Flambée de l’énergie: « menace existentielle » pour les industriels européens des métaux
La flambée historique des prix du gaz et de l’électricité met en péril l’existence des producteurs, transformateurs et recycleurs européens de métaux, alors que la guerre de la Russie contre l’Ukraine devient une « guerre industrielle », s’alarment les industriels européens des métaux mercredi.
A deux jours du Sommet extraordinaire de l’UE sur l’Energie, les patrons de 40 groupes métallurgistes européens, tous gros utilisateurs d’énergie dans leurs fours, disent vouloir « sonner l’alarme sur la crise énergétique qui s’aggrave en Europe. Elle « constitue une menace existentielle pour notre avenir », disent-ils.
Depuis l’automne 2021, et avec la flambée de l’électricité exacerbée depuis le début de la guerre en Ukraine en février, l’Europe a réduit d’un million de tonnes sa production d’aluminium, soit de 50%, indique une lettre commune adressée à la Commission européenne par l’association Eurometaux.
« Notre secteur a été forcé de faire des réductions de production sans précédent au cours des 12 derniers mois, et nous craignons que l’hiver prochain n’assène un coup décisif à plusieurs de nos activités », indique la lettre.
Le texte signé notamment par les patrons d’Aluminium Dunkerque en France, Ferroglobe en Espagne, Intals en Italie, AMAG en Autriche ou Elkem en Suède, demande à l’UE « de prendre des actions d’urgence pour préserver ces industries et empêcher des suppressions d’emplois définitives ».
Alors que la demande mondiale de métaux ne cesse d’augmenter, y compris en Europe, pour alimenter la transition énergétique et l’électrification des usages en cours, la production européenne de zinc et d’aluminium a été réduite de 50% en raison de la crise de l’énergie et des prix qui ont été « multipliés par plus de dix » en Europe depuis l’an dernier, indique la lettre.
Les fabricants de silicium et d’alliages ferreux sont également concernés par les arrêts de production, et le secteur du cuivre et du nickel est touché aussi, indique la lettre.
« La guerre (de la Russie contre l’Ukraine, NDR) est devenue une guerre industrielle, tout est connecté, les chaînes industrielles sont mises à mal les unes après les autres », a déclaré à l’AFP l’un des représentants d’Eurometaux.
« Si la guerre s’arrêtait aujourd’hui, la situation pourrait s’améliorer, mais à condition qu’on rouvre les robinets de gaz » a-t-il ajouté.
COMMENTAIRES
Bonjour,
A défaut de production pilotable d’électricité décarbonée nous achetons de l’électricité produite avec du charbon et des métaux produits avec du charbon.
Comment nos gouvernement et nos journalistes ne comprennent-ils pas cette réalité contraire aux objectifs ???
Un conseil: lisez le hors série de « Courrier international » intitulé « Atlas des énergies »
Et cela va impacter bien des secteurs dont celui des ENRi et aussi celui du Nucléaire. Toutefois les volumes respectifs étant régulièrement avec un facteur 5 (à minima), le Nucléaire consomme moins de métaux…
Il va y avoir de sérieuses leçons à prendre et savoir rendre rapidement du recul sur la situation désastreuse vers laquelle l’Europe est en train d’arriver.