Equateur/scandale Odebrecht : un ex-ministre en détention provisoire
La justice équatorienne a placé samedi l’ex-ministre de l’Electricité en détention provisoire pour 90 jours, après son arrestation dans le cadre de supposés versements de pots-de-vin du géant brésilien Odebrecht à des fonctionnaires.
Un autre prévenu, identifié uniquement comme un entrepreneur du nom de « Marcelo E. » par le parquet, sera lui laissé en liberté conditionnelle, car il est âgé de 70 ans.
Il s’agit des deux premières arrestations en Equateur dans le cadre du volet local de l’enquête sur le méga-scandale de corruption au sein d’Odebrecht, qui éclabousse plusieurs pays d’Amérique latine.
Alecksey Mosquera avait été ministre de 2007 à 2009 au sein du gouvernement du président socialiste Rafael Correa, qui quittera le pouvoir le 24 mai après dix ans à la tête de l’Equateur.
« L’instruction durera 90 jours et les deux prévenus ne pourront vendre de biens » pendant cette période, leurs comptes bancaires étant aussi gelés.
Les deux hommes « auraient reçu de l’argent provenant de la corruption », a affirmé sur Twitter le procureur général en charge du dossier, Galo Chiriboga.
Selon le journal d’Etat El Telégrafo, ils ont été interpellés vendredi et sont aussi accusés de blanchiment d’argent.
Le quotidien affirme que la justice a présenté comme preuves des dépôts bancaires de 924.000 dollars à Mosquera et de 800.000 dollars à Marcelo E., sommes que « Odebrecht leur aurait données comme pots-de-vin pour le contrat » de construction de la centrale hydroélectrique Toachi Pilaton, signé en 2007.
L’accord avait ensuite été rompu par l’Etat équatorien qui a indemnisé le constructeur brésilien.
La justice avait ouvert une enquête après les révélations du Département de justice américain selon lesquelles Odebrecht a payé entre 2007 et 2016 environ 33,5 millions de dollars à des fonctionnaires en Equateur.
Elle avait bloqué en mars des paiements pour 40 millions de dollars au groupe brésilien, afin de garantir le futur versement de dommages et intérêts à l’Etat, interdisant temporairement aux groupes publics du pays de signer de nouveaux contrats avec Odebrecht.