Fin des hydrocarbures: l’Assemblée vote une dérogation très encadrée pour le bassin de Lacq
L’Assemblée nationale a voté mardi soir une dérogation strictement encadrée à la fin des hydrocarbures, pour permettre la poursuite de l’exploitation du soufre du bassin de Lacq (Pyrénées-Atlantiques).
Les députés ont adopté des amendements MoDem au projet de loi Hulot qui « ne portent pas atteinte à l’esprit du texte », a assuré leur défenseur Jean-Paul Mattei (Pyrénées-Atlantiques). Le projet de loi prévoit d’interdire de délivrer tout nouveau permis d’exploration d’hydrocarbures, liquides ou gazeux. Et les concessions d’exploitation existantes ne seront pas renouvelées au-delà de 2040.
Mais dans le bassin de Lacq, des réserves résiduelles de gaz est extrait de l’hydrogène sulfuré pour la groupe de chimie Arkema, qui le transforme et l’exporte à plus de 90%, à destination des marchés du raffinage, de la pétrochimie, ou encore de l’alimentation animale. Il s’agit par les amendements adoptés de permettre la poursuite de cette activité de chimie, employant quelque 750 personnes, pour laquelle des hydrocarbures sont co-produits. Ceux-ci devront être utilisés uniquement localement.
Il n’y a « pas d’incitation à exploiter des hydrocarbures », a assuré le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, vantant « un exercice de co-construction intelligent » avec les députés. Saluant « la capacité d’écoute » du ministre, le socialiste David Habib, élu du secteur qui portait des amendements similaires ou allant plus loin, s’est félicité de « 80 années de soufre devant nous ».