Les Français de plus en plus concernés par l’impact de leur mode de chauffage
Depuis le 1er janvier 2020, les Français soucieux de faire évoluer leur système de chauffage peuvent prétendre à un nouveau dispositif de soutien gouvernemental baptisé Ma Prime Renov’.
Venu supplanter le Crédit d’Impôt Transition Énergétique (CITE), cette nouvelle prime est destinée aux ménages qui souhaitent effectuer des travaux visant à améliorer l’isolation thermique de leur logement, optimiser leur consommation énergétique et éviter les déperditions d’énergie.
200.000 primes devraient être distribuées aux ménages en 2020. Avec cet objectif, le gouvernement entend bien donner un coup d’accélérateur à la rénovation énergétique du parc immobilier français : le bâtiment est en effet reconnu comme étant un secteur particulièrement énergivore (il représente 45% de la consommation énergétique finale française), responsable d’un quart de nos émissions de gaz à effet de serre.
Selon une récente étude, plus de la moitié des Français se disent prêts à faire évoluer leur système de chauffage pour moins polluer et mieux consommer. Explications.
L’écologie, une préoccupation de plus en plus importante pour les Français
L’association Via Sèva, qui s’est donnée pour mission de promouvoir le développement et la modernisation des réseaux de chaleur et de froid, a publié au début du mois de janvier son traditionnel baromètre sur le chauffage des Français. Réalisée par l’institut de sondage IPSOS en partenariat avec Ademe, cette étude démontre que nous sommes de plus en plus concernés par l’impact environnemental de notre mode de chauffage.
Via Sèva débute son baromètre avec un état des lieux des modes de chauffage. Sans grande surprise, deux ressources énergétiques dominent : dans les villes de plus de 20.000 habitants, l’électricité (41%) et le gaz (41%) sont en effet les énergies les plus couramment sollicitées pour se chauffer. 62% des foyers sont équipés de chauffage individuel et 36% d’un chauffage collectif.
Malgré ce que l’on pourrait penser, les Français sont de plus en plus concernés par leur mode de chauffage. Les citoyens qui se disent prêt à faire évoluer leur mode de chauffage pour des raisons économiques et écologiques sont désormais majoritaires : 64% des personnes interrogées affirment être prêtes à changer d’équipement.
Changer de mode de chauffage pour des raisons économiques et écologiques
Interrogés sur les trois critères essentiels dans le choix d’un futur chauffage, les citoyens plébisciteraient un système de chauffage plus économique (71%), plus écologique (53%) et offrant plus de sécurité (34%).
Selon le baromètre 2020 de Via Sèva, les Français estiment que les collectivités territoriales sont les interlocuteurs les plus adaptés à faire évoluer les mentalités. 59% des sondés estiment en effet qu’elles sont les plus à même d’agir pour que les énergies décarbonées soient de plus en plus utilisées dans la production thermique.
« Grâce à la connaissance et à la motivation des Français, une ère plus écologique pour le chauffage arrive avec plus de chaleur renouvelable, dans une logique de circuits courts. Le débat de la transition énergétique se focalise trop sur la production d’électricité et le transport qui ne représentent respectivement que 25% de la consommation finale d’énergie alors qu’en France 50% des besoins énergétiques sont consommés sous forme de chaleur », estime Guillaume Planchot, le président de Via Sèva.
La précarité énergétique est en hausse
La rénovation thermique des logements et la modernisation des systèmes de chauffage sont des problématiques d’autant plus importantes que la précarité énergétique est en nette augmentation en France. Selon l’étude publiée le 7 janvier dernier par l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE), 11,7% des ménages français estiment avoir des difficultés à payer leur facture d’énergie et à se chauffer correctement.
La précarité énergétique a donc touché 6,8 millions de personnes en France en 2019, soit 233.000 personnes de plus qu’en 2018.
« Triste constat : le nombre de ménages fragilisés est en hausse, ce qui se traduit par une augmentation des demandes d’aides à tous les guichets, et hélas, par voie de conséquence face aux impayés de facture d’énergie, par une augmentation du nombre des coupures de gaz et d’électricité », explique le président de l’Ademe et de l’ONPE, Arnaud Leroy, à nos confrères d’Actu-environnement.
Au cours de la période hivernale 2018-2019, 15% des ménages interrogés ont souffert d’une sensation de froid dans leur domicile. Dans 41% des cas, cette sensation est due à une mauvaise isolation du logement ou, dans 24% des cas, d’une défaillance de l’équipement utilisé pour la production de chaleur.
Mais l’ONPE constate également dans 20% des cas une installation de chauffage insuffisante ou, dans 7% des cas, des restrictions que s’imposent les ménages pour raisons financières.
La rénovation énergétique des logements apparaît ainsi comme un des leviers majeurs pour lutter contre la précarité énergétique. « Une mission d’accompagnement des ménages doit être renforcée sur l’ensemble du territoire pour permettre aux millions de ménages qui ne peuvent plus assurer de confort dans leur logement, de sortir de cette situation », estime Arnaud Leroy.
COMMENTAIRES
40% des français se chauffent électriquement ce qui est une bonne chose puisque l’ électricité est d’ origine nucléaire à 70 % donc plutot moins couteuse et non productrice de CO² Pourquoi vouloir changer alors que le montant de nos factures EDF est constitué à 50 % de taxes destinées à financer des panneaux solaires et des éoliennes ? Comprenne qui pourra !!