L’État doit aider le train à hydrogène, selon un rapport parlementaire
Un rapport parlementaire sur « le verdissement du parc ferroviaire » remis jeudi à la ministre des Transports, Élisabeth Borne, propose à l’Etat d’aider le développement de la filière hydrogène, une solution préconisée parallèlement à l’usage de batteries pour remplacer progressivement les trains diesel.
Si le transport ferroviaire n’est pas particulièrement polluant, d’autant que 80% des déplacements se font sur des lignes électrifiées, il « ne peut se tenir à l’écart de la nécessité de s’inscrire dans la neutralité carbone (…) de l’économie française en 2050 », relève ce rapport du député Benoît Simian (LREM, Gironde).
Les électrifications des lignes étant « très coûteuses », il s’agit de trouver un autre mode de traction pour remplacer le petit millier de trains régionaux roulant au diesel en France, dont la moitié va devoir être renouvelée dans une dizaine d’années.
Après avoir passé en revue différentes options, le rapport conseille de « se concentrer sur deux technologies: à court terme celle des batteries (engins hybrides ou non), et à plus long terme celle de l’hydrogène ».
Les solutions avec des batteries « répondront à une partie des besoins en France, à l’occasion notamment des différentes étapes de renouvellement du parc diesel ». Elles sont déjà « disponibles sur le marché sans qu’il soit nécessaire que l’État soutienne financièrement des expérimentations ou des déploiements », juge-t-il.
« C’est pourquoi il est proposé que l’État se concentre (…) sur l’hydrogène » qui, en outre, permet une plus grande autonomie, note M. Simian, dont la lettre de mission portait justement sur l’avenir de ce combustible dans le ferroviaire.
« Il faut vite arrêter les conditions qui permettront des premières circulations de trains à l’hydrogène avant 2022 », souligne-t-il. L’ancien ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, avait fixé en juin l’objectif d’aboutir à l’homologation d’un train à hydrogène avant la fin du quinquennat.
Alors que le constructeur ferroviaire national Alstom planche désormais sur une version française du train à hydrogène qu’il a commencé à faire rouler en Allemagne en septembre, le rapport du député pointe l’absence de texte réglementaire.
Il insiste pour lancer la filière sur la nécessaire mutualisation des sources d’énergie entre plusieurs modes de transport, trains, bus et/ou taxis, et envisage « éventuellement » d’utiliser un temps de l’hydrogène gris (issu d’énergies fossiles, dont la production reste polluante) avant de passer à l’hydrogène vert (issu d’énergies renouvelables — par électrolyse de l’eau –, vraiment propre mais nettement plus cher).
Quant au financement, Benoît Simian préconise notamment de réaffecter au développement des trains à hydrogène des fonds prévus pour l’électrification de certaines voies ferrées dans les contrats de plan État-régions. Il cite aussi des crédits du « plan national hydrogène » annoncé en juin et une aide européenne.
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