Espagne: le déficit commercial s’est envolé en 2022 à cause des prix de l’énergie

Le déficit commercial a plus que doublé en Espagne l’an dernier en raison d’une forte augmentation du coût des importations d’énergie, qui a effacé la forte progression de ses exportations, selon des chiffres officiels publiés jeudi.

Le déficit commercial de la quatrième économie de la zone euro a atteint sur l’ensemble de l’année 2022 près de 68 milliards d’euros, contre 26,2 milliards d’euros en 2021, selon le ministère espagnol de l’Industrie et du Commerce.

La forte dégradation de la balance commerciale espagnole s’explique, comme en France, par le coût exorbitant de sa facture énergétique, sur fond d’envolée des prix liée à la guerre en Ukraine.

D’après le ministère, les importations ont atteint l’an dernier 457,3 milliards d’euros en Espagne, soit une hausse de 33,4% en un an. Il s’agit d’un « maximum historique annuel », précise-t-il dans un communiqué.

Cette hausse a effacé les bons chiffres des exportations espagnoles, qui ont atteint elles aussi un niveau historique, à 389,2 milliards d’euros, mais avec une progression plus limitée que celle des importations (+23%).

« La hausse des prix des produits de base » a été l’an dernier la « principale cause du déficit », a souligné dans un communiqué la ministre de l’Industrie Reyes Maroto, en précisant que « 77,3% du déficit total » était lié à l’énergie.

Cela « montre clairement que nous devons continuer à nous concentrer sur la transition écologique » et sur « le déploiement des énergies renouvelables », pour devenir « un pays moins dépendant », a-t-elle souligné.

La ministre du Commerce s’est dite toutefois optimiste pour l’avenir, au vu du « bon comportement » des exportations.

Selon Madrid, le nombre d’exportateurs réguliers a ainsi atteint le chiffre de 43.000 l’an dernier, soit un plus haut historique. En 10 ans, ce chiffre a grimpé « de près de 30% », souligne le ministère.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Reyes Maroto, en précisant que « 77,3% du déficit total » était lié à l’énergie.

    Cela « montre clairement que nous devons continuer à nous concentrer sur la transition écologique » et sur « le déploiement des énergies renouvelables », pour devenir « un pays moins dépendant », a-t-elle souligné.
    Cherchez l’erreur ?

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    • @Michel Dubus,

      Sur les poeles à granulés-biomasse, les Espagnols sont très bons… Et ils exportent beaucoup de poeles…

      Les ENR ne sont pas un problème en soit. Par contre leur agencement, leur dosage et leur équilibrage (surtout du fait de l’intermittence chronique de certaines ENR) sont parmi certains de leurs problèmes…
      Les ENRi, c’est comme du Sucre, un petit peu c’est bon, moyennement et ça commence à poser des problèmes et enfin beaucoup et cela devient très dommageable, bien entendu avec des effets de seuil différent sur chaque sujet !!!

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  • APO: pour poursuivre une conversation précédente, les échanges avec l’Espagne sont prévus à 3,7 GW d’exportation pour demain. Ca a l’air d’être le maximum.
    L’Espagne + le Portugal, qui ne font qu’un, s’en sort plutôt bien avec son nucléaire + PV + éolien + STEP + gaz + interconnexions.
    L’allure des courbes montre qu’elle va progresser encore, notamment par le PV.
    Les journées de faible production des variables sont rares, ce qui n’est pas le cas de l’Allemagne.
    Pour autant, une part de nucléaire reste bien utile.

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    • @Marc,

      Et l’Espagne a fait comme nous et mis un moratoire sur le PV il y a environ 10 ans pour reposer l’équation du PV (ils ont changé les conditions d’accès et les types de subvention pour ne plus payer des fortunes…).

      Oui, ils sont plus au Sud que nous et avec des besoins d’électricité énorme en été comparé à bien des places en Europe (Touristes + Clim + Eau – désalinisation et distribution + VE bientôt venant de toute l’Europe…) donc la logique du PV à Bas cout a du sens chez eux et leur économise de l’hydraulique en journée (et l’éolien leur économise de l’hydraulique quand le Vent souffle). Je n’ai pas vécu à Madrid mais un couple de bons amis qui y a vécu m’a dit que suivant le type de logement, vivre sans clim en été y était bien difficile en Juillet/Aout avec des chaleurs ressenties très élevées…
      Les Espagnols ont plus d’hydraulique dans leur Mix que nous rapporté au MW.h annuel produit par Habitant (de mémoire, ou au moins tout autant…) donc l’éolien bien « agencé » et « dosé » est « bon » pour eux car ils économisent de l’eau…

      Nota : Leur base nucléaire de « moyenne » taille tourne à plein et doit leur faire faire de sacrées économies de Gaz et de charbon, QUID sans cette Base !? (une projection avec cette base augmentée de 50% serait intéressante…)

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      • Les ENRi c’est comme les autres ENR, c’est une histoire de Territoire/Terroirs…

        La Hollande peut vouloir avoir le même taux d’hydraulique que la Norvège, sa Topographie actuelle le lui interdit…
        Idem pour la Finlande et l’Espagne vis à vis du PV, la production annuelle y sera très différente et les besoins énergétiques ne sont pas répartis de la même façon à l’année…
        Et ainsi de suite…

        Les Allemands sont très dogmatiques et capables de suivre des Théories foireuses et mortifères, quand ils sont réunis (Hélas ! L’histoire le rappellera à ceux qui lèveront le Nez…). Sur les ENRi ils ont moitié « Tout Faux », moitié « gentiment raison ». Leur politique énergétique est une « Sirène », moitié séduisante et humaine, moitié « bestiale sauvage » et en queue de poisson par rapport à de la Logique élémentaire (certains n’y voient que la jolie partie séduisante… d’autres voient l’ensemble… et d’autres que la partie « queue de poisson »… A chacun sa vision, ainsi que l’oreille aux chants gracieux de nos voisins pour mieux nous attirer vers des récifs désastreux pour nous, mais profitables pour ceux qui risquent de sombrer prochainement, ils ne seront pas tout seul au moins (pas étonnant que des « British très éclairés » aient poussé au Brexit pour se séparer de bien des politiques qu’ils jugeaient néfastes, quitte à perdre beaucoup à court terme mais en espérant moins perdre à moyen et Long Terme… Au Pays de Watt, il y a beaucoup de spécialistes de l’énergie sous toutes ses formes…)).

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          • @Marc,

            Du pragmatisme dans un Pays qui manque d’eau en été en plus (ils ont aussi un « coup » à jouer sur ce plan là…).

            Les Espagnols qui ont pris une sévère « raclée » après la crise de 2008 et les prix hyper élevés des hydrocarbures d’alors qui les ont laissé à genoux (en plus d’autres facteurs), on du prendre du recul sur l’énergie et ses multiples composantes… (ils ont récadré leur filière PV, et là cette idée de STEP est très judicieuse vu les excédents d’éolien qu’il y aura régulièrement au Nord des Pyrénées et au delà… de même avec le solaire…). Ils vont pomper des surplus de production à bas cout et n’exporter qu’en pointe et/ou à prix intéressants et il y en aura des plages de prix valables (sinon stocker à la maison)…

            Et nous on tergiverse entre ENRi et Nucléaire, sans penser sérieusement à rien d’autres… (on est en train de devenir « stérile » en France !!!).

    • @Marc,

      Dans des pays vraiment chauds et sur de longues périodes, le PV individuel a une raison d’être (surtout en bout de réseau lors des grosses chaleurs), par contre au Nord du 45ème parallèle c’est du snobisme malsain la plupart du temps (et pour satisfaire des EGO qui veulent se donner bonne conscience et se croire au dessus des autres…).

      De plus, vu la désertification de certaines régions espagnoles, ils n’auront pas trop de concurrence d’usage des terres et même au contraire des avantages pour les cultures suivant les installations PV faites…

      Le PV en Espagne (au cout actuel) est une évidence, en Italie et en Grèce également… En France cela dépend de la région… Et à Hambourg, c’est vraiment pour faire le BôBô….. (Les Anglais qui ont quasi arrêté le PV – au moins les subventions à tout crin – l’ont bien compris, c’est quasi inutile chez eux… Mieux vaut des interconnexions pour faire remonter les excédents du Sud de l’Europe et ces mêmes interconnexions pour exporter les excédents éoliens… et ils ont encore du Gaz en Mer du Nord pour le reste du temps…).

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