Equateur: la production de pétrole devra s’interrompre d’ici 48 heures si les manifestations continuent (officiel)
La production de pétrole en Equateur est à un « niveau critique » et cessera d’ici 48 heures si les manifestations et blocages se poursuivent dans le pays, a affirmé dimanche le ministère équatorien de l’Energie.
« Si cette situation perdure, la production pétrolière du pays sera suspendue dans moins de 48 heures, car le vandalisme, la saisie des puits et la fermeture des routes ont empêché le transport des fournitures et du diesel nécessaires au maintien des opérations », a déclaré le ministère dans un communiqué.
« La production de pétrole est à un niveau critique », après presque deux semaines de manifestations indigènes contre la cherté de la vie, avec barrages et blocages sur les routes dans 19 des 24 provinces du pays, selon le même ministère.
« Aujourd’hui, les chiffres montrent une diminution de plus de 50% » de la production, qui était jusqu’au 12 juin d’environ 520.000 barils par jour.
L’Equateur dispose d’importantes ressources en hydrocarbures, concentrées dans ses provinces amazoniennes, et le pétrole est son premier produit d’exportation.
Près de 14.000 manifestants indigènes sont mobilisés dans tout le pays pour protester contre la hausse du coût de la vie et exiger notamment une baisse des prix des carburants, d’après la police, qui estime leur nombre à près de 10.000 dans la capitale.
Des pénuries sont déjà signalés à Quito, où les prix ont grimpé en flèche et de nombreux marchés restent fermés.
Les violences entre manifestants et forces de l’ordre ont fait cinq morts, selon une ONG des droits de l’homme. Quelque 500 personnes ont été blessées – civils, policiers et militaires -, selon différentes sources.
Dimanche, « les pertes économiques dans leur ensemble, entre les secteurs productifs publics tels que le secteur pétrolier et le secteur productif privé, s’élèvaient à 500 millions de dollars », a précisé ce jour le ministre de la Production, Julio José Prado.
« Chaque jour d’arrêt supplémentaire représente 40 à 50 millions de dollars perdus », a affirmé M. Prado.
« Dans l’industrie laitière, il y a une perte de 8,5 millions de litres de lait, ce qui représente 13 millions de dollars. Dans le secteur de l’agriculture et de l’élevage, les pertes dépassent 90 millions de dollars », a détaillé le ministre, parlant de « crise extrême dans le secteur des volailles, qui meurent en très grand nombre ou sont abattues par manque de nourriture.
« Dans le secteur de la floriculture, les 12 jours d’arrêt ont entraîné des pertes de 30 millions de dollars et des dommages aux camions et aux exploitations florales ». Le secteur du tourisme est « un autre secteur extrêmement touché, avec des annulations autour de 80% et des pertes s’élèvent à au moins 50 millions de dollars ».