Le Parlement européen valide une forte réduction de la consommation d’énergie d’ici 2030
Les députés européens ont validé mardi l’objectif d’une réduction d’environ un tiers de la consommation d’énergie de l’Union européenne d’ici 2030.
S’inscrivant dans l’application de l’accord de Paris sur le climat, cette résolution législative, adoptée à 434 voix pour (104 contre), demande aux pays de l’UE d’accroître de 32,5% leur efficacité énergétique globale d’ici 2030, par rapport au niveau de 1990, ce qui doit représenter une hausse des économies d’énergie de 0,8% chaque année à partir de 2021.
Cet objectif est indicatif, ce qu’ont regretté certains eurodéputés comme la socialiste française Pervenche Beres.
« Ce n’est pas contraignant Etat par Etat mais c’est véritablement un texte européen où il faut que tout le monde joue le jeu, quitte à jouer après sur les recommandations de la Commission si un Etat ne respecte pas ses objectifs », a assuré, lors d’une conférence de presse, l’écologiste Michèle Rivasi, co-rapporteure du texte.
Un autre objectif, adopté par 495 voix (68 contre), qui vise à atteindre d’ici 2030 une part de 32% d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute de l’UE (contre environ 17% en 2016) est lui contraignant.
Ces deux objectifs pourront être révisés à la hausse en 2023 en fonction notamment des avancées technologiques dans le domaine.
Chaque pays devra aussi présenter un plan tous les dix ans en détaillant sa contribution pour atteindre ces objectifs et les mesures prises au plan national.
Les textes adoptés mardi avaient déjà fait en juin l’objet d’un compromis entre le Parlement européen et le Conseil, représentant les Etats-membres. Le Parlement était partisan d’une réduction de la consommation d’énergie plus ambitieuse de 35% et la Commission européenne, dans sa proposition législative de novembre 2016, voulait se limiter à une réduction de 30%.
Ces nouvelles obligations doivent encore obtenir l’aval formel du Conseil européen pour entrer en vigueur.
Dans le cadre de l’accord de Paris, l’UE s’est engagée à faire baisser ses émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030.
Par ailleurs, avec les textes adoptés mardi, les citoyens européens auront le droit de produire de l’énergie renouvelable pour leur propre consommation, mais aussi de stocker et d’en vendre l’excédent.
Un autre objectif est de développer la part des biocarburants tout en faisant disparaître progressivement, entre 2019 et 2030, ceux de première génération, qui entraînent un risque de changement d’affectation des sols (déforestation etc.), pour passer à des biocarburants de deuxième génération.