Feuille de route pour le climat et l’énergie : la France se fixe des objectifs ambitieux pour 2030 et 2050

Le gouvernement français a communiqué ses nouvelles stratégies pour l’énergie et le climat, visant à réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et à atteindre la neutralité carbone en 2050. Ces plans incluent un fort développement des énergies renouvelables, la rénovation énergétique massive des bâtiments, et une accélération de la décarbonation des transports.

La France a dévoilé, le 4 novembre dernier, ses nouvelles feuilles de route pour l’énergie et le climat, tant attendues depuis plusieurs mois. Ces documents, qui devront être publiés par décret en 2025, visent à répondre à des questions clés sur l’avenir énergétique du pays, comme la construction de nouvelles centrales nucléaires, le déploiement des énergies renouvelables et la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Le texte de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) et la troisième version de la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC 3) visent à mettre en œuvre des mesures concrètes pour réduire les émissions, tout en accélérant la transition énergétique vers un mix plus décarboné.

L’un des points clés de la SNBC 3 est l’objectif de réduire de 50 % les émissions de GES d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990, en ligne avec les engagements européens. Pour atteindre cet objectif, la France devra réduire ses émissions de 5 % chaque année entre 2022 et 2030. La baisse des émissions concerne principalement les émissions territoriales, excluant celles liées à la consommation de biens importés. Cependant, la capacité d’absorption des forêts et des sols a été réévaluée à la baisse en raison de la dégradation des écosystèmes forestiers, notamment en raison des sécheresses et des maladies.

Le gouvernement se fixe également un objectif ambitieux de décarboner progressivement le secteur énergétique, en s’engageant à supprimer les énergies fossiles d’ici 2050. La PPE prévoit notamment une forte augmentation de la capacité de production d’énergie renouvelable, avec un objectif de 54 à 60 GW de photovoltaïque d’ici 2030, contre 35 à 44 GW initialement envisagés en 2028. Le développement de l’éolien terrestre et offshore sera aussi intensifié, avec 18 GW installés en mer d’ici 2035 et 45 GW d’ici 2050. Le nucléaire, quant à lui, jouera toujours un rôle important, avec la construction de six nouveaux réacteurs de type EPR.

En matière de rénovation énergétique, la PPE prévoit la réhabilitation de 400 000 maisons et 200 000 logements collectifs chaque année jusqu’en 2030, afin de réduire la consommation d’énergie dans le secteur du bâtiment. La France s’engage également à réduire la consommation énergétique globale de 28,6 % d’ici 2030 par rapport à 2012. La stratégie inclut des mesures de sobriété énergétique, ainsi que des actions pour réduire la consommation d’énergie des administrations publiques et pérenniser les certificats d’économies d’énergie.

Le secteur des transports, qui représente un tiers des émissions de GES en France, fera également l’objet d’une stratégie de décarbonation. L’objectif est de parvenir à vendre 66 % de voitures électriques d’ici 2030, représentant ainsi 15 % du parc automobile national.

Cette nouvelle feuille de route pour le climat et l’énergie vise à guider la transition vers un modèle énergétique plus durable, avec des objectifs clairs pour la décennie à venir, tout en assurant une réduction substantielle des émissions et une maîtrise de la consommation d’énergie.

commentaires

COMMENTAIRES

  • Il semble que, malgré le fiasco patent de l’Energie wende allemand, tant en matière de production d’électricité, que de prix de revient du Kwh, d’investissements considérables en direction des ENRi et de rejets de CO²/Mwhe, la France persiste à vouloir suivre ce mauvais exemple, en augmentant encore la production d’électricité aléatoire du PV et de l’éolien…
    Pendant ce temps-là, on continue à procrastiner sur la production nucléaire, qui continue à marquer le pas !
    Dommage !

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  • Depuis quelque temps, c’est le même auteur anonyme que pour l’article « Quels sont les dangers du nucléaire ? » Comme c’est bizarre !

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    • S’il déclarait s’appeler Jean Dupont, ça changerait quelque chose ?
      Il rapporte seulement la feuille de route concernant la décarbonation du pays publiée par le gouvernement. Quel que soit l’auteur de cette reproduction de la publication, cela ne change pas le contenu utile. Je ne m’offusque pas de ce genre de détail, surtout quand on voit les auteurs déclarés des posts sur les forums. On croirait vraiment que les gens on honte du nom qu’ils portent, à moins qu’ils n’aient pas le courage de leurs opinions.

