Espagne: Banco Santander ne prêtera plus aux entreprises liées au charbon d’ici 2030
La première banque espagnole Banco Santander a annoncé lundi qu’elle cesserait d’accorder des prêts aux entreprises énergétiques trop liées au charbon d’ici à 2030, dans le cadre de sa stratégie de soutien à la décarbonisation de l’économie.
La banque « cessera d’offrir des services financiers aux clients produisant de l’énergie électrique dont les revenus proviennent à plus de 10% du charbon thermique », a annoncé la société dans un communiqué.
Le charbon thermique sert à produire de l’électricité, par opposition au charbon métallurgique, utilisé pour fabriquer de l’acier.
Santander promet également d’éliminer « son exposition aux mines de charbon thermique dans le monde entier ».
L’exposition de Banco Santander au charbon – principalement sous forme de prêts – atteint 15 milliards d’euros pour la production d’électricité, et trois milliards d’euros pour l’activité minière, selon une source financière au fait du dossier.
La banque annonce également son ambition plus globale d’atteindre zéro émissions nettes en 2050 « pour soutenir les objectifs de l’Accord de Paris sur le changement climatique ».
Cette ambition concerne à la fois l’activité interne du groupe, « neutre en carbone depuis 2020 », et « toutes les émissions de ses clients dérivés de tous les types de financement, conseil et investissement offerts par Santander ».
La banque affirme qu’elle publiera au plus tard en septembre 2022 ses objectifs de décarbonisation pour d’autres secteurs (pétrole et gaz, transports, mines, sidérurgie-métallurgie).
L’ONG britannique ShareAction, qui promeut une finance responsable, estimait dans un rapport publié en 2020 que le secteur bancaire européen n’en faisait « pas assez pour s’attaquer à la crise climatique ».
Des groupes d’actionnaires soutenus par cette ONG ont déposé ces derniers mois des résolutions lors des assemblées générales des banques britanniques HSBC et Barclays pour leur demander de réduire leur financement des énergies fossiles.
Blackrock, le premier fonds d’investissement au monde, avait annoncé l’an dernier que la lutte contre le changement climatique était devenue une priorité pour les investisseurs.
Le fonds s’est engagé à ne plus placer d’argent dans les entreprises qui tirent plus de 25% de leurs revenus de la production de charbon thermique, mais gère encore 85 milliards de dollars investis dans l’industrie du charbon, selon l’ONG Reclaim Finance.