Espagne: la justice ouvre une enquête sur les tarifs d’Iberdrola
La justice espagnole a ouvert une enquête sur une présumée hausse artificielle des prix de l’électricité pratiquée en 2013 par Iberdrola, dont deux sièges ont été perquisitionnés, a indiqué jeudi l’Audience nationale, haut tribunal de Madrid.
Le tribunal chargé des affaires complexes informe qu’une plainte du parquet anticorruption contre la première compagnie énergétique espagnole « pour un délit relatif au marché et aux consommateurs », a été admise et une enquête ouverte.
Dans le cadre de cette enquête, des perquisitions ont été réalisées mercredi par la garde civile aux sièges d’Iberdrola à Madrid et Bilbao.
L’opération était toujours en cours jeudi, a précisé à l’AFP une porte-parole de la garde civile.
La compagnie est mise en cause pour une hausse artificielle des prix de l’électricité du 30 novembre au 23 décembre 2013, qui lui avait déjà valu en novembre 2015 une amende de 25 millions d’euros de l’autorité espagnole de la concurrence (CNMC).
Les compagnies d’électricité espagnoles sont régulièrement accusées d’opacité dans la fixation des prix par les associations de consommateurs.
Selon des statistiques officielles, entre 2006 et 2015, le prix de l’électricité a en outre augmenté de 56%.
Dans le cas d’Iberdrola, la CNMC a estimé que la société a volontairement réduit la production de trois de ses centrales hydroélectriques pour gonfler ses tarifs.
Iberdrola assure, dans un communiqué, n’avoir « réalisé aucune manipulation frauduleuse » et n’avoir « jamais eu l’intention d’altérer le prix de l’électricité ». La compagnie rappelle qu’elle avait présenté un recours contre cette amende, dont l’application est donc suspendue dans l’attente de son examen.