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  • Tribune argumentée et réaliste allant ds le sens inverse des objectifs soit disant ambitieux de la France pour 2030 et 2050
     » Dans une lettre ouverte, 10 anciens dirigeants alertent le Premier ministre Michel Barnier, et dénoncent une politique ruineuse de développement massif des renouvelables.
    Nous, anciens ministres, anciens parlementaires, anciens dirigeants d’entreprises et de production d’électricité, animateurs de centres de réflexion et spécialistes des questions énergétiques, dénonçons par cette lettre, l’extrême gravité pour la France de poursuivre la politique énergétique proposée par le projet de Programmation Pluriannuelle de l’Énergie récemment publié par la DGEC.
    Nous dénonçons la poursuite à marche forcée d’installation d’éoliennes marines ou terrestres, ou de panneaux solaires qui ne servent en aucun cas à la décarbonation de notre pays puisque, grâce au nucléaire et à l’hydraulique, l’électricité y est abondante et déjà décarbonée à 95%.
    Nous dénonçons l’illusion répandue par les rapports officiels de RTE que les énergies renouvelables intermittentes et l’énergie nucléaire seraient complémentaires et qu’une production d’électricité totalement dépendante de la météo et impossible à stocker à grande échelle, puisse offrir aux Français la sécurité d’approvisionnement électrique.
    Nous dénonçons les garanties de prix accordées aux producteurs de cette électricité intermittente qui leur donnent un accès prioritaire sur le marché de l’électricité, faussent les règles de fixation des prix, déstabilisent les marchés jusqu’à des prix négatifs, et nuisent à EDF qui doit ralentir sa production nucléaire pour laisser écouler les surplus d’électricité éolienne et solaire, tout en supportant tous les coûts fixes de ses centrales nucléaires.
    Nous dénonçons les engagements de plusieurs centaines de milliards d’euros que les garanties de prix et subventions à ces énergies intermittentes ont coûté, coûtent et vont coûter à la collectivité nationale, au seul bénéfice des producteurs privés, et de leurs fournisseurs d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques, en quasi-totalité importés de l’étranger qui déséquilibrent notre balance commerciale.
    Nous dénonçons les pressions exercées sur la France, notamment via les directives européennes qui refusent la prise en compte de la contribution de l’énergie nucléaire à la décarbonation et sanctionnent financièrement la France, pour imposer le modèle de transition énergétique allemand d’ « Energiewende » dont l’échec est patent sur le plan économique et de l’impact sur le climat. Non, la France n’est en aucun cas « en retard » et – contrairement à sa voisine d’Outre-Rhin – émet, grâce à son nucléaire, très peu de CO2 pour produire son électricité
    Nous dénonçons la présence au sein de notre administration, comme dans les institutions et entreprises énergétiques publiques, de responsables provenant de la mouvance antinucléaire et pro-éolien, avec des parcours professionnels imbriqués dans les syndicats professionnels des énergies renouvelables, qui jettent un doute légitime sur leur neutralité pour défendre un modèle énergétique conforme aux intérêts de notre pays »..

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  • a Dubus:
    « Nous dénonçons la présence au sein de notre administration, comme dans les institutions et entreprises énergétiques publiques, de responsables provenant de la mouvance antinucléaire et pro-éolien, avec des parcours professionnels imbriqués dans les syndicats professionnels des énergies renouvelables, qui jettent un doute légitime sur leur neutralité pour défendre un modèle énergétique conforme aux intérêts de notre pays »..

    ça a un nom, ça s’appelle du Maccarthysme
    Vite, une chasse aux sorcières contre l’Antifrance
    et eventuellement, relisez Super Dupont de Gotlib

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  • @airsol Grand amateur d’humour, j’adore ! Ceci étant, sur le fond, je commenterais plus tard, pas le temps aujourd’hui.

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  • Depuis des décennies, la haute administration de l’État est surtout truffée de promoteurs du nucléaire. Malgré tout, le secteur nucléaire a besoin de l’État pour éviter la faillite.

    En 2017, une aide de l’État de 4,7 milliards d’euros a sauvé Areva de la faillite. Aide à laquelle s’est ajouté un prêt de 3,3 Md€, dont on ne sait s’il sera remboursé un jour.

    Lorsqu’on n’est pas capable de mettre un réacteur nucléaire en service commercial en moins de dix ans, il vaut mieux rester modeste.

    Cela ne concerne pas seulement l’EPR, en Finlande et en France, mais aussi les réacteurs Civaux-1 et -2, Chooz B-1 et B-2, pour lesquels il a fallu de 11 ans à 16,3 ans avant qu’ils ne soient acceptés pour le service commercial.

    Le prétendu « manque d’expérience » énoncé comme excuse pour l’EPR n’avait pas cours pour ces quatre réacteurs du palier N4.

    Répondre
  • La durée moyenne de construction des premiers réacteurs à eau pressurisée, les prototypes (construits sous licence américaine), a été de 5,8 ans (palier CP0).

    Ensuite, cette durée moyenne a été aussi de 5,8 ans pour le palier CP1, puis 6,5 ans pour CP2, ensuite 7,7 ans pour P4 et enfin 13,8 ans pour le palier N4.

    Passer à une plus grosse taille : –>P4 –>N4 –>EPR augmente la durée de construction.

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  • Ton accordéon me fatigue Yvette si tu jouais plutôt de la clarinette. Antoine en 1966 élucubrations
    Cela va très bien à canado avec ses redifs (anti nuc) qui ne veulent plus rien dire !

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  • Une chose me paraît évidente et je veux bien en créditer Canado: grâce à lui et à tous les thuriféraires du nucléaire civil français depuis les années 70 l’ensemble du pôle industriel nucléaire de la France a été suffisamment entravé pour qu’il finisse , j’en conviens, à de piètres résultats à ce jour.
    Mais si on regarde du côté Chinois il semble bien que ce pays parvienne sans difficultés majeures aux mêmes réussites que la France pendant le programme Messmer ( 5 réacteurs par an pendant 10 ans ..).
    Et que restera -t-il de cette feuille de route aux vues de la situation politique actuelle de la France ?

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  • L’évolution contrastée du nucléaire et des renouvelables gêne beaucoup un des adorateurs du veau nucléaire (pas en or), que ce soit en France ou dans le monde.

    Le nucléaire baisse régulièrement sa production, comme cela a toujours été le cas, la nuit, en fin de semaine, les jours fériés et en été. Car la consommation varie et ne s’adapte pas aux désidératas du nucléaire. Les exportations aussi varient, notamment vers la Suisse qui profite d’une électricité nucléaire bradée en période de surproduction pour remplir ses STEP ou économiser l’eau de se barrages.

    Mais il est rare que le nucléaire diminue sa production à cause des énergies renouvelables. Au contraire, on trouve de nombreux exemples, sur RTE, où la production nucléaire diminue alors que celle du gaz naturel augmente fortement.

    Répondre
  • Les énergies éolienne et solaire ont permis de réduire la capacité fossile totale de 27.790 MW fin 2011 à 17.460 MW en juin 2022 (-10.330 MW). En particulier celle du charbon est passée de 7.940 MW à 1.820 MW.

    Entre 2005 et 2010, la production d’électricité française était carbonée pour 10% à 11% selon les années.
    Si la proportion fossile est plus faible aujourd’hui, c’est uniquement grâce aux énergies renouvelables, éolien et solaire en particulier.

    Pour ce qui est de la Chine, pays 22 fois plus peuplé que la France, elle a mis en service 36 réacteurs, pour 36,6 GW, au cours des dix dernières années. Cela est équivalent à la construction de 1,66 MW construit en dix ans à l’échelle de la France.

    L’équivalent d’un EPR construit tous les dix ans à l’échelle de la France, c’est bien peu pour un aussi grand pays que la Chine.

    Répondre
  • Si l’on regarde en détail, le nucléaire baisse régulièrement sa production aussi en semaine lors de prévision de forte production éolienne et de formation de prix négatifs.
    Prendre en exemple l’année 2022 n’est pas une bonne idée (ou est une preuve de mauvaise foi) car le parc nucléaire était affecté par des problèmes de corrosion sous contrainte.

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