ». Est « également garantie la mise à disposition des ressources humaines et financières nécessaires à l’achèvement du projet », poursuit le communiqué.
« Toutes les parties avaient la volonté de trouver un règlement alternatif à l’arbitrage. Ce règlement nous permettra de remobiliser toutes nos ressources et notre énergie en vue de l’achèvement de ce nouvel EPR », a commenté Philippe Soulié, directeur général d’Areva, cité dans le communiqué.
Pour Philippe Varin, président du conseil d’administration du groupe, « ce règlement global d’un projet notoirement difficile marque un jalon essentiel dans la restructuration de l’industrie nucléaire française ».
« Il offre un environnement optimal pour permettre au consortium Areva SA-Siemens de conclure le projet OL3. Nous sommes satisfaits de cet accord qui permet de réduire très sensiblement les risques de la phase finale du projet pour toutes les parties concernées », a-t-il ajouté.
TVO avait revendiqué à plusieurs reprises un arbitrage partiel en sa faveur venant de la Chambre de commerce internationale, mais aucun montant n’avait été dévoilé, la procédure étant confidentielle.
En septembre dernier, l’agence de notation financière SP Global Ratings avait même abaissé la note d’Areva à « B-« , jugeant que le groupe faisait face à un « risque accru » dans l’arbitrage en cours autour du chantier finlandais.
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