EPR de Flamanville: l’ASN demande à EDF de réparer les huit soudures
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé jeudi au groupe français EDF la réparation de huit soudures défectueuses de l’EPR de Flamanville (Manche), que l’électricien avait proposé de repousser après la mise en service du réacteur nucléaire.
EDF « fera, dans les prochaines semaines un point précis sur la suite du projet », a réagi le groupe dans un communiqué alors que son PDG, Jean-Bernard Levy, avait indiqué dès mardi que la reprise de ces soudures entraînerait un retard dans la mise en service de l’EPR, prévue officiellement pour fin 2019.
« Il appartient à EDF de tirer toutes les conséquences de cette recommandation et rapidement », a déclaré la secrétaire d’Etat à la Transition écologique Brune Poirson, au micro de Radio Classique.
« Nous avions anticipé des scénarios potentiellement pessimistes et nous maintenons le cap qui est de fermer nos quatre centrales à charbon d’ici la fin du quinquennat et un des réacteurs de Fessenheim en 2020, a-t-elle ajouté, alors que l’Etat contrôle l’électricien.
EDF, qui a été informé par un courrier en date du 19 juin, avait demandé début juin s’il était possible « de réparer ces soudures vers 2024, après la mise en service du réacteur », rappelle le communiqué de l’ASN, qui justifie sa décision par « les nombreux écarts survenus lors de la réalisation » des soudures.
Si cette solution était « techniquement réalisable », reconnaît l’ASN, « le report des opérations de réparation après la mise en service du réacteur soulèverait plusieurs difficultés, notamment au regard de la justification de la sûreté du réacteur durant la période transitoire ».
« L’ASN considère donc que la réparation des soudures avant la mise en service du réacteur constitue la solution de référence », précise-t-elle donc.
« EDF analyse actuellement les conséquences de cette décision sur le planning et le coût de l’EPR de Flamanville », a ajouté EDF alors que la durée du chantier a déjà été rallongée.
« Nous allons avoir du retard à cause de la reprise de ces soudures », avait confirmé mardi le patron d’EDF lors d’une conférence. « On est clairement dans la phase de réapprentissage (de construction de réacteurs, NDLR) mais il ne faut pas non plus noircir le tableau ».
Il y a un an, EDF avait annoncé des « écarts de qualité » sur des soudures du réacteur nucléaire en construction en Normandie.
EDF avait proposé de laisser huit soudures difficilement accessibles en l’état en prouvant avec des essais qu’elles ne posaient pas de problème de sûreté, et de renforcer les contrôles pendant le fonctionnement du réacteur. Ce qui lui aurait permis d’éviter des travaux complexes, potentiellement longs et coûteux.
Ces soudures sont situées dans la traversée de l’enceinte de confinement, la grosse structure de béton qui doit retenir les éléments radioactifs en cas d’accident.
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