Fessenheim : les salariés mobilisés contre la fermeture, à la veille d’une réunion décisive
Piquet de grève, barrage filtrant, extinction symbolique des lumières: les salariés de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) étaient mobilisés lundi, à la veille d’une réunion décisive du conseil d’administration d’EDF, qui doit décider de la fermeture du site alsacien.
Les salariés ont installé un barrage filtrant aux entrées du parking, afin de gêner l’accès au site nucléaire, a expliqué à l’AFP Jean-Luc Cardoso, délégué du personnel CGT.
« Ce qu’on demande, c’est que le conseil d’admnistration écarte toute fermeture de la centrale », a-t-il ajouté.
Au plus fort de la manifestation, en milieu de matinée, quelque 400 personnes se sont rassemblées devant les entrées du site, autour de feux allumés dans des fûts métalliques.
M. Cardoso n’a pas été en mesure de préciser le taux de salariés en grève, mais il a indiqué que la mobilisation était de « 90 à 100% » chez les équipes techniques du matin – qui sont toutefois tenues d’occuper leurs postes pour assurer la sécurité de la centrale.
Les salariés, qui ont prévu de se mobiliser encore pendant la journée de mardi, doivent prendre part lundi à 17h30 à une marche à travers les rues du village de Fessenheim, qui sera pour l’occasion plongé symboliquement dans l’obscurité. La manifestation est co-organisée avec la mairie.
Tous les syndicats s’opposent à la fermeture anticipée de la centrale, où travaillent 850 agents EDF et environ 250 salariés d’entreprises prestataires. Outre les répercussions en termes d’emploi, ils mettent en cause le montant de l’indemnisation proposée – de l’ordre de 400 millions d’euros -, jugé « ridicule », et les conséquences pour le réseau électrique.
L’arrêt définitif de Fessenheim, promesse de campagne de François Hollande en 2012, est fixé à l’horizon 2018, quand EDF prévoit de mettre en service l’EPR de Flamanville (Manche).
Afin de pouvoir lancer la fermeture anticipée du site alsacien, le conseil d’administration devra se prononcer mardi sur le protocole d’indemnisation conclu avec l’État français, son actionnaire à 85,6%